Imaginez un militant politique en pleine ascension, désigné pour mener une campagne importante, et soudain plongé dans une affaire judiciaire qui remet tout en question. C’est l’histoire récente d’Hassen Hammou, une figure des écologistes à Marseille, dont le parcours a été brutalement interrompu par une condamnation pour corruption de mineur. Ce dossier, qui a agité les milieux politiques et associatifs, soulève des questions profondes sur la responsabilité, la confiance et les conséquences au sein d’un parti.
Un Scandale qui Ébranle les Écologistes Marseillais
L’affaire remonte à l’été 2024, lorsque des échanges en ligne ont mené à un rendez-vous controversé. Hassen Hammou, alors âgé de 36 ans, a été accusé d’avoir incité un mineur à des actes de nature sexuelle via des moyens électroniques. Ce qui a commencé comme une plainte pour des faits présumés s’est transformé en un procès très médiatisé, mettant en lumière les tensions internes d’un parti déjà fragilisé par d’autres débats.
Le contexte est crucial : juste avant les révélations, Hammou avait été élu chef de file pour les élections municipales de 2026, avec pour mission de consolider une alliance à gauche. Cette désignation, votée par les militants, représentait un espoir de renouveau. Mais tout a basculé rapidement, forçant le parti à réagir dans l’urgence.
Les Faits Reprochés et la Version de la Défense
Au cœur du dossier : des messages échangés sur une plateforme de rencontres, suivis d’un rendez-vous sur un parking à Aubagne. La justice a retenu que Hammou avait formulé des propositions sexuelles à un adolescent, alors âgé de 16 ans selon certaines sources, ou même 14 ans d’après d’autres éléments. Le délit de corruption de mineur par moyen électronique est grave, punissable de plusieurs années d’emprisonnement.
De son côté, l’intéressé a toujours clamé son innocence, affirmant être tombé dans un piège. Il décrit un contact initial avec des personnes qu’il croyait majeures, suivi d’une agression violente où on lui a extorqué de l’argent et des objets personnels. Les jeunes impliqués ont d’ailleurs été condamnés pour extorsion, ce qui, selon lui, prouve sa version des faits.
Cette défense n’a cependant pas convaincu le tribunal. Lors de l’audience à huis clos en novembre 2025, le parquet avait requis 18 mois de sursis probatoire, assortis d’une interdiction de contact avec des mineurs. Les avocats ont plaidé la relaxe, insistant sur l’absence d’intention criminelle et sur le contexte d’un guet-apens.
« Je réaffirme mon innocence et espère que la justice fera toute la lumière sur cette affaire avec impartialité. »
Hassen Hammou, dans une déclaration publique
Malgré ces arguments, le délibéré rendu ce 16 décembre 2025 a été sans appel : reconnaissance de culpabilité.
La Condamnation : Détails et Conséquences Immédiates
Le tribunal correctionnel de Marseille a prononcé une peine de 15 mois de prison avec sursis simple. À cela s’ajoutent des mesures complémentaires lourdes : inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS) et une interdiction d’exercer toute activité en contact avec des mineurs pendant trois ans. Notamment, aucune inéligibilité n’a été décidée, laissant ouverte la porte à un éventuel retour politique, bien que cela semble compromis.
Cette sentence, légèrement inférieure aux réquisitions, marque néanmoins un tournant. Elle met fin à des mois d’incertitude et confirme la gravité des faits retenus par la justice. Pour Hammou, c’est une chute brutale d’une position influente au sein du bureau exécutif national.
Les conséquences personnelles sont évidentes : une réputation ternie, des obligations légales strictes. Mais au-delà, c’est tout un parti qui doit gérer les retombées.
Le Rôle de Sandrine Rousseau dans l’Affaire
Sandrine Rousseau, députée et figure emblématique du féminisme en politique, partageait un binôme avec Hammou au bureau national des écologistes. Leur proximité rendait la situation particulièrement délicate. Initialement, elle avait soutenu une mise en retrait, mais les événements ont évolué.
En novembre, via des échanges internes, elle lui a explicitement demandé de démissionner du bureau politique, renouvelant une requête faite dès octobre. Hammou a refusé, maintenant sa position malgré la pression. Ce bras de fer interne a révélé des divisions, certains militants critiquant un manque de fermeté initial.
Rousseau, connue pour ses prises de position fortes sur les violences sexuelles, s’est retrouvée dans une position inconfortable. Son évolution – du soutien relatif à l’exigence de départ – illustre les dilemmes auxquels font face les responsables politiques face à de telles accusations.
