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COP16 Biodiversité à Cali : L’échec du financement

La COP16 Biodiversité à Cali vient de s'achever sur une note amère. Malgré des avancées, les pays n'ont pas réussi à s'accorder sur le financement crucial pour endiguer le déclin de la biodiversité d'ici 2030. Un échec qui pose question sur notre capacité à préserver l'avenir de notre planète. Découvrez les détails de ce sommet déterminant...

C’est dans une atmosphère de déception que s’est achevée ce samedi la COP16 Biodiversité à Cali en Colombie. Après deux semaines intenses de négociations, les 196 pays participants ne sont pas parvenus à un accord sur le financement de la feuille de route censée endiguer le déclin alarmant de la biodiversité mondiale d’ici 2030. Un échec cuisant qui soulève de sérieux doutes sur notre capacité collective à préserver l’avenir de notre planète.

Des objectifs ambitieux, des moyens insuffisants

Pourtant, les enjeux étaient de taille. Lors de la précédente édition il y a deux ans à Montréal, des objectifs ambitieux avaient été fixés pour tenter d’enrayer la sixième extinction de masse qui menace actuellement près d’un million d’espèces animales et végétales. Parmi ces objectifs : protéger 30% des terres et des mers d’ici 2030, réduire de moitié l’utilisation des pesticides, restaurer 3 milliards d’hectares de zones terrestres et aquatiques dégradées…

Mais sans financement adéquat, ces belles promesses risquent fort de rester lettres mortes. C’est précisément sur ce point que les négociations ont achoppé à Cali. Les pays en développement réclamaient la création d’un fonds dédié doté de 100 milliards de dollars par an jusqu’en 2030 pour les aider à préserver leur biodiversité. Une demande jugée excessive par les pays riches, qui ont proposé en retour une enveloppe nettement plus modeste de 10 milliards par an.

Des conséquences dramatiques pour la planète

Faute d’accord, c’est donc le statu quo qui prévaut. Un immobilisme aux conséquences potentiellement désastreuses selon les experts. Car le temps presse. Déjà, près de 75% des écosystèmes terrestres et 66% des écosystèmes marins sont gravement altérés par les activités humaines. À ce rythme, ce sont des pans entiers du vivant qui pourraient disparaître à jamais dans les prochaines décennies, mettant en péril les fondements mêmes de nos sociétés.

La crise de la biodiversité est aussi grave que celle du climat. Nous devons agir maintenant, car demain il sera trop tard. Chaque espèce qui disparaît, c’est une bibliothèque qui brûle.

Bruno David, président du Muséum national d’Histoire naturelle

Une prise de conscience encore insuffisante

Si l’urgence est là, force est de constater que la mobilisation n’est pas encore à la hauteur des enjeux. Éclipsée par le changement climatique, la crise de la biodiversité peine encore à s’imposer dans le débat public et les priorités politiques. Pourtant, les deux sont intimement liées et doivent être traitées de front. Sans écosystèmes fonctionnels, pas de puits de carbone naturels pour absorber nos émissions. Et sans climat stable, pas de conditions propices à l’épanouissement du vivant.

Certains signes d’espoir existent malgré tout. Partout dans le monde, des initiatives se multiplient pour tenter d’inverser la tendance. Création d’aires protégées, restauration de milieux dégradés, transition vers une agriculture plus durable, lutte contre le braconnage et le trafic d’espèces… Autant d’actions concrètes qui, mises bout à bout, pourraient faire la différence.

L’avenir de la biodiversité en question

Mais sans un engagement fort et coordonné de la communauté internationale, ces efforts risquent de rester vains. L’échec de Cali en est la triste illustration. Combien de COP biodiversité faudra-t-il encore pour que les décideurs prennent enfin la mesure du problème ? Combien d’espèces devront disparaître avant que l’on se décide à agir ?

L’avenir de la biodiversité mondiale est plus que jamais suspendu à ces questions. Et avec elle, c’est notre propre avenir qui se joue. Car n’oublions pas que nous ne sommes qu’une espèce parmi des millions d’autres, et que notre survie dépend de cet incroyable tissu vivant que nous nous acharnons à détruire. Il est encore temps de changer de cap. Mais pour cela, il faudra plus que des belles paroles. Des actes concrets et des moyens à la hauteur seront nécessaires. Le rendez-vous est pris pour la COP17 en 2026. D’ici là, chaque jour compte.

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