Et si l’histoire politique de la Côte d’Ivoire prenait un tournant décisif ? À quelques mois de l’élection présidentielle prévue pour octobre 2025, une alliance inattendue vient de voir le jour. Lundi, pas moins de 25 partis d’opposition ont décidé de s’unir sous une bannière commune, avec un objectif clair : peser de tout leur poids pour obtenir des réformes électorales. Ce mouvement, loin d’être anodin, pourrait bien redessiner les contours d’un scrutin qui s’annonce déjà tendu.
Une Alliance pour Changer la Donne
Ce n’est pas tous les jours qu’une coalition aussi large voit le jour dans le paysage politique ivoirien. Baptisée la **Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire** (CAP-CI), elle réunit des poids lourds de l’opposition. Parmi eux, des formations bien connues, dirigées par des figures influentes, ont paraphé une charte commune. Leur ambition ? Garantir des élections transparentes et inclusives, loin des tumultes qui ont marqué le passé récent du pays.
« Nous voulons des élections où chacun puisse se présenter et où les Ivoiriens décident librement de leur avenir. »
– Une voix influente de la coalition
Le message est clair : l’union fait la force. Mais derrière cette détermination, des questions subsistent. Jusqu’où cette alliance ira-t-elle ? Et surtout, parviendra-t-elle à surmonter les divisions internes pour peser face au pouvoir en place ?
Les Acteurs Clés de cette Union
La CAP-CI n’est pas une coalition au rabais. Elle regroupe des partis qui, individuellement, ont déjà une assise solide. On y trouve des mouvements portés par des personnalités charismatiques, issues de différentes sensibilités politiques. Cette diversité pourrait être un atout, mais aussi un défi, tant les ambitions personnelles ont souvent freiné les tentatives d’union par le passé.
- Un parti historique, connu pour son ancrage dans les campagnes.
- Une formation dirigée par une ancienne figure de l’exécutif, au verbe tranchant.
- Un mouvement populaire, héritier d’un passé militant.
- Une organisation plus récente, portée par un discours de rupture.
Cette mosaïque politique s’est donné un coordinateur et une porte-parole pour incarner ses ambitions. Ensemble, ils martèlent un discours fédérateur : la paix et la justice électorale avant tout. Mais un absent notable intrigue : un parti influent, mené par un ex-président, n’a pas rejoint le mouvement. Simple stratégie ou désaccord profond ? L’avenir le dira.
Des Revendications qui Font Écho
Ce qui unit ces partis, ce sont des demandes précises, ancrées dans les préoccupations des Ivoiriens. La coalition ne se contente pas de belles paroles : elle veut des actes. Au cœur de ses revendications, une réforme en profondeur du système électoral, jugé trop favorable au pouvoir actuel.
Les priorités de la coalition :
- Révision de la commission électorale, accusée de partialité.
- Mise à jour des listes électorales pour inclure tous les votants.
- Un dialogue politique avec les autorités avant le scrutin.
Ces exigences ne sont pas nouvelles, mais elles résonnent particulièrement dans un pays où les élections ont souvent rimé avec violence. La coalition sait qu’elle marche sur un fil : elle doit convaincre sans provoquer, unir sans diviser.
Un Passé qui Pèse Lourd
Pour comprendre l’importance de ce mouvement, un retour en arrière s’impose. La Côte d’Ivoire porte encore les cicatrices de scrutins tumultueux. En 2010-2011, une crise post-électorale a fait près de **3 000 morts**, un souvenir douloureux pour beaucoup. Plus récemment, en 2020, des violences autour de la réélection du président actuel ont coûté la vie à au moins 85 personnes.
Année | Événement | Conséquences |
2010-2011 | Crise électorale | 3 000 morts |
2020 | Réélection contestée | 85 morts |
Ces chiffres ne sont pas qu’une statistique : ils rappellent à quel point la stabilité est fragile. La coalition veut éviter un nouveau drame, mais elle sait que le chemin sera semé d’embûches.
Une Candidature Unique en Suspens
Si l’union est actée, un point crucial reste en débat : une candidature commune au premier tour. Pour l’instant, la question est éludée. « On verra plus tard », a lâché un leader de la coalition lors d’une conférence de presse. Une prudence stratégique ou une incapacité à s’entendre ?
« Unis, nous serons plus forts. Préparez-vous à nous voir agir ensemble ! »
– Une porte-parole de l’alliance
Ce flou laisse place à toutes les hypothèses. Une candidature unique pourrait galvaniser l’opposition et déstabiliser le pouvoir. Mais elle risque aussi de raviver des rivalités internes. Pour l’heure, la coalition préfère se concentrer sur ses revendications plutôt que sur une stratégie électorale définitive.
Le Pouvoir dans l’Équation
Face à cette montée en puissance, le président en exercice, au pouvoir depuis 2011, reste une figure centrale. Âgé de 83 ans, il n’a pas encore dévoilé ses intentions pour 2025. En janvier, il s’est dit prêt à « continuer à servir », une déclaration qui a alimenté les spéculations sur un éventuel quatrième mandat.
Son bilan divise. D’un côté, des avancées économiques et une certaine stabilité. De l’autre, des accusations d’autoritarisme et une opposition qui se sent muselée. La coalition devra composer avec cet adversaire expérimenté, qui dispose d’un appareil politique bien rodé.
Et Maintenant ?
La route vers octobre 2025 est encore longue. La CAP-CI a posé les bases d’un mouvement ambitieux, mais rien n’est joué. Réussira-t-elle à forcer le dialogue avec le pouvoir ? Parviendra-t-elle à mobiliser les Ivoiriens autour de ses idées ? Une chose est sûre : cette coalition a rallumé une flamme dans un pays où la politique est synonyme de passion et de tension.
Pour l’instant, les regards sont tournés vers les prochaines étapes. Les semaines à venir seront décisives pour jauger la solidité de cette alliance et son impact réel. Une chose est certaine : en Côte d’Ivoire, l’année 2025 ne sera pas un scrutin comme les autres.