Aux Philippines, une bataille politique explosive entre les deux dynasties au pouvoir secoue le pays. Au cœur de la tourmente : Sara Duterte, la vice-présidente, visée par une procédure de destitution lancée par les députés. Face à cette décision choc, ses partisans ont saisi la Cour suprême pour contester la validité du processus. Retour sur les dessous d’un bras de fer qui pourrait bouleverser l’échiquier politique philippin.
La vice-présidente dans la ligne de mire des députés
Le 5 février dernier, un séisme a ébranlé la scène politique des Philippines. La chambre basse du Parlement a voté en faveur de la destitution de Sara Duterte, vice-présidente du pays. Les députés l’accusent de violations de la Constitution, trahison de la confiance publique, malversations et corruption. Des accusations graves qui font suite à des mois de tensions croissantes entre Mme Duterte et le président Ferdinand Marcos, pourtant son ancien allié.
Mais pour les partisans de la vice-présidente, cette procédure est entachée d’irrégularités. Un groupe de 29 avocats a donc déposé un recours devant la Cour suprême pour bloquer le processus avant même son examen par le Sénat. Ils dénoncent l’absence de « réelles délibérations et discussions » et soulignent que Sara Duterte n’a même pas été convoquée pour répondre aux allégations portées contre elle. Une mise à l’écart jugée inacceptable par ses soutiens.
De l’alliance à la rivalité : les dessous d’une rupture
Pour comprendre les origines de ce bras de fer, il faut remonter à l’élection présidentielle de 2022. À l’époque, Sara Duterte, fille de l’ancien président Rodrigo Duterte, était pressentie pour briguer la magistrature suprême. Mais contre toute attente, elle s’est retirée en faveur de Ferdinand Marcos, héritier de la célèbre dynastie. Une alliance tactique qui a propulsé « Bongbong » Marcos à la présidence et Sara Duterte à la vice-présidence.
Mais très vite, les relations entre les deux dirigeants se sont envenimées. Affrontements publics, déclarations chocs… Les tensions ont atteint leur paroxysme en novembre dernier lorsque Sara Duterte a affirmé avoir donné l’ordre de tuer Ferdinand Marcos si elle était elle-même assassinée. Des propos explosifs sur lesquels elle est revenue, évoquant l’expression de sa « consternation » face aux échecs du gouvernement.
Vers une recomposition du paysage politique ?
Au-delà d’une rivalité personnelle, cette crise illustre les profondes fissures qui traversent le paysage politique philippin. Avec les élections de mi-mandat prévues en mai, perçues comme un galop d’essai avant la présidentielle de 2028, tous les coups semblent permis pour prendre l’avantage. Même les plus radicaux, comme en témoignent les récents propos de Rodrigo Duterte suggérant de « tuer 15 sénateurs » pour laisser des sièges vacants à son parti…
Face à ces manœuvres, de nombreux observateurs s’inquiètent d’une déstabilisation durable des institutions. La saisie de la Cour suprême par les partisans de Sara Duterte est vue comme un test décisif. Sa décision sur la validité de la procédure de destitution pourrait faire pencher la balance en faveur de l’un ou l’autre camp. Et déterminer qui, des Marcos ou des Duterte, écrira le prochain chapitre de l’histoire politique des Philippines.
Une chose est sûre : dans cette bataille sans merci pour le pouvoir, tous les coups sont permis. Et l’avenir du pays semble plus que jamais suspendu aux décisions de ses élites politiques. Reste à savoir si l’intérêt général primera sur les ambitions personnelles et les rivalités dynastiques. Les Philippins, eux, attendent des réponses. Et espèrent une stabilité retrouvée pour leur démocratie.
Pour comprendre les origines de ce bras de fer, il faut remonter à l’élection présidentielle de 2022. À l’époque, Sara Duterte, fille de l’ancien président Rodrigo Duterte, était pressentie pour briguer la magistrature suprême. Mais contre toute attente, elle s’est retirée en faveur de Ferdinand Marcos, héritier de la célèbre dynastie. Une alliance tactique qui a propulsé « Bongbong » Marcos à la présidence et Sara Duterte à la vice-présidence.
Mais très vite, les relations entre les deux dirigeants se sont envenimées. Affrontements publics, déclarations chocs… Les tensions ont atteint leur paroxysme en novembre dernier lorsque Sara Duterte a affirmé avoir donné l’ordre de tuer Ferdinand Marcos si elle était elle-même assassinée. Des propos explosifs sur lesquels elle est revenue, évoquant l’expression de sa « consternation » face aux échecs du gouvernement.
Vers une recomposition du paysage politique ?
Au-delà d’une rivalité personnelle, cette crise illustre les profondes fissures qui traversent le paysage politique philippin. Avec les élections de mi-mandat prévues en mai, perçues comme un galop d’essai avant la présidentielle de 2028, tous les coups semblent permis pour prendre l’avantage. Même les plus radicaux, comme en témoignent les récents propos de Rodrigo Duterte suggérant de « tuer 15 sénateurs » pour laisser des sièges vacants à son parti…
Face à ces manœuvres, de nombreux observateurs s’inquiètent d’une déstabilisation durable des institutions. La saisie de la Cour suprême par les partisans de Sara Duterte est vue comme un test décisif. Sa décision sur la validité de la procédure de destitution pourrait faire pencher la balance en faveur de l’un ou l’autre camp. Et déterminer qui, des Marcos ou des Duterte, écrira le prochain chapitre de l’histoire politique des Philippines.
Une chose est sûre : dans cette bataille sans merci pour le pouvoir, tous les coups sont permis. Et l’avenir du pays semble plus que jamais suspendu aux décisions de ses élites politiques. Reste à savoir si l’intérêt général primera sur les ambitions personnelles et les rivalités dynastiques. Les Philippins, eux, attendent des réponses. Et espèrent une stabilité retrouvée pour leur démocratie.