Au cœur de la capitale azerbaïdjanaise, les négociateurs à la COP29 redoublent d’efforts pour tenter de trouver un accord sur le financement de la lutte contre le changement climatique. Malgré une semaine de discussions ardues, les divergences persistent entre pays développés et pays en développement. Mais l’espoir demeure, avec le sommet du G20 à Rio qui pourrait donner un nouvel élan aux négociations avant l’arrivée des ministres pour la dernière ligne droite.
Un « Nouvel objectif collectif quantifié » au cœur des débats
L’enjeu central de cette COP29 est de définir un nouvel objectif chiffré de financement climatique pour remplacer celui des 100 milliards de dollars annuels, qui court jusqu’en 2025. Baptisé « Nouvel objectif collectif quantifié » (NCQG), il cristallise les tensions entre le monde développé et les pays en développement, qui réclament des engagements financiers plus ambitieux.
Plusieurs questions épineuses restent en suspens : quels pays doivent contribuer, quels types de financement comptabiliser, sur quelle période, et surtout quel montant viser ? Si un front uni des pays en développement évoque 1300 milliards de dollars par an, certains comme les pays les moins avancés ou les petits États insulaires ont des demandes plus spécifiques.
Des négociations dans l’impasse malgré une semaine de tractations
Au terme d’une semaine de négociations tendues, les délégations peinent toujours à s’entendre sur une feuille de route commune. Vendredi soir, une nouvelle mouture du texte de compromis circulait avec encore de multiples options ouvertes, témoignant des profondes divergences qui subsistent. Un négociateur chevronné relativise toutefois, estimant que les réunions parallèles entre grandes puissances sont « constructives ».
Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, mais tout le monde est très conscient des enjeux, à mi-parcours de la COP.
Simon Stiell, chef de l’ONU Climat
Malgré l’enlisement, certains signaux positifs sont perçus, comme la Chine qui a pour la première fois chiffré publiquement ses investissements climatiques à l’international, une avancée saluée même si Pékin rechigne toujours à être considéré comme un bailleur à part entière.
Le G20 de Rio, moment clé pour donner un « élan politique »
Face à l’impasse, tous les regards se tournent désormais vers le sommet du G20 qui s’ouvre lundi à Rio de Janeiro. Cette grand-messe des grandes puissances économiques est vue comme un moment clé pour insuffler un élan politique salvateur aux négociations de Bakou. Le Brésil, hôte de la COP30 l’an prochain, est particulièrement soucieux de trouver un accord.
Il faut de toute urgence que les dirigeants du monde qui se réunissent pour le G20 à Rio fournissent un véritable élan politique et l’énergie nécessaire.
Friederike Röder, ONG Global Citizen
Simon Stiell, patron de l’ONU Climat, presse aussi les leaders du G20 « d’affirmer haut et fort que la coopération internationale reste la meilleure et la seule chance pour l’humanité de survivre au réchauffement ». Un appel solennel face au risque « grave » qui pèse sur l’issue de la COP29 sans un signal fort de Rio.
L’arrivée des ministres, dernière chance pour débloquer les négociations
Au-delà du G20, c’est l’arrivée des ministres la semaine prochaine à Bakou qui est attendue comme le moment décisif pour sortir de l’ornière. Leur poids politique et leur capacité à faire des compromis seront essentiels pour rapprocher les positions et parvenir à un accord ambitieux d’ici la fin de la COP29, le 22 novembre.
Malgré la complexité des enjeux et l’intensité des tractations, l’espoir d’un succès demeure. Comme le souligne un observateur, « les négociations climatiques finissent souvent par accoucher d’un accord in extremis ». Réponse dans quelques jours depuis la capitale azerbaïdjanaise, où le monde entier retient son souffle.
