Ce samedi 20 juillet 2024 a été une journée noire à Gaza. Selon les services de secours palestiniens, au moins 24 personnes ont été tuées dans des frappes aériennes israéliennes sur le petit territoire côtier. Parmi les victimes figurent des civils, dont des femmes et des enfants. Des infrastructures civiles ont également été touchées. Le bilan, déjà lourd, pourrait encore s’alourdir, de nombreux blessés étant dans un état grave.
Ces raids interviennent après plus de neuf mois d’une guerre meurtrière entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza. Le Hamas a vu dans ces frappes une forme de représailles suite à l’avis consultatif rendu la veille par la Cour internationale de justice (CIJ). La plus haute juridiction de l’ONU a en effet jugé «illégale» l’occupation par Israël des territoires palestiniens depuis 1967.
« C’est de la barbarie. Nous n’avons aucun lien avec les organisations armées, alors pourquoi nous prendre pour cible ? »
– Manar Abou Sidra, habitante de Nousseirat dont la maison a été touchée
L’armée israélienne affirme avoir visé des « terroristes »
De son côté, l’armée israélienne assure avoir « éliminé des terroristes » lors de ces frappes et combats à Gaza. Elle n’a cependant fourni aucun bilan ni détails sur l’identité des personnes visées. Plusieurs commandants du Hamas auraient été tués selon des sources sécuritaires israéliennes.
Mais les témoignages des Gazaouis font surtout état de nombreuses victimes civiles, dont des enfants. Le camp de réfugiés surpeuplé de Nousseirat a été durement touché, faisant au moins 5 morts dont 2 femmes et 1 enfant selon l’hôpital local. D’autres enfants blessés alors qu’ils jouaient sur un toit ont dû subir des amputations.
La communauté internationale appelle à la retenue
Ces événements tragiques ont suscité une vive émotion et des appels à la retenue de la part de la communauté internationale. L’ONU, l’Union Européenne et plusieurs pays dont la France ont exhorté Israël et le Hamas à interrompre immédiatement les hostilités pour éviter une nouvelle escalade meurtrière.
Mais sur le terrain, la situation reste très tendue. Les sirènes d’alerte retentissent à nouveau dans les localités israéliennes autour de Gaza, ciblées par des roquettes. Tsahal a déployé des renforts et menace de poursuivre ses opérations. Le Hamas promet de venger ses morts. Malgré les appels au calme, un engrenage de la violence semble enclenché, qui fait craindre le pire aux populations civiles des deux côtés.
Ce nouvel épisode sanglant rappelle une fois de plus l’urgence de trouver une issue politique à ce conflit interminable. Mais avec un processus de paix moribond et une défiance totale entre les parties, l’espoir d’une solution négociée n’a rarement semblé aussi lointain. En attendant, ce sont les civils, Palestiniens comme Israéliens, qui continuent de payer le prix fort de l’intransigeance de leurs dirigeants.