Alors que la COP29 entre dans sa deuxième semaine à Bakou, les négociations achoppent toujours sur l’épineuse question du financement de la lutte contre le changement climatique. Une nouvelle ébauche d’accord publiée mercredi illustre l’ampleur des divisions qui subsistent entre pays développés et en développement sur ce sujet crucial.
Les pays du Sud réclament 1300 milliards par an
Le texte de 34 pages regorge d’options reflétant les propositions des différents blocs de négociation. La plupart des pays en développement y demandent “au moins 1300 milliards de dollars par an” d’aide financière de la part des pays riches. Un montant très éloigné des 100 milliards promis en 2009 par ces derniers, et péniblement atteints en 2022.
L’enjeu de la COP29 est de fixer un nouvel objectif financier pour aider les pays du Sud à réduire leurs émissions et s’adapter aux impacts du réchauffement. Mais le fossé Nord-Sud semble difficile à combler. Selon une source proche des discussions, les pays développés cherchent à partager le fardeau avec les émergents, ce que refusent ces derniers.
Plusieurs options sur la table
La nouvelle ébauche propose trois options principales :
- La première reprend l’approche des pays en développement, qui veulent un objectif reposant uniquement sur l’aide des pays développés.
- La seconde reflète la position des pays riches, désireux d’inclure les pays émergents dans l’effort.
- La troisième tente de mixer les deux approches.
Les pays les moins avancés, principalement africains, demandent qu’au moins 220 milliards leur soient dédiés. Les petits États insulaires en développement réclament eux 39 milliards. Des revendications ambitieuses, encore loin d’être satisfaites.
Un texte encore insuffisant
Si ce nouveau texte apporte plus d’options concrètes sur les montants, il reste flou sur la définition même des financements climatiques et leur suivi, déplorent des ONG. Pour David Waskow du World Resources Institute, les négociateurs doivent désormais “ramener les 34 pages à quelques décisions clefs sur lesquelles les ministres devront lutter la semaine prochaine”.
La première ébauche, préparée avant le sommet par l’Égypte et l’Australie, avait été rejetée en bloc par les pays du Sud qui la jugeaient trop favorable aux pays riches. Reste à voir si cette nouvelle mouture permettra de rapprocher les positions avant la fin prévue de la COP29 le 22 novembre. L’issue des négociations, et l’ambition climatique des prochaines années, en dépendent largement.