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Controverse aux JO : une boxeuse questionnée sur son genre

Aux JO de Paris, deux boxeuses font l'objet d'une controverse sur leur genre. La Taïwanaise Lin Yu-ting vient de se qualifier pour les quarts, ravivant le débat sur l'équité dans le sport féminin. Découvrez les enjeux de cette polémique qui secoue l'olympisme.

Les Jeux olympiques de Paris 2024 sont secoués par une vive polémique autour de deux boxeuses dont le genre est remis en question. Au cœur de cette controverse, la Taïwanaise Lin Yu-ting vient de décrocher son billet pour les quarts de finale des -57kg, attisant encore davantage le débat sur l’équité dans les catégories féminines.

Une qualification qui ravive les tensions

Vendredi, Lin Yu-ting a dominé aux points l’Ouzbékistanaise Sitora Turdibekova en 8e de finale. Mobile et bénéficiant d’une plus grande allonge, la boxeuse taïwanaise a levé le poing, savourant sa victoire malgré la polémique qui l’entoure. Car avec l’Algérienne Imane Khelif, Lin fait partie des deux combattantes dont le genre soulève des interrogations dans ce tournoi olympique.

Je suppose que mes adversaires ont peur de ma force, donc mes détracteurs cherchent juste une faille et en font toute une histoire.

– Lin Yu-ting, boxeuse taïwanaise

Interrogée avant son combat sur les questionnements relatifs à son genre, Lin a affirmé à la chaîne TVBS “ne penser qu’à mieux performer sur le ring”. Des propos qui démontrent sa volonté de se concentrer sur la compétition malgré la pression médiatique.

Le précédent Khelif

La veille, c’est la victoire expéditive de l’Algérienne Imane Khelif par abandon de son adversaire italienne qui avait déclenché une tempête internationale. Des personnalités politiques de premier plan comme la Première ministre italienne Giorgia Meloni et le candidat républicain à la présidentielle américaine Donald Trump s’en étaient mêlées.

Khelif avait été privée de sa médaille de bronze aux Mondiaux 2023 par l’IBA, la fédération internationale de boxe, “après avoir échoué à se conformer aux standards d’éligibilité basés sur les résultats d’un test”. Une mention depuis retirée par le CIO de sa fiche d’athlète.

L’ombre du débat sur les athlètes transgenres

Si l’IBA a démenti avoir effectué des tests hormonaux, le flou persiste sur les analyses menées pour exclure Lin et Khelif des Mondiaux. Cette affaire ravive le débat brûlant sur la participation des athlètes transgenres dans les compétitions féminines et les critères d’éligibilité.

De nombreuses fédérations ont durci leurs règlements ces dernières années, instaurant des seuils de testostérone ou conditionnant l’accès des sportives transgenres à une transition entamée avant la puberté. L’objectif : garantir l’équité en limitant d’éventuels avantages physiques.

Un sujet clivant

Mais le sujet déchaîne les passions. Pour certains, il en va de la protection de l’intégrité du sport féminin. Pour d’autres, les athlètes transgenres sont victimes de discriminations. Un clivage illustré par les réactions politiques contrastées dans l’affaire Khelif.

Dans ce contexte tendu, le CIO marche sur des œufs. S’il a pris la défense de Khelif en affirmant que “toute personne a le droit de pratiquer un sport sans discrimination”, l’instance se retranche derrière les fédérations internationales pour fixer les critères d’éligibilité aux épreuves féminines.

Paris 2024 sous pression

Avec cette polémique qui prend de l’ampleur, les organisateurs des JO de Paris se retrouvent sous pression. Le sujet pourrait polluer le reste de la quinzaine olympique, d’autant que Lin et Khelif sont toujours en course dans le tournoi de boxe.

Alors que les regards seront braqués sur leurs prochains combats, le sport devra composer avec un débat sociétal qui le dépasse. Une situation inconfortable pour le mouvement olympique, tiraillé entre la défense de ses valeurs universelles et la volonté de préserver des compétitions équitables. Le casse-tête ne fait que commencer.

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