C’est un véritable coup de théâtre qui vient de se produire dans le monde de l’art lyrique : le prestigieux Festival international d’Aix-en-Provence, qui se trouvait dans une situation financière des plus critiques, vient d’être sauvé in extremis grâce à un plan de financement d’urgence. Une bouffée d’oxygène inespérée pour cette institution culturelle de renom, qui peut désormais envisager l’avenir avec un peu plus de sérénité.
Un déficit abyssal qui menaçait l’avenir du Festival
Début 2023, l’heure était grave pour le Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence. Malgré le succès public et critique de ses dernières éditions, la manifestation culturelle accusait un déficit colossal de 4,4 millions d’euros sur les exercices 2023 et 2024. Une situation intenable qui mettait en péril la pérennité même de l’événement.
Comment en est-on arrivé là ? Pierre Audi, le charismatique directeur du Festival, reconnaît avoir été “trop ambitieux” et avoir “trop spéculé sur les recettes de mécénat”. Des paris risqués, dans un contexte économique de plus en plus tendu, qui n’ont malheureusement pas porté leurs fruits.
Un plan de sauvetage inespéré
Mais alors que tout semblait perdu, un miracle s’est produit : l’État et les collectivités locales partenaires ont décidé de voler au secours du Festival, en débloquant un financement exceptionnel d’urgence de 1,6 million d’euros. Une véritable bouffée d’oxygène pour l’institution, qui va pouvoir honorer ses engagements et assurer la tenue des prochaines éditions.
On a traversé des mois très compliqués mais nous sommes reconnaissants et soulagés envers l’État et les collectivités locales.
– Pierre Audi, directeur du Festival d’Aix-en-Provence
Ce plan de sauvetage se compose comme suit :
- 800 000 euros débloqués par le ministère de la Culture
- 200 000 euros avancés par chacune des collectivités partenaires (Ville d’Aix, Métropole, Département, Région)
- 800 000 euros apportés par un collectif de mécènes fidèles au Festival
Un avenir à réinventer
Si ce financement d’urgence permet au Festival d’Aix de voir venir, il ne règle pas tout. L’institution va devoir repenser en profondeur son modèle et son fonctionnement pour retrouver l’équilibre à long terme. Cela passera par une réduction de la voilure, une optimisation des coûts, mais aussi par une diversification des recettes et un ancrage territorial renforcé.
Pierre Audi, dont le mandat à la tête du Festival court jusqu’en 2026, s’est engagé à mener à bien ce délicat redressement, tout en préservant l’exigence artistique et l’esprit d’innovation qui font la marque de fabrique d’Aix. Un sacré défi, mais un défi à la hauteur de ce personnage hors norme, bien décidé à écrire une nouvelle page de la belle histoire du Festival.
Une chose est sûre : avec ce rebondissement incroyable, digne des plus grands livrets d’opéra, le Festival international d’art lyrique d’Aix-en-Provence nous a offert un spectacle dont on se souviendra longtemps. Espérons que les prochains actes seront à la hauteur de ce coup de théâtre inaugural !