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Conducteur sous stupéfiants arrêté en Seine-et-Marne

Un maçon de 40 ans a été condamné à 12 mois de prison dont 6 mois ferme sous le régime de la semi-liberté pour conduite récidiviste sans permis et sous l'emprise de stupéfiants en Seine-et-Marne. Malgré de multiples condamnations depuis 2013, l'individu a...

Un quadragénaire sans permis et accro au cannabis collectionne les condamnations en Seine-et-Marne. Malgré plusieurs peines de sursis, d’amendes et même de la prison, cet homme de 40 ans n’a de cesse de défier la loi et de mettre en danger les autres usagers de la route. Son cas illustre la difficulté de la justice à endiguer le fléau de la conduite sous emprise de stupéfiants.

Un joint au volant et un casier bien rempli

D’après des sources proches du dossier, le récidiviste a été interpellé à deux reprises ces derniers mois au volant sans permis et positif au cannabis. Le 20 octobre 2023 à Avon, il conduisait une Nissan qui ne lui appartenait pas avec un joint entre les lèvres. Bien entendu, il roulait sans permis ni assurance. Rebelote quelques mois plus tard à Cannes-Ecluse, où les forces de l’ordre l’ont contrôlé au volant de son propre véhicule. Là encore, il avait consommé du cannabis avant de prendre le volant.

Son casier judiciaire en dit long sur son addiction et son irresponsabilité. Depuis 2013, cet artisan maçon enchaîne les condamnations pour conduite sous stupéfiants et défaut de permis. “Ça dure quand même depuis 11 ans”, lui a fait remarquer le président du tribunal correctionnel de Fontainebleau lors de sa comparution pour ces nouveaux faits.

La case prison pour le sevrer de la route ?

Amendes, sursis, stages de sensibilisation, rien n’y fait. Le quadragénaire a même déjà purgé une peine de 3 mois de détention, mais une fois dehors, il a rechuté. “Avec la prison, j’ai pris conscience qu’il fallait que j’arrête de faire des bêtises”, a-t-il timidement déclaré à la barre. Des propos qui ont fait bondir le procureur :

Les peines prononcées n’ont eu aucun effet sur vous. Votre comportement témoigne d’un mépris total pour les autres usagers et d’un profond ancrage dans les stupéfiants.

Arnaud Faugère, procureur de Fontainebleau

Pour tenter de concilier fermeté de la sanction et réinsertion, le tribunal l’a condamné à 12 mois d’emprisonnement dont 6 mois avec sursis probatoire. Une peine lourde mais aménageable en semi-liberté, ce qui lui permettra de travailler le jour et de regagner sa cellule le soir. Avec en prime des obligations de soins, de travail et de repasser le permis. Autant de contraintes visant à le remettre sur le droit chemin.

Une lutte sans fin contre les chauffards drogués

Ce fait divers en apparence banal est symptomatique du fléau de la conduite sous stupéfiants. Selon des chiffres de la Sécurité routière, 23% des personnes décédées sur les routes en 2021 avaient consommé des stupéfiants, cannabis en tête. Pourtant, depuis la loi de 2003, conduire après avoir fait usage de drogues est passible de 2 ans d’emprisonnement et 4500€ d’amende.

Pour les avocats habitués des prétoires, la réponse pénale a montré ses limites face aux accoutumances. “Tant qu’on n’aura pas réglé le problème de fond de la dépendance, on aura du mal à empêcher la récidive”, analyse Me Sarah Saldmann, pénaliste. “Il faut associer la sanction à une prise en charge psycho-médicale sur le long terme.” Un équilibre difficile à trouver.

En attendant, les contrôles routiers et les comparutions au tribunal se poursuivent. Avec l’espoir qu’un déclic se produise chez ces conducteurs qui roulent comme sur un nuage, au mépris du Code de la route et de la vie d’autrui. Un déclic que cet artisan maçon de Seine-et-Marne finira peut-être par avoir, entre deux allers-retours de la taule au chantier sous le régime de la semi-liberté.

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