Finalement, après l’audience, le parti a pris des mesures plus radicales : suspension conservatoire, puis retrait définitif de ses fonctions de chef de file. Hammou a même annoncé quitter la formation, dénonçant une anticipation de la justice.
Réactions Internes et Impact sur le Parti
Au sein des écologistes marseillais, l’affaire a créé un choc. Désigné par les militants pour porter l’alliance avec le Printemps Marseillais, Hammou incarnait une stratégie d’union à gauche. Sa mise à l’écart a forcé la création d’un comité de campagne transitoire, laissant le mouvement dans l’incertitude à l’approche des municipales.
Certains membres ont exprimé leur stupeur, d’autres leur exigence de clarté. La direction nationale a réagi en saisissant le conseil disciplinaire, soulignant que de nouvelles informations – comme l’usage d’un site controversé – justifiaient des sanctions rapides.
- Suspension immédiate après les révélations d’octobre.
- Retrait définitif du rôle de chef de file en novembre.
- Procédure disciplinaire interne.
- Départ annoncé de Hammou du parti.
Ces étapes montrent une volonté de protéger l’image du parti, mais aussi les débats sur la présomption d’innocence versus la protection des victimes potentielles.
Contexte Plus Large : Sites de Rencontres et Risques
L’affaire met en lumière les dangers des plateformes en ligne. Le site mentionné, connu pour ses dérives, a été interdit en 2024 suite à d’autres scandales. Les échanges anonymes peuvent mener à des situations ambiguës, où la vérification de l’âge est inexistante.
Pour les associations de protection de l’enfance, ce cas est emblématique. Elles insistent sur la responsabilité des adultes, même en cas d’erreur supposée sur l’âge. La partie civile a souligné la clarté des sollicitations, rejetant la thèse du traquenard exclusif.
Ce dossier s’inscrit dans une série d’affaires impliquant des personnalités publiques et des mineurs, rappelant l’importance d’une vigilance accrue.
Conséquences Politiques à Long Terme
Pour les municipales de 2026 à Marseille, les écologistes doivent rebondir. L’alliance avec la gauche locale risque d’être affectée, les partenaires exigeant probablement des garanties éthiques. Un nouveau leader devra émerger pour porter le projet écologique.
Plus largement, cette condamnation interroge la gestion des crises internes dans les partis. Comment équilibrer soutien à un militant et réaction ferme face à des accusations graves ? Les écologistes, souvent en pointe sur les questions sociétales, se retrouvent confrontés à leurs propres principes.
Hammou, malgré la peine avec sursis, voit sa carrière politique fortement hypothéquée. L’inscription au fichier et l’interdiction professionnelle limitent ses options futures.
Réflexions sur la Justice et la Présomption d’Innocence
Ce cas illustre les tensions entre procédure judiciaire et vie politique. Hammou a dénoncé une « anticipation » de la culpabilité par son parti, violant selon lui la présomption d’innocence. Pourtant, les formations politiques doivent souvent agir vite pour préserver leur crédibilité.
La justice, elle, a tranché sur les preuves présentées : messages, contexte du rendez-vous, témoignages. La réduction de la peine par rapport aux réquisitions montre une nuance, mais la culpabilité est établie.
Pour les observateurs, c’est un rappel que personne n’est à l’abri, quel que soit son engagement idéologique.
Vers une Nouvelle Ère pour les Écologistes Locaux ?
Malgré ce scandale, le mouvement écologique à Marseille reste vivant. Les militants doivent maintenant se concentrer sur les enjeux locaux : environnement, urbanisme, alliances. Cette affaire pourrait même servir de catalyseur pour un renouvellement.
Les mois à venir diront si cette crise affaiblit ou renforce le parti. Une chose est sûre : la politique exige une exemplérité accrue, surtout sur des sujets sensibles comme la protection des mineurs.
En conclusion, l’histoire d’Hassen Hammou est celle d’une ascension fulgurante stoppée net par une erreur aux conséquences irréversibles. Elle laisse des leçons pour tous les acteurs publics : prudence en ligne, transparence interne, et respect absolu des lois protégeant les plus vulnérables.
Rappel des faits clés :
- Juin 2024 : Rendez-vous controversé.
- Octobre 2025 : Révélations et mise en retrait.
- Novembre 2025 : Procès et réquisitions.
- Décembre 2025 : Condamnation à 15 mois sursis.
Cette affaire, bien que douloureuse, contribue au débat public sur l’éthique en politique. Elle nous invite à une vigilance collective, pour que les idéaux défendus soient en accord avec les actes.
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