Lundi soir, aux alentours de 22h, une déflagration a secoué la commune de Borgo en Haute-Corse. Un engin explosif a en effet visé le portail d’entrée de la Direction Départementale de l’Emploi, du Travail, des Solidarités et de la Protection des Populations (DDETSPP), le détruisant complètement. Fort heureusement, aucun blessé n’est à déplorer suite à cet incident pour le moins inquiétant.
Un acte condamné, une enquête ouverte
Dès le lendemain matin, le préfet de Haute-Corse Michel Prosic a fermement condamné cet acte visant un service de l’État. Dans un communiqué, il souligne le travail essentiel réalisé quotidiennement par la DDETSPP pour protéger les populations du département. Une enquête pour destruction par moyen dangereux a immédiatement été ouverte et confiée à la direction interdépartementale de la police nationale.
Aucune piste écartée
Selon le procureur de la République de Bastia Jean-Philippe Navarre, « les premiers éléments de l’enquête ne font pas état d’une quelconque forme de revendication ». Toutes les pistes restent donc ouvertes à ce stade pour déterminer les motivations derrière cet acte. Les enquêteurs vont devoir minutieusement analyser la scène et récolter tous les indices susceptibles d’identifier le ou les auteurs.
C’est un acte inqualifiable qui ne restera pas impuni. Nous mettrons tout en œuvre pour que les coupables soient arrêtés et répondent de leurs actes devant la justice.
Un enquêteur proche du dossier
Un contexte tendu
Cet événement intervient dans un contexte de tensions en Corse, quelques jours seulement après des heurts entre forces de l’ordre et manifestants à Bastia. La question de l’avenir institutionnel de l’île agite les esprits, avec des revendications autonomistes de plus en plus pressantes d’un côté, et une volonté de l’État de maintenir son autorité de l’autre.
Même si rien ne permet de relier directement l’attaque de Borgo à ce climat, difficile de ne pas y voir un symbole fort, celui d’une attaque frontale contre une représentation de l’État sur l’île. Les prochains jours s’annoncent décisifs pour l’enquête, avec l’espoir d’un dénouement rapide pour éviter tout risque d’escalade ou de réplique.
Un renforcement de la sécurité
En attendant, les mesures de sécurité ont d’ores et déjà été renforcées autour des bâtiments publics et des représentations de l’État sur l’île. Une manière pour les autorités de se prémunir contre d’éventuelles nouvelles actions malveillantes, mais aussi de rassurer la population et les fonctionnaires dans cette période d’incertitude.
Malgré la gravité de la situation, le préfet se veut rassurant et déterminé. Il promet « une réponse ferme mais mesurée » face à ceux qui s’attaquent ainsi aux institutions et aux services publics. Un message qui se veut apaisant mais qui ne occulte en rien la complexité du défi sécuritaire qui attend désormais les autorités corses et nationales dans les semaines à venir.