Alors que la Coupe du Monde 2022 au Qatar battait son plein, un phénomène surprenant se déroulait en coulisses en Espagne. Selon une étude de la Barcelona School of Economics, le nombre de pères prenant un congé paternité a connu un pic inattendu pendant cette période. Coïncidence ou choix délibéré de privilégier le foot à la famille ?
Une hausse insolite des congés paternité
L’étude, basée sur les données de la sécurité sociale espagnole, révèle qu’en moyenne, plus de 1000 hommes supplémentaires par jour ont posé un congé paternité durant le Mondial, du 20 novembre au 18 décembre 2022. En parallèle, aucune augmentation similaire n’a été observée pour les congés maternité sur la même période.
Fait intéressant, les travailleurs indépendants, réputés pour leur flexibilité horaire, n’ont pas été plus nombreux à prendre un congé paternité. Cela suggère que certains salariés auraient sciemment choisi ce timing pour profiter des matchs tout en bénéficiant des indemnités liées au congé.
Le foot avant les couches ?
Si l’étude ne permet pas d’affirmer avec certitude les motivations de ces jeunes pères, elle soulève néanmoins des questions. Ont-ils réellement consacré ce temps précieux à s’occuper de leur nouveau-né ou ont-ils succombé à la fièvre du ballon rond ?
“Nous interprétons ces résultats comme une preuve directe que des pères (du moins une partie d’entre eux) ont profité de leurs périodes de congé pour des activités qui ne sont pas liées à la garde des enfants”
affirment les auteurs de l’étude
Un révélateur des inégalités hommes-femmes ?
Au-delà de l’anecdote, cette étude met en lumière la persistance de certains déséquilibres de genre dans la répartition des tâches parentales. Malgré les progrès des politiques en faveur des congés paternité, la prise en charge des jeunes enfants reste encore souvent l’apanage des mères.
Selon les chercheurs, ces résultats suggèrent que les congés paternité ne sont que partiellement efficaces pour favoriser l’égalité. D’autres mesures seraient nécessaires pour encourager une plus grande implication des pères auprès de leurs bébés.
Repenser les politiques familiales
Cette étude espagnole, bien que focalisée sur un évènement particulier, invite à une réflexion plus large. Comment faire pour que les congés parentaux profitent réellement à la relation père-enfant ? Faut-il revoir les modalités d’attribution ou miser davantage sur un changement des mentalités ?
Une chose est sûre, la route vers une parentalité plus égalitaire est encore longue. Le chemin passera par une remise en question des stéréotypes de genre et une valorisation du rôle du père, bien au-delà des grandes compétitions sportives. Car s’occuper d’un nouveau-né est sans doute le plus beau des défis, qui mérite qu’on lui accorde toute notre énergie et notre attention.
