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COP29 : Les Républicains de Trump Evitent le Sujet de l’Accord de Paris

Le suspens règne à la COP29 de Bakou. Alors que l'investiture de Trump approche, ses alliés républicains évitent soigneusement le sujet brûlant du retrait de l'Accord de Paris. Pendant ce temps, les démocrates s'activent en coulisses pour...

Alors que le monde entier se prépare fébrilement pour la COP29 qui se tient actuellement à Bakou en Azerbaïdjan, un sujet brûlant est sur toutes les lèvres : les États-Unis vont-ils se retirer de l’Accord de Paris sur le climat, signé en 2015 ? Pourtant, les alliés républicains de Donald Trump, fraîchement élu à la présidence, semblent jouer la carte de la prudence.

Un silence assourdissant des républicains

Sur place à Bakou, une poignée de membres républicains de la Chambre des représentants ont passé leur samedi à esquiver habilement les questions sur un éventuel retrait américain de l’accord phare sur le climat. Morgan Griffith, l’un d’eux, confie anonymement : “Nous ne voulons pas devancer le président”. Son message se concentre plutôt sur la promotion du gaz, du nucléaire et du stockage de carbone, des secteurs clés pour sa région riche en hydrocarbures.

Un autre républicain, le Texan August Pfluger, botte en touche lorsqu’on l’interroge sur le sujet : “Si un accord nous empêche de ralentir l’inflation dans notre pays, il faudra le remettre en question. Mais ce sera au président de le faire”. Au pavillon américain, trois républicains et un démocrate débattent d’énergie et de nucléaire, sans jamais aborder frontalement la question de l’Accord de Paris.

Les démocrates s’activent en coulisses

Pendant ce temps, du côté démocrate, c’est l’effervescence. Depuis lundi, de hauts responsables du gouvernement sortant enchaînent les événements au pavillon américain, abordant des sujets comme la décarbonation, signant des engagements sur les crédits carbone ou annonçant des amendes pour les fuites de méthane aux États-Unis. Le sénateur Sheldon Whitehouse, figure de proue de l’engagement démocrate pour le climat, est même venu en personne à Bakou.

Nous ne pourrons guère bloquer les nominations de Trump aux postes clés sur l’environnement et l’énergie, faute de majorité. Ce n’est plus entre nos mains.

– Sheldon Whitehouse, sénateur démocrate

Malgré tout, les démocrates veulent croire que tout n’est pas perdu. Selon eux, le gouvernement de Joe Biden peut encore agir, en déposant par exemple un nouveau plan climat américain pour 2035 à l’ONU, même si Donald Trump ne l’appliquera pas. Ils misent aussi sur la finalisation in extremis de réglementations environnementales qui seront difficiles à abroger par la suite.

Les États, nouveau fer de lance de la lutte climatique ?

Face à la menace d’un retour en arrière au niveau fédéral, les démocrates mettent en avant le rôle crucial que peuvent jouer les États, les villes et les entreprises dans la transition écologique. Comme le souligne Ed Markey, sénateur du Massachusetts :

La Californie, New York et d’autres États continueront à accélérer le déploiement du solaire et des véhicules électriques. Cela compensera beaucoup de ce que l’industrie des énergies fossiles demande à Trump de faire.

– Ed Markey, sénateur démocrate du Massachusetts

Le sénateur rappelle aussi l’implantation prévue par des entreprises sud-coréennes de six usines de composants solaires en Géorgie, un État pourtant acquis aux républicains. Une lueur d’espoir pour les défenseurs du climat, qui veulent croire que la dynamique écologique est désormais trop forte pour être stoppée, même par un gouvernement fédéral climato-sceptique.

L’Histoire comme mot de la fin

Pour relativiser la situation, Ed Markey se tourne vers l’Histoire. Il rappelle qu’en 1980, après l’élection de Ronald Reagan, des “terroristes de l’environnement” et des climatosceptiques avaient été nommés à l’Agence de protection de l’environnement. Pourtant, deux ans plus tard, le président avait été sanctionné aux élections de mi-mandat.

Alors, l’Accord de Paris survivra-t-il à la présidence Trump ? À Bakou, entre inquiétude et espoir, une conviction semble partagée par beaucoup : la lutte contre le changement climatique est un combat de long terme, qui se joue bien au-delà d’une seule présidence américaine, aussi climato-sceptique soit-elle. L’avenir nous dira si cette analyse se vérifie.

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