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Condamné à 150h de travail pour un homicide involontaire sur la E42 à Spy

Près de 5 ans après avoir renversé mortellement Nicolas sur l'E42 à Spy et pris la fuite, Serdar K., perturbé par les tensions en Turquie et possiblement ivre au moment des faits, vient d'être condamné à une peine de 150h de travail. La famille de la victime est sous le choc de ce jugement...

C’est un drame qui a bouleversé la vie de toute une famille. En 2019, sur l’autoroute E42 à hauteur de Spy, Nicolas Manente a été mortellement fauché par une BMW. Le conducteur, Serdar K., a pris la fuite, laissant la victime agoniser sur le bord de la route. Près de cinq ans après les faits, le jugement vient enfin de tomber. Mais pour les proches de Nicolas, c’est l’incompréhension et la colère qui dominent.

150 heures de travail pour une vie arrachée

Le tribunal a en effet condamné Serdar K. à une peine de 150 heures de travail. Une sanction qui apparaît bien légère au vu des circonstances dramatiques de l’accident et du comportement du chauffard. Car si ce dernier a rapidement reconnu être au volant ce soir-là, sa version des faits a considérablement varié au fil de l’enquête.

Un choc violent sous l’emprise de l’alcool

Serdar K. a d’abord expliqué au juge d’instruction avoir passé la soirée à boire de la vodka, entre la citadelle de Namur et l’Infinity Hall. Une consommation d’alcool qu’il nie désormais. Pourtant, les dégâts constatés sur sa BMW attestent de la violence du choc.

Au volant, il y a eu ce grand choc. J’ai cru que j’avais heurté un animal. Je suis sorti, il pleuvait, il faisait noir, j’ai éclairé avec mon GSM mais je n’ai rien vu…

– Serdar K. face au juge

Une version difficile à croire au vu de l’état du véhicule. Pare-brise éclaté, portière défoncée… Pour l’avocat de la famille de Nicolas Manente, Me Gillet, il est impensable que le conducteur ait pu imaginer avoir percuté un simple animal.

Tensions géopolitiques et larmes de crocodile

Lors de ses auditions, la compagne de Serdar K. a livré aux enquêteurs des détails troublants. Le soir du drame, son conjoint serait rentré “complètement pété” selon ses dires, en pleurs. Des larmes que le prévenu justifie par sa sensibilité et les tensions dans son pays d’origine, la Turquie. Un argument qui peine à convaincre.

La peine ne passe pas pour les proches de la victime

Au terme de près de cinq années de procédure, la condamnation de Serdar K. à 150 heures de travail est vécue comme un véritable choc par la famille de Nicolas Manente. Pour eux, cette peine ne reflète en rien la gravité des faits et la douleur endurée depuis la perte brutale de leur proche.

Derrière ce jugement se dessine le parcours d’une famille brisée, qui espérait obtenir justice et réparation. Mais pour l’heure, c’est le sentiment d’une peine insuffisante et d’une décision déconnectée de leur souffrance qui domine. Un drame de la route, une fuite et une sanction qui soulèvent la question de la juste condamnation de ce type d’actes irresponsables aux conséquences irrémédiables.

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