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Corée du Sud : Vives Réactions face à la Brève Loi Martiale

Stupeur en Corée du Sud : le président décrète la loi martiale, une première en 40 ans. Des centaines de manifestants indignés se rassemblent, craignant un retour aux heures sombres du régime militaire. Le Parlement vote la levée immédiate, mais l'incrédulité demeure face à cet acte...

C’est dans un climat de stupéfaction générale que des centaines de manifestants se sont rassemblés mardi soir devant le Parlement sud-coréen, suite à la décision choc du président Yoon Suk Yeol d’imposer la loi martiale. Une mesure d’une gravité sans précédent depuis plus de quarante ans, qui a suscité l’incrédulité et l’indignation dans tout le pays.

Grelottant dans le froid nocturne face à d’imposants cordons de police, la foule exprimait avec véhémence son incompréhension. « Pourquoi a-t-il fallu quitter le travail en catastrophe pour venir manifester un soir de semaine ? C’est à cause de cette loi martiale insensée décrétée par un président qui a perdu la raison ! » s’insurgeait un protestataire, sous les acclamations de la foule.

Une annonce qui fait resurgir les vieux démons

L’allocution présidentielle télévisée, aussi soudaine qu’inattendue, a fait craindre à beaucoup un retour aux heures les plus sombres de l’histoire sud-coréenne, quand le pays était sous la coupe d’un régime militaire où les violations des droits humains étaient monnaie courante. Des appels à la démission de Yoon ont résonné toute la nuit, tandis que des hélicoptères de l’armée se posaient sur le toit du Parlement, symbole s’il en est de la démocratie nationale.

Dans la foule, beaucoup avouent avoir d’abord cru à une fake news en entendant la nouvelle. « J’étais saisie d’effroi » confie Kim Ene-sol, une trentenaire. « J’ai compris qu’il fallait stopper ça immédiatement, quitte à risquer ma vie pour défendre notre démocratie ». Au milieu des drapeaux sud-coréens, les banderoles appelant à la destitution du président controversé fleurissaient parmi les manifestants.

Un bras de fer avec l’opposition

Dans son discours, le chef de l’État a justifié le recours à la loi martiale en accusant l’opposition, majoritaire au Parlement, d’être une « force hostile à la Nation » cherchant à renverser le régime, sur fond de désaccords sur le budget 2025. Une rhétorique guerrière qui a poussé certains députés à tenter d’entrer coûte que coûte dans l’assemblée pour voter une résolution exigeant la levée immédiate de la loi martiale.

Yoon a commis un acte de forfaiture en déclarant la loi martiale. Certains de mes collègues ont même dû escalader la clôture pour aller voter !

Shin Chang-sik, député de l’opposition

C’est finalement l’adoption de cette résolution qui a contraint le président à faire machine arrière, déclenchant des scènes de liesse devant le Parlement. Mais pour beaucoup, l’incompréhension demeure face à cette décision « prise sans aucune raison valable » et qui constitue « un crime du président ouvrant la voie à sa destitution » selon un manifestant.

Une démocratie fragilisée

Si la loi martiale n’aura duré que quelques heures, elle laissera des traces indélébiles. Cet épisode illustre la grande fragilité de la démocratie sud-coréenne et ravive le souvenir douloureux des régimes militaires. La méfiance envers le pouvoir n’a jamais semblé aussi forte.

Reste à savoir quelles seront les conséquences politiques de ce coup de force avorté. L’opposition, confortée dans sa légitimité, pourrait lancer une procédure de destitution à l’encontre du président. Les prochains jours s’annoncent décisifs pour l’avenir du pays, avec le risque de voir les fractures s’aggraver. Plus que jamais, la Corée du Sud retient son souffle.

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