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Controverse : les États-Unis livrent des mines à l’Ukraine

Une manifestation au Cambodge dénonce la décision choc des États-Unis de fournir des mines antipersonnel à l'Ukraine. Les victimes de ces armes meurtrières expriment leur ras-le-bol et réclament la fin des souffrances. La controverse enfle alors que l'Ukraine doit rendre des comptes sur le déminage lors d'une conférence internationale. Jusqu'où ira cette escalade armée ?

Une vague d’indignation déferle sur la scène internationale alors que plus d’une centaine de manifestants, dont de nombreuses victimes équipées de prothèses, se sont rassemblés mardi devant la 5e conférence d’examen de la Convention d’Ottawa au Cambodge. Leur cri du cœur : dénoncer la décision controversée des États-Unis de livrer des mines antipersonnel à l’Ukraine.

Des voix s’élèvent contre les transferts de mines à l’Ukraine

Brandissant des pancartes aux messages poignants tels que « Non aux transferts américains de mines antipersonnel à l’Ukraine » ou encore « Une mine donnée à l’Ukraine aujourd’hui peut tuer un enfant ukrainien demain », les manifestants ont exprimé leur ras-le-bol face à ces armes dévastatrices.

« Nous sommes fatigués. Nous ne voulons plus voir de victimes comme moi, nous ne voulons plus voir de souffrances »

– Alex Munyambabazi, amputé d’une jambe

Bien que l’Ukraine ait signé la Convention d’Ottawa, qui interdit l’acquisition, la production, le stockage et l’utilisation des mines antipersonnel, les États-Unis et la Russie n’y ont pas adhéré. Cette décision américaine place Kiev dans une position délicate, l’exposant à des accusations de « mépris flagrant pour ses obligations », selon Tamar Gabelnick, directrice de la Campagne internationale pour l’interdiction des mines antipersonnel (ICBL).

Un lourd bilan humain

Les mines et les restes explosifs de guerre constituent une menace mortelle pour les populations civiles. Selon les chiffres alarmants de l’ICBL, le nombre de victimes a bondi de 20% en 2024 par rapport à l’année précédente, faisant 5 757 morts ou blessés. La Birmanie, la Syrie, l’Afghanistan et l’Ukraine paient le plus lourd tribut.

L’Ukraine face à ses responsabilités

Présente à la conférence, une délégation ukrainienne doit présenter son rapport sur les avancées en matière de déminage de son territoire. Un sujet brûlant alors que le pays est sous le feu des critiques. « Ces armes n’ont pas leur place dans la guerre d’aujourd’hui », martèle Tamar Gabelnick. « Le peuple ukrainien a assez souffert des horreurs de ces armes. »

Une escalade inquiétante

La livraison de mines antipersonnel par Washington à Kiev marque une nouvelle étape dans l’escalade du conflit. Les États-Unis justifient cette décision par un changement tactique de Moscou, qui ferait désormais ouvrir la voie à son infanterie, au lieu de miser sur ses forces mécanisées. Mais pour les opposants, rien ne saurait excuser le recours à ces armes barbares.

« Pas d’excuses, pas d’exceptions »

– Alex Munyambabazi

Alors que la guerre fait rage en Ukraine et que les civils continuent de payer le prix fort, la communauté internationale retient son souffle. La manifestation au Cambodge n’est que la partie émergée de l’iceberg d’une indignation mondiale face à cette décision lourde de conséquences. Il reste à voir si la pression sera suffisante pour infléchir la position américaine et promouvoir des solutions plus humaines à ce conflit dévastateur.

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