La mort de huit soldats israéliens dans une explosion à Rafah, au sud de la bande de Gaza, marque un nouveau tournant dramatique dans le conflit qui oppose depuis huit mois Israël au mouvement islamiste palestinien Hamas. Alors que les combats s’intensifient sur le terrain, les tensions s’étendent désormais à la frontière libanaise et jusqu’au Yémen, compliquant encore davantage les espoirs d’un cessez-le-feu.
Une explosion meurtrière à Rafah
Selon l’armée israélienne, les huit soldats ont péri lorsque leur véhicule de transport de troupes a explosé près de Rafah, une ville du sud de la bande de Gaza située à la frontière égyptienne. Il s’agit de l’incident le plus meurtrier pour Tsahal depuis le début de l’opération militaire lancée dans l’enclave palestinienne en réponse aux tirs de roquettes du Hamas.
Sur place, les affrontements entre soldats israéliens et combattants palestiniens se poursuivent, faisant craindre de nouvelles victimes des deux côtés. La population de Gaza, qui compte 2,4 millions d’habitants dont les trois quarts ont été déplacés par la guerre selon l’ONU, est confrontée à une grave crise humanitaire, avec des risques de famine et de malnutrition infantile.
Le Liban et le Yémen s’embrasent
Signe inquiétant d’une régionalisation du conflit, de nouveaux fronts se sont ouverts ces derniers jours à la frontière entre Israël et le Liban, ainsi qu’au Yémen. Le mouvement chiite libanais Hezbollah, allié du Hamas, a intensifié ses tirs de roquettes sur le nord d’Israël en représailles à l’assassinat de l’un de ses commandants, qu’il attribue à l’État hébreu.
De leur côté, les rebelles yéménites houthis ont revendiqué plusieurs attaques contre des navires en mer Rouge, poussant les États-Unis à détruire des radars utilisés pour ce type d’opération. Washington et Paris tentent de coordonner leurs efforts diplomatiques pour contenir ces nouveaux foyers de tension.
Un lourd bilan et peu d’espoir de trêve
Après huit mois d’affrontements, le bilan est particulièrement lourd des deux côtés :
- Côté israélien, 1194 personnes ont été tuées, dont une majorité de civils, et 116 autres sont retenues en otage à Gaza.
- Côté palestinien, le Hamas fait état de 37 296 morts, là aussi principalement des civils.
Malgré une médiation américaine, les exigences contradictoires des belligérants rendent improbable la concrétisation rapide d’un cessez-le-feu :
« La meilleure façon de contribuer à la résolution des violences entre le Hezbollah et Israël est de résoudre le conflit à Gaza et d’obtenir un cessez-le-feu. »
– Antony Blinken, secrétaire d’État américain
Mais sur le terrain, chaque camp semble déterminé à poursuivre le combat. Du côté israélien, certains estiment que les soldats tués à Rafah ne doivent pas être « morts pour rien ». Quant au Hamas, il campe sur ses positions en réclamant notamment la levée du blocus de Gaza. Dans ce contexte, et alors que les pertes s’accumulent, la voie diplomatique apparaît bien étroite pour mettre un terme à cette nouvelle guerre meurtrière au Proche-Orient.