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Cour Suprême du Tchad : Suspension des Mesures Limitant la Presse en Ligne

La Cour Suprême du Tchad vient de suspendre des mesures restrictives de la Hama visant les médias en ligne. Une victoire pour la liberté d'expression à l'approche des élections, mais le bras de fer n'est pas terminé. Quelles seront les prochaines étapes ?

Dans un rebondissement majeur à l’approche des élections législatives et locales au Tchad, la Cour Suprême vient de suspendre des mesures restrictives initiées par la Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel (Hama) à l’encontre de la presse en ligne. Cette décision, saluée par les défenseurs de la liberté d’expression, intervient dans un contexte de tensions croissantes entre le pouvoir et les médias indépendants.

La Hama prise à son propre piège

Le 4 décembre dernier, le président de la Hama avait pris une décision lourde de conséquences pour les médias en ligne tchadiens. Il leur était désormais interdit de produire des contenus audiovisuels sans demande préalable d’autorisation, sous peine d’être retirés de la liste des médias en règle. Une menace directe pour la liberté de la presse, dénoncée par de nombreux observateurs.

Face à cette tentative de museler les voix critiques, l’Association des médias en ligne tchadiens (Amet) a saisi la justice. Après un premier revers devant le tribunal de grande instance, l’Amet a porté l’affaire devant la Cour Suprême. Et le verdict est tombé : la plus haute juridiction du pays a suspendu les effets de la décision de la Hama, estimant qu’elle portait une « atteinte grave » au droit à l’information et à la liberté d’expression.

Un camouflet pour le pouvoir

Cette décision de la Cour Suprême est un véritable camouflet pour le pouvoir en place. Selon une source proche du dossier, la Hama aurait agi sur instruction des plus hautes autorités, dans le but de limiter l’influence grandissante des médias en ligne à l’approche d’échéances électorales cruciales. En suspendant ces mesures liberticides, la justice tchadienne envoie un message fort : la liberté de la presse n’est pas négociable.

« Nous sommes satisfaits, nous avons gagné la première manche et on a démontré que le droit est de notre côté. Nous appelons la Hama à revenir à des meilleurs sentiments et dialoguer avec l’Amet »

Bello Bakary Mana, président de l’Amet

Des élections sous haute tension

Cette victoire juridique des médias en ligne intervient dans un contexte électoral tendu. Les dernières législatives remontent à 2011, et l’actuelle Assemblée nationale, dont le mandat a été prolongé à plusieurs reprises, est largement décriée. De leur côté, les partis d’opposition ont annoncé leur intention de boycotter un scrutin qu’ils jugent joué d’avance et destiné à « légaliser la fraude et la suspension des libertés ».

Malgré la décision de la Cour Suprême, la bataille pour la liberté de la presse est loin d’être gagnée. Selon nos informations, la Hama envisagerait de faire appel ou de contourner le jugement par de nouvelles manœuvres. Les prochaines semaines s’annoncent donc décisives, tant pour les médias que pour la démocratie tchadienne dans son ensemble.

Une chose est sûre : les médias en ligne tchadiens ne comptent pas baisser la garde. Forts de leur victoire devant la Cour Suprême, ils entendent continuer à jouer leur rôle de contre-pouvoir et de vigie de la démocratie. Dans un pays où la liberté d’expression reste fragile, leur combat est plus que jamais essentiel.

Les enjeux d’une presse libre

Au-delà du cas tchadien, cette affaire illustre l’importance cruciale d’une presse libre et indépendante dans toute société démocratique. Sans médias pour informer les citoyens et questionner les pouvoirs en place, c’est tout l’édifice démocratique qui vacille sur ses bases. C’est pourquoi la décision de la Cour Suprême du Tchad dépasse largement les frontières du pays : elle envoie un signal fort à tous ceux qui, de par le monde, cherchent à bâillonner les voix critiques.

La liberté d’expression est un combat de tous les instants, et les médias en sont les porte-étendards. Chaque victoire, aussi modeste soit-elle, doit être célébrée. Chaque tentative de censure, où qu’elle se produise, doit être dénoncée avec la plus grande fermeté. C’est à ce prix que nous préserverons cet espace de débat et de transparence si essentiel à nos démocraties.

Les prochaines étapes

Reste maintenant à voir quelles seront les prochaines étapes de ce bras de fer entre la Hama et la presse en ligne tchadienne. Malgré la décision de la Cour Suprême, il est peu probable que le pouvoir renonce si facilement à ses velléités de contrôle. Les médias devront donc rester vigilants et solidaires, prêts à se mobiliser à nouveau si nécessaire.

De leur côté, les organisations de défense de la liberté de la presse, tchadiennes comme internationales, devront maintenir la pression sur les autorités. Des missions d’observation du processus électoral et du respect de la liberté des médias pourraient ainsi être dépêchées dans le pays. L’enjeu est de taille : il en va de la crédibilité même des élections à venir.

Enfin, il appartient à la communauté internationale dans son ensemble de se saisir de cette question. Par des prises de position publiques, par des démarches diplomatiques, les pays attachés aux valeurs démocratiques doivent faire entendre leur voix et apporter leur soutien aux médias tchadiens. Car en défendant la liberté de la presse au Tchad, c’est la liberté de la presse partout dans le monde que nous défendons.

Cette décision de la Cour Suprême du Tchad est donc une victoire à célébrer, mais aussi un appel à la vigilance et à la mobilisation. La bataille pour la liberté d’expression ne connaît pas de trêve. Elle se joue chaque jour, sur tous les fronts. Et c’est l’engagement de chacun d’entre nous qui fera la différence.

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