C’est une annonce qui fait grand bruit sur la scène diplomatique internationale. Donald Trump a révélé jeudi qu’une réunion allait se tenir ce vendredi à Munich, en marge de la conférence annuelle sur la sécurité, entre des représentants américains et russes de haut rang. Au cœur des discussions : la recherche d’une issue au conflit ukrainien qui a débuté il y a bientôt 3 ans.
Kiev invité mais réticent à participer sans position commune
Si le président américain a précisé qu’une invitation avait aussi été transmise à l’Ukraine, la réaction de Kiev ne s’est pas fait attendre. Les autorités ukrainiennes ont en effet déclaré ne pas envisager de participer à une telle réunion avec des responsables russes sans qu’une « position commune convenue » avec ses alliés ne soit préalablement sur la table.
Pour le moment, il n’y a rien sur la table. Des discussions avec les Russes ne sont pas envisagées.
Dmytro Lytvyn, conseiller du président Zelensky
Inquiétudes sur d’éventuelles négociations dans le dos de Kiev et de l’UE
Cette annonce de Donald Trump et la réticence affichée par l’Ukraine font craindre que des négociations se tiennent dans le dos de Kiev et de l’Union Européenne. Des inquiétudes renforcées par la teneur de la conversation téléphonique entre Vladimir Poutine et Donald Trump plus tôt dans la semaine.
Plusieurs pays européens, France en tête, redoutent que la nouvelle administration américaine « cède tout » à la Russie dans ses tractations pour la paix en Ukraine. La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a d’ailleurs mis en garde : « Aucun accord dans notre dos ne fonctionnera ».
Moscou se veut rassurant sur une participation ukrainienne
Face à ces craintes, le Kremlin s’est voulu rassurant en affirmant que l’Ukraine serait associée « d’une manière ou d’une autre » aux futurs pourparlers de paix :
Il y aura à la fois un volet bilatéral russo-américain de ce dialogue et un volet lié à la participation de l’Ukraine.
Un porte-parole du Kremlin
Reste à savoir sous quelle forme et dans quelles conditions Kiev acceptera de s’asseoir à la table des négociations. Le président Zelensky a récemment évoqué la possibilité d’un « échange » de territoires avec la Russie, une option fermement rejetée par Moscou.
Une conférence sous haute tension
Dans ce contexte, la conférence sur la sécurité de Munich qui débute ce vendredi s’annonce sous haute tension. Ce rendez-vous, considéré comme le plus important forum mondial en matière de politique de défense, verra la présence de poids lourds de la diplomatie comme le vice-président américain J.D. Vance ou encore le secrétaire d’État Marco Rubio.
Si les contours exacts de la réunion russo-américaine restent flous, une chose est sûre : elle sera scrutée de près par la communauté internationale. Car après bientôt 3 ans de guerre en Ukraine, chaque initiative diplomatique compte pour tenter de sortir de l’impasse et trouver enfin le chemin de la paix. Mais à quel prix et dans quelles conditions, telle est la question.
Un avenir incertain pour le processus de paix
Au-delà de la réunion de Munich, c’est tout l’avenir du processus de paix en Ukraine qui est en jeu. Entre les positions antagonistes de Moscou et Kiev, la prudence de l’Europe et l’imprévisibilité de la diplomatie trumpienne, les paramètres d’une résolution durable du conflit semblent encore bien loin d’être réunis.
Une chose est sûre cependant : chaque partie aura à cœur de défendre ses intérêts dans ce bras de fer diplomatique. Reste à savoir si le dialogue l’emportera sur la défiance pour enfin stopper cette guerre qui endeuille l’Ukraine depuis trop longtemps. Les prochains jours, à commencer par cette conférence de Munich, seront décisifs pour en juger.
