Après un mois d’avril en berne, la consommation des ménages français signe un rebond inattendu en mai. Selon les derniers chiffres de l’INSEE, les dépenses de consommation ont bondi de 1,5% par rapport au mois précédent. Une embellie qui soulève autant d’espoirs que d’interrogations sur la santé de l’économie française.
Alimentaire et énergie tirent la consommation vers le haut
Deux secteurs se distinguent particulièrement dans cette reprise de mai : l’alimentaire et l’énergie. Après une chute de 3,2% en avril, la consommation alimentaire des ménages rebondit de 2,4%. Les Français ont notamment remis au menu viande, fruits, légumes et pâtes.
Côté énergie, le frémissement est encore plus notable avec une hausse de 3,9%, dans la lignée d’une progression de 1,4% en avril. Un regain attribué au retour de températures de saison après plusieurs mois anormalement doux.
Quelques secteurs restent à la traîne
Tous les voyants ne sont cependant pas au vert. Les achats de biens fabriqués reculent de 0,3%, plombés par la baisse des dépenses en habillement et en biens durables. Un secteur qui pèse pourtant 43% dans le budget global des ménages.
Cette reprise de la consommation est une bonne nouvelle mais elle masque des disparités persistantes entre les différents pans de l’économie.
analyse un expert économique
Un rebond suffisant pour doper la croissance ?
Si ce sursaut de la consommation est positif, son impact sur la croissance française reste à confirmer. La demande intérieure est un moteur traditionnel de notre économie. Mais dans un contexte international troublé, entre guerre en Ukraine et spectre de la récession, rien n’est moins sûr.
Les prochains mois seront décisifs pour savoir si ce rebond de mai n’est qu’un feu de paille ou l’amorce d’une vraie reprise. Les ménages, confrontés à une inflation toujours élevée et une confiance en berne, joueront un rôle clé. Tout comme les décisions gouvernementales en matière de pouvoir d’achat.
Une chose est sûre : dans une économie française en quête de stabilité, chaque frémissement de la consommation est scruté avec la plus grande attention. Le plus dur reste sans doute à venir pour transformer l’essai de ce printemps.
