Dès le 22 décembre, une nouvelle ère s’ouvre pour les consultations médicales en France. La convention négociée entre l’Assurance Maladie et les syndicats de médecins libéraux entre en vigueur, avec son lot de changements impactant patients comme praticiens. Tarifs, contreparties, aides à l’installation… Décryptage de ce qui vous attend chez votre médecin en 2024.
30€ la consultation, des revalorisations ciblées
C’est la mesure phare de cette convention médicale 2024-2029 : la consultation chez le généraliste passe à 30€, contre 25€ précédemment. D’autres spécialités sont également revalorisées pour renforcer leur attractivité :
- Pédiatrie : les consultations obligatoires passent à 60€
- Psychiatrie : une consultation grimpe à 55€, puis 57€ en 2025
- Gynécologie : le tarif atteint 37€, puis 40€ en juillet 2025
Un effort conséquent pour l’Assurance Maladie, qui va débourser 1,6 milliard d’euros supplémentaires sur 5 ans pour financer ces hausses, jugées essentielles pour soutenir la médecine libérale. Mais ces revalorisations ont un coût pour les complémentaires santé, qui alertent sur une hausse des tarifs des mutuelles d’environ 300 millions d’euros en 2025.
Les contreparties demandées aux médecins
En échange de ces hausses de tarifs, les médecins doivent s’engager sur des objectifs précis visant à améliorer la pertinence et la qualité des soins :
- Réduire de 2% par an les prescriptions d’arrêts de travail
- Diminuer la prescription d’antibiotiques pour lutter contre l’antibiorésistance
- Mieux prescrire les dispositifs médicaux du quotidien et limiter la polymédication
Un accord donnant-donnant entre la Cnam et les praticiens de santé.
Le respect de ces engagements fera l’objet d’un suivi par l’Assurance Maladie au travers de 10 indicateurs clés, comme la hausse de 5% des installations en médecine générale, l’augmentation du nombre de patients par médecin traitant ou encore une progression de 7% des installations dans les déserts médicaux.
Des aides pour les déserts médicaux
Pour lutter contre les inégalités d’accès aux soins, la convention mise sur des incitations à l’installation dans les territoires sous-dotés. Dès 2026, les médecins s’y installant bénéficieront d’aides pouvant aller jusqu’à 10 000€ ainsi que de majorations spécifiques.
Des consultations ponctuelles réalisées dans ces zones seront aussi revalorisées à hauteur de 200€ par demi-journée. L’objectif est d’y augmenter le nombre d’installations de 7% par an.
Des consultations longues pour les seniors
Pour mieux prendre en charge les patients âgés, souvent atteints de pathologies multiples, la convention crée des consultations longues pour les plus de 80 ans. Facturées 60€, elles permettront au médecin de prendre le temps nécessaire pour une prise en charge globale.
L’Assurance Maladie espère des résultats concrets
Cet accord conventionnel représente pour Thomas Fatôme, directeur de l’Assurance Maladie, « plus un commencement qu’une fin ». Il admet que son succès dépendra de l’implication des médecins :
La convention est riche et ambitieuse, mais elle ne réussira que si chacun s’empare de son contenu.
– Thomas Fatôme, directeur de l’Assurance Maladie
L’Assurance Maladie a mis la main au portefeuille avec ces revalorisations, aux médecins désormais de tenir leurs engagements en augmentant leur patientèle, en s’installant dans les zones sous-dotées et en améliorant la pertinence de leurs prescriptions. Le chantier de l’accès aux soins est plus que jamais ouvert.
