L’Union Européenne s’inquiète vivement de la situation explosive au Liban. Josep Borrell, Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a sonné l’alarme vendredi, avertissant d’un risque d’embrasement généralisé si des mesures urgentes ne sont pas prises.
Nous sommes engagés dans une course contre la montre entre le lancement d’un possible processus politique au Liban et un embrasement généralisé aux conséquences incalculables.
Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne
Le spectre d’un chaos régional
Selon des sources diplomatiques, la situation au Liban est extrêmement tendue. Le pays est paralysé politiquement depuis deux ans, incapable d’organiser une élection présidentielle. Cette vacance du pouvoir attise les tensions entre les différentes factions.
Sur le terrain, les affrontements entre l’armée israélienne et le Hezbollah, puissant mouvement chiite soutenu par l’Iran, ont déjà fait des centaines de milliers de déplacés. Une escalade pourrait dégénérer en un conflit régional majeur impliquant plusieurs pays.
L’urgence d’un cessez-le-feu
Pour Josep Borrell, la priorité absolue est d’obtenir un cessez-le-feu immédiat entre les belligérants. C’est un préalable indispensable à toute solution politique durable. L’UE appelle toutes les parties à faire preuve de retenue et à s’engager dans la désescalade.
Parallèlement, la diplomatie européenne juge crucial d’organiser au plus vite une élection présidentielle au Liban pour restaurer le fonctionnement des institutions. Un tel scrutin permettrait de redonner une légitimité aux autorités et de réengager un dialogue national.
Renforcer le rôle de l’armée libanaise
Pour stabiliser durablement le pays, Josep Borrell estime qu’il faut donner corps à la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU. Adoptée en 2006, celle-ci prévoit le désarmement de toutes les milices et le déploiement de l’armée libanaise sur l’ensemble du territoire, y compris le Sud, fief du Hezbollah.
Cela implique de renforcer les capacités de l’armée libanaise afin qu’elle puisse assurer la sécurité du pays de façon autonome et crédible. L’UE se dit prête à y contribuer, en coordination avec ses partenaires internationaux.
Soutenir le peuple libanais
Au-delà des enjeux sécuritaires et politiques, l’UE s’alarme de la situation humanitaire dramatique au Liban. Le récent conflit a jeté sur les routes plus de 800 000 personnes, et 60 000 Israéliens ont dû fuir les tirs du Hezbollah. La priorité est d’assurer la protection des populations civiles.
Lors de la conférence internationale sur le Liban organisée jeudi à Paris, les donateurs ont promis un milliard de dollars d’aide aux Libanais et à leur armée. Un geste de solidarité important, mais qui ne dispense pas d’une solution politique, seule à même de ramener une paix durable.
L’Union Européenne, à travers la voix de Josep Borrell, lance donc un appel solennel à toutes les parties prenantes au Liban et dans la région : il faut agir, et vite, pour éteindre l’incendie avant qu’il ne soit trop tard. La sécurité et la stabilité de tout le Moyen-Orient en dépendent.