En cette période post-électorale, tous les regards sont tournés vers l’Assemblée nationale. L’enjeu du moment : l’élection de son nouveau président, qui aura lieu ce jeudi. Une course au perchoir plus stratégique et incertaine que jamais, sur fond de recomposition du paysage politique.
Un rapport de force à clarifier
Après des élections législatives qui n’ont pas dégagé de majorité absolue, cette élection doit permettre de clarifier le rapport de force à l’Assemblée. Chaque camp espère pouvoir rassembler une majorité relative pour peser dans l’hémicycle. Les négociations et les tractations vont donc bon train en coulisses.
Des candidatures multiples
Plusieurs députés sont sur les rangs pour accéder au perchoir. Du côté de la majorité présidentielle, c’est la présidente sortante Yaël Braun-Pivet qui est candidate. Mais son propre camp semble divisé, puisque le MoDem et Horizons devraient présenter leurs propres prétendants, dont la députée Naïma Moutchou.
Il y a des candidatures dans tous les groupes, preuve que l’issue du scrutin est très ouverte cette année.
Un député
La gauche veut aussi sa part du gâteau
À gauche, les différentes composantes de la NUPES se sont mises d’accord pour soutenir le communiste André Chassaigne. L’objectif est clair : tenter de ravir la présidence de l’Assemblée à la macronie en additionnant leurs voix.
- Les Insoumis ont renoncé à présenter leur propre candidat
- Les écologistes et les socialistes se rangent aussi derrière Chassaigne
Quelle attitude face au RN ?
Autre inconnue : l’attitude des différents groupes face au Rassemblement national, qui entend bien faire valoir son poids dans l’hémicycle. Marine Le Pen a d’ailleurs soufflé le chaud et le froid, en conditionnant le soutien de son groupe à des contreparties sur des postes clés à l’Assemblée.
On ne peut pas nous exclure des responsabilités au regard de notre poids à l’Assemblée. Ce serait un déni de démocratie.
Marine Le Pen
Le soutien de LR, clé de l’élection ?
Enfin, le groupe Les Républicains pourrait faire figure d’arbitre dans ce scrutin. Avec 62 députés, le soutien de LR sera déterminant pour faire pencher la balance. Le patron du groupe Olivier Marleix a d’ailleurs laissé entendre qu’il pourrait apporter ses voix au candidat le plus à même de garantir le respect du Parlement. Des tractations de dernière minute sont en cours.
Des pouvoirs étendus pour le futur président
L’enjeu est de taille pour le vainqueur de cette élection, qui disposera de pouvoirs étendus pendant la législature :
- Organisation des travaux et de l’ordre du jour
- Police de l’Assemblée
- Nomination à différents organismes
- Possibilité de saisir le Conseil constitutionnel
À l’heure où nous écrivons ces lignes, les pronostics restent très incertains. Une seule certitude : le suspense devrait durer jusqu’au bout dans les travées du Palais Bourbon. Verdict attendu ce jeudi, lors d’un scrutin qui s’annonce palpitant.
