Quand on pense au Real Madrid version 2025-2026, un nom revient systématiquement : Thibaut Courtois. Le géant belge enchaînait les clean sheets, les arrêts réflexes, les matchs sans encaisser le moindre but. Et puis, patatras. Une banale gastro-entérite et tout s’effondre pour le déplacement à Athènes. Mercredi soir, face à l’Olympiakos, le Real va devoir faire sans son gardien numéro 1. Difficile d’imaginer pire timing.
Un forfait qui tombe au pire moment
Mardi matin, à Valdebebas. Les joueurs du Real arrivent pour la dernière séance avant le départ pour la Grèce. Tout le monde est là… sauf Courtois. Le Belge se sent mal depuis la veille au soir. Nausées, maux de ventre, fièvre : le diagnostic tombe rapidement. Gastro-entérite aiguë. Il quitte même le terrain d’entraînement avant que ses coéquipiers ne commencent les exercices. Direction l’infirmerie, et surtout, repos forcé.
Pour le Real, c’est un coup dur. Courtois, c’était 17 matchs toutes compétitions confondues cette saison, tous joués du premier au dernier minute. 13 en Liga, 4 en Ligue des champions. Une régularité de métronome. Une assurance tous risques. Et surtout, des performances qui ont fait taire les derniers sceptiques après ses graves blessures des années passées.
Andriy Lunin, l’éternel remplaçant qui attendait son heure
À 26 ans, Andriy Lunin va enfin avoir une vraie opportunité en Ligue des champions. L’Ukrainien a déjà dépanné plusieurs fois la saison dernière, notamment lors de la campagne victorieuse jusqu’en finale. Mais cette saison, il n’avait joué que des miettes : quelques minutes en Coupe du Roi, un match de Liga quand Courtois était suspendu. Rien de bien consistant.
Techniquement, Lunin a tout pour réussir. Réflexes fulgurants, bonne lecture du jeu, jeu au pied correct. Ce qu’il lui manque ? Le rythme, la confiance des grands soirs, et surtout l’aura de son concurrent belge. À Athènes, dans le bouillant stade Georgios Karaiskakis, il va falloir montrer autre chose que de simples qualités techniques.
« Andriy est prêt. Il l’a déjà prouvé par le passé. On a entièrement confiance en lui. »
Carlo Ancelotti, en conférence de presse d’avant-match
L’Olympiakos, un adversaire à ne surtout pas sous-estimer
Beaucoup de supporters madrilènes voient ce match comme une formalité. Après tout, le Real est leader de son groupe, l’Olympiakos lutte pour la qualification. Mais attention. Le club grec reste une institution en Europe, surtout à domicile. L’ambiance y est volcanique, le public pousse sans discontinuer, et les joueurs se transcendent souvent face aux gros.
Cette saison, les Grecs ont déjà accroché des équipes solides. Ils jouent un football direct, avec des attaquants rapides et un pressing haut qui peut poser problème à une défense privée de son gardien titulaire. Sans Courtois, la marge d’erreur devient infime.
Les dernières confrontations Real Madrid – Olympiakos
- 2013/14 : Real 4-1 Olympiakos (aller), Olympiakos 2-1 Real (retour)
- 2009/10 : Real 3-0 et 3-2 victoires nettes
- Le Real reste sur 5 victoires consécutives face aux Grecs
Mais attention : la dernière défaite madrilène en Grèce remonte à… 1993 !
Courtois, une saison jusqu’ici irréprochable
Revenons un instant sur la saison du Belge. Après deux années galères marquées par une rupture des ligaments croisés puis du ménisque, Courtois est revenu à son meilleur niveau. Voire plus. Il dégage une sérénité impressionnante. Ses sorties aériennes sont impériales, ses arrêts sur sa ligne défient la logique, et il transmet une confiance énorme à toute la défense.
Statistiquement, il est dans le top 3 des gardiens européens cette saison. Meilleur taux de clean sheets en Liga, deuxième en Ligue des champions derrière un certain Jan Oblak. Des chiffres qui parlent. Et qui rendent ce forfait d’autant plus frustrant.
Le staff médical reste optimiste. Si l’évolution est favorable, Courtois pourrait être de retour dès dimanche à Gérone. Un match compliqué, face à une équipe qui joue très bien au ballon et qui a déjà fait tomber plusieurs cadors cette saison.
La gestion de la concurrence au poste de gardien
Ce forfait relance aussi le débat sur la hiérarchie des gardiens au Real. Lunin a prolongé récemment, preuve que le club croit en lui. Mais tant que Courtois est là, en forme, il reste intouchable. Est-ce que cette absence va enfin permettre à l’Ukrainien de montrer qu’il peut être plus qu’un simple numéro 2 ? Ou va-t-il confirmer qu’il reste un cran en-dessous ?
Dans les grands clubs, la concurrence est toujours saine… tant qu’elle reste sous contrôle. Au Real, elle est devenue presque inexistante ces derniers mois. Ce match en Grèce pourrait redistribuer quelques cartes.
Et si c’était plus qu’une simple gastro ?
Évidemment, on ne va pas tomber dans la paranoïa. Une gastro-entérite, ça arrive. Même aux meilleurs. Rappelez-vous Neuer, Alisson ou Oblak, tous ont déjà manqué des matchs pour des raisons similaires. Mais dans le contexte actuel, avec un calendrier chargé et des blessures qui s’accumulent ailleurs (Militao, Carvajal, etc.), chaque absence devient suspecte.
Le Real reste sur une série impressionnante en Ligue des champions. Invaincu depuis longtemps. Perdre des points à Athènes sans Courtois serait un énorme coup d’arrêt. Surtout avant d’affronter des mastodontes comme Liverpool ou le Bayern en phases finales.
Mercredi soir, tous les regards seront tournés vers Andriy Lunin. Le jeune Ukrainien a une carte à jouer. Peut-être la plus importante de sa carrière madrilène. Et quelque part, même si on souhaite évidemment un rétablissement rapide à Courtois, on ne peut s’empêcher de penser que le football, parfois, écrit les plus belles histoires quand on ne les attend pas.
Prenez soin de vous, Thibaut. Et toi Andriy… c’est ton moment.
