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Contestation Interne Croissante Contre Olaf Scholz Au Sein Du SPD

Le chancelier Olaf Scholz fait face à une fronde interne grandissante au sein de son parti qui remet en cause sa candidature pour les prochaines élections. Son impopularité record et l'émergence d'un candidat alternatif prometteur fragilisent sa position. Parviendra-t-il à conserver le soutien du SPD malgré la contestation ?

Le chancelier allemand Olaf Scholz traverse une zone de turbulences sans précédent depuis son arrivée au pouvoir. Alors qu’il participe actuellement à un sommet du G20 au Brésil, la contestation enfle au sein même de son parti, le SPD, remettant en cause sa candidature pour les élections anticipées prévues en février prochain. Son impopularité record et l’émergence d’un candidat alternatif prometteur fragilisent sa position.

Un chancelier de plus en plus isolé

Même au sein du parti social-démocrate, les soutiens d’Olaf Scholz s’effritent. Mardi, l’ancien chef du SPD Norbert Walter-Borjans a pris ses distances avec le chancelier, réclamant une “clarification rapide” sur la question de la candidature à la chancellerie. Une demande relayée par deux influents députés de Rhénanie du Nord-Westphalie, Wiebke Esdar et Dirk Wiese.

Beaucoup au sein du SPD estiment que l’image dégradée d’Olaf Scholz est trop étroitement liée à celle de son impopulaire coalition gouvernementale avec les Verts et les libéraux. Une alliance qui a volé en éclats le 6 novembre dernier après des mois de disputes internes sur des sujets économiques et budgétaires.

Un vote de confiance à haut risque

Désormais à la tête d’un gouvernement minoritaire avec les écologistes, le chancelier va devoir affronter un vote de confiance périlleux au Bundestag le 16 décembre prochain. Un scrutin qu’il a de grandes chances de perdre, ce qui ouvrirait la voie à des élections législatives anticipées dès le 23 février 2025.

Si certains cadres du SPD, comme la co-présidente du parti Saskia Esken, affichent encore leur soutien à Olaf Scholz, les appels à un changement de candidat se multiplient. Le nom de Boris Pistorius, actuel ministre de la Défense, revient avec insistance. De l’aveu même de plusieurs députés, sa candidature suscite “beaucoup d’approbation” en interne.

Boris Pistorius, l’étoile montante

Le dernier baromètre de popularité Insa paru mardi dans le quotidien Bild vient conforter l’option Pistorius. Alors qu’Olaf Scholz dégringole à la 20ème et dernière place du classement, son ministre de la Défense caracole toujours en tête, toutes couleurs politiques confondues. À 64 ans, cet homme politique énergique et loyaliste incarne un espoir de renouveau pour beaucoup de sociaux-démocrates.

La seule chose que je peux exclure de façon définitive est de devenir pape un jour.

Boris Pistorius, ministre allemand de la Défense

Si Boris Pistorius s’en tient pour l’instant à la ligne officielle du parti en soutenant la candidature d’Olaf Scholz, il entretient savamment le mystère sur ses ambitions réelles. “La seule chose que je peux exclure de façon définitive est de devenir pape un jour”, a-t-il ainsi plaisanté lundi soir devant la presse. Une boutade qui en dit long sur son état d’esprit…

La position du chancelier de plus en plus intenable

Pour Olaf Scholz, la situation devient de plus en plus compliquée. Affaibli par des sondages calamiteux, lâché par une partie de son camp, le chancelier semble s’enliser dans une crise politique qui menace son avenir à la tête de l’Allemagne. Beaucoup au sein du SPD craignent qu’en s’accrochant malgré tout, il ne conduise le parti dans le mur lors des prochaines échéances électorales.

Mais un retrait d’Olaf Scholz n’est pas sans risque non plus. Cela constituerait un aveu d’échec cinglant pour le SPD, à peine deux ans après son retour au pouvoir. De quoi sérieusement écorner la crédibilité des sociaux-démocrates et relancer les appétits de l’opposition conservatrice incarnée par la CDU/CSU.

Reste à savoir si le chancelier choisira de lui-même de passer la main pour préserver l’unité de son parti ou s’il tentera coûte que coûte de s’accrocher, au risque de déclencher une guerre fratricide dévastatrice au sein du SPD. Une chose est sûre : la décision d’Olaf Scholz sera lourde de conséquences pour l’avenir politique de l’Allemagne.

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