Depuis le 22 décembre dernier, les médecins libéraux ne peuvent plus majorer systématiquement leurs tarifs pour les consultations en horaires élargis. Cette décision de l’Assurance Maladie, inscrite dans la nouvelle convention médicale, provoque un tollé au sein de la profession. Retour sur une mesure qui cristallise les tensions.
La fin d’un système lucratif pour les médecins
Jusqu’à présent, les consultations effectuées la nuit, le week-end ou les jours fériés par les médecins libéraux pouvaient être facturées jusqu’à 66€, contre 30€ en journée. Des tarifs alléchants qui ont poussé certains praticiens à se spécialiser dans ces créneaux horaires, notamment au sein des maisons médicales de garde et centres de soins non programmés.
Mais pour la Sécu, cette pratique est devenue trop coûteuse. Selon un récent rapport, les dépenses liées à ces actes non régulés ont bondi de 47% en 2022. La Caisse d’assurance maladie a donc décidé de mettre un terme aux majorations systématiques, sauf si les patients sont orientés par le SAMU. Dans les autres cas, les médecins ne toucheront plus que 5€ de plus par consultation en horaires élargis.
La colère gronde chez les médecins libéraux
Sans surprise, cette mesure passe très mal auprès des principaux concernés. Le Dr Jérôme Marty, président de l’UFML, n’hésite pas à parler « d’aberration » :
Les horaires élargis permettent d’absorber les soins non programmés auxquels il n’est plus possible de répondre en journée. Si on supprime cela, on va aggraver les difficultés d’accès aux soins.
Pour lui, la Sécu aurait pu cibler uniquement les médecins abusant du système pour maximiser leurs revenus, sans pénaliser l’ensemble de la profession. D’autres dénoncent une mesure prise sans concertation, et craignent qu’elle ne décourage les vocations pour ce type d’exercice pourtant indispensable.
Appel à un moratoire de six mois
Face au mécontentement, certains syndicats de médecins libéraux comme la CSMF, MG France ou le SML demandent un moratoire de six mois sur l’application de ces nouvelles règles. Une requête pour l’instant rejetée par l’Assurance maladie.
Pourtant, un délai supplémentaire pourrait permettre de trouver un compromis acceptable pour tous. Car si les dérives doivent effectivement être combattues, « dans l’immense majorité des cas, ces centres sont très utiles et bien intégrés dans le territoire », souligne le Dr Sophie Bauer du SML.
Vers une « mise en œuvre progressive » ?
Inflexible sur le fond, la Sécu semble toutefois prête à quelques concessions sur la forme. Face à la fronde des médecins, elle promet désormais une « mise en œuvre progressive » de la mesure. De quoi apaiser un peu les esprits, même si le fossé reste profond entre les deux parties.
Une chose est sûre : ce dossier brûlant est loin d’être refermé. Entre maîtrise des dépenses de santé et accès aux soins pour tous, l’équation est complexe à résoudre. Et dans ce bras de fer engagé, difficile de prédire qui, de la Sécu ou des médecins, aura le dernier mot.
À suivre, donc, dans les prochains mois. Car au-delà de la seule question des tarifs, c’est bien l’avenir de notre système de santé qui se joue en coulisses. Comment garantir des soins de qualité en tout temps et en tout lieu, sans pour autant faire exploser les coûts ? Le défi est de taille, et nécessitera sans doute des ajustements douloureux. Reste à savoir lesquels, et à quel prix.
Pourtant, un délai supplémentaire pourrait permettre de trouver un compromis acceptable pour tous. Car si les dérives doivent effectivement être combattues, « dans l’immense majorité des cas, ces centres sont très utiles et bien intégrés dans le territoire », souligne le Dr Sophie Bauer du SML.
Vers une « mise en œuvre progressive » ?
Inflexible sur le fond, la Sécu semble toutefois prête à quelques concessions sur la forme. Face à la fronde des médecins, elle promet désormais une « mise en œuvre progressive » de la mesure. De quoi apaiser un peu les esprits, même si le fossé reste profond entre les deux parties.
Une chose est sûre : ce dossier brûlant est loin d’être refermé. Entre maîtrise des dépenses de santé et accès aux soins pour tous, l’équation est complexe à résoudre. Et dans ce bras de fer engagé, difficile de prédire qui, de la Sécu ou des médecins, aura le dernier mot.
À suivre, donc, dans les prochains mois. Car au-delà de la seule question des tarifs, c’est bien l’avenir de notre système de santé qui se joue en coulisses. Comment garantir des soins de qualité en tout temps et en tout lieu, sans pour autant faire exploser les coûts ? Le défi est de taille, et nécessitera sans doute des ajustements douloureux. Reste à savoir lesquels, et à quel prix.