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Contrôle Technique Moto : Un Premier Bilan Positif

Bonne nouvelle pour la sécurité des motards ! Le premier bilan du contrôle technique obligatoire des deux-roues se révèle positif, avec un taux de contre-visite inférieur aux voitures. Mais la Fédération des motards en colère ne désarme pas et appelle toujours au boycott. Décryptage des enjeux de cette mesure qui divise.

Depuis le 15 avril dernier, le contrôle technique est devenu obligatoire pour les motos, scooters et voiturettes en France. Une mesure qui avait suscité la colère d’une partie des motards, mais dont le premier bilan, trois mois après, se révèle finalement plutôt positif. En effet, il semblerait que contrairement aux idées reçues, les deux-roues soient globalement bien entretenus.

Un taux de contre-visite inférieur aux voitures

Selon les premiers chiffres communiqués par le réseau Autovision, spécialiste du contrôle technique, le taux de contre-visite pour les motos de plus de 50 cm3 s’établit autour de 10%, contre environ 20% pour les voitures. Un résultat encourageant, qui montre que la majorité des motards prennent soin de leur monture.

En revanche, la situation est moins reluisante du côté des scooters, avec un taux de contre-visite de 22,5%. Quant aux voiturettes, elles sont recalées dans 34% des cas, principalement en raison de problèmes de freinage ou de châssis.

On n’était pas forcément pour au début, mais on a un peu changé d’avis. On a vu des choses! Des fuites sur la fourche, ou le scooter d’un ado avec deux poignées de frein HS.

Romain Thevard, gérant d’un centre de contrôle à Versailles

Les principaux points de défaillance

D’après le réseau Autovision, les motifs de refus les plus fréquents sont :

  • Le niveau de pollution (1er)
  • L’usure ou le mauvais état des pneus (2ème)
  • Un défaut de visibilité des plaques d’immatriculation (3ème)

Au total, ce sont 78 points de contrôle qui sont vérifiés lors de l’examen, pour un tarif fixé à 70€ en moyenne. Si des réparations sont nécessaires, une contre-visite est programmée dans les deux mois.

Une mesure toujours contestée

Malgré ces résultats plutôt rassurants, la Fédération des motards en colère (FFMC) ne décolère pas. Elle maintient ses appels au boycott du contrôle technique et prévoit une grande manifestation nationale les 21 et 22 septembre prochains.

Pour la FFMC, cette nouvelle obligation n’est qu’“une taxe supplémentaire qui n’améliorera en rien la sécurité des usagers”. Elle a déposé plusieurs recours devant le Conseil d’État pour tenter de faire annuler le décret.

Un enjeu de sécurité routière

Pourtant, pour les autorités comme pour de nombreux spécialistes, le contrôle technique des deux-roues est une mesure de bon sens qui existe déjà dans de nombreux pays européens. Son objectif : réduire le nombre d’accidents liés à des défauts d’entretien.

Ça fait toujours suer de sortir de l’argent. Mais on le fait depuis des années pour les voitures, c’est logique de le faire pour les motos.

Christian Delavault, motard contrôlé à Versailles

Selon les chiffres de la Sécurité routière, les usagers de deux-roues motorisés ne représentent que 2% du trafic, mais près de 20% des tués sur les routes. Un sur-risque en partie lié à des problèmes techniques, que le contrôle périodique doit permettre de détecter.

Vers une généralisation progressive

Au 1er juillet 2024, tous les deux-roues de plus de 125 cm3 devront avoir passé leur premier contrôle, puis être contrôlés tous les deux ans, comme c’est le cas pour les voitures. Ensuite, ce sera au tour des 50 à 125 cm3, avec une première échéance fixée au 1er janvier 2025.

D’ici là, le gouvernement espère que les mentalités auront évolué et que le contrôle technique moto sera entré dans les mœurs, au même titre que celui des automobiles. Un pari sur la sécurité qui semble en bonne voie, au vu de ce premier bilan encourageant.

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