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Condamnation de l’ex-président de l’Assemblée guinéenne pour corruption

Coup de tonnerre en Guinée : un ancien proche du président déchu Alpha Condé lourdement condamné pour corruption. La junte militaire au pouvoir envoie un message fort, mais...

Les fantômes de la présidence d’Alpha Condé continuent de hanter la Guinée. Lundi, un tribunal de Conakry a rendu son verdict dans l’affaire de corruption impliquant Amadou Damaro Camara, un des piliers du régime déchu. Cet ancien président de l’Assemblée nationale a été condamné à 4 ans de prison ferme pour détournement de deniers publics et enrichissement illicite.

Arrêté en avril 2022, quelques mois après le coup d’État militaire qui a renversé Alpha Condé, Amadou Damaro Camara était notamment poursuivi pour avoir détourné des fonds destinés à la construction d’un nouveau siège pour l’Assemblée nationale. Selon l’accusation, l’argent décaissé aurait été utilisé à d’autres fins par cet homme fort du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), le parti de l’ancien président.

Une justice implacable envers les anciens dignitaires

La condamnation d’Amadou Damaro Camara envoie un signal fort. Elle montre que la junte militaire au pouvoir, menée par le colonel Mamadi Doumbouya, est déterminée à traquer la corruption qui gangrénait les plus hautes sphères de l’État sous l’ère Alpha Condé.

Le détournement de fonds publics et l’enrichissement illicite ne resteront pas impunis, quel que soit le rang des coupables.

– Une source proche du dossier

D’autres proches de l’ex-président sont dans le collimateur de la justice. Michel Kamano, l’ancien questeur de l’Assemblée nationale, a été condamné par contumace à 5 ans de prison dans la même affaire. Un mandat d’arrêt international a été lancé à son encontre.

Des sanctions financières lourdes

Au-delà des peines de prison, les prévenus écopent aussi de lourdes sanctions financières. Amadou Damaro Camara et Michel Kamano devront solidairement verser 5 milliards de francs guinéens (plus de 500 000 euros) de dommages et intérêts à l’État. Jin Sun Chenget, un entrepreneur qui devait participer à la construction de l’Assemblée, a également été condamné.

Un défi majeur pour la transition politique

Depuis sa prise de pouvoir, la junte militaire a fait de la lutte anti-corruption son cheval de bataille. Le colonel Doumbouya a promis de refonder un État miné par les malversations, sans se livrer pour autant à une « chasse aux sorcières ».

Mais cette volonté affichée passe aussi par une reprise en main de la transition politique. Initialement, les militaires s’étaient engagés à rendre le pouvoir aux civils d’ici fin 2024. Un calendrier qui semble désormais remis en question, suscitant l’inquiétude de la communauté internationale.

Quelle trajectoire pour la Guinée post-Condé ?

Près de deux ans après la chute d’Alpha Condé, la Guinée est plus que jamais à la croisée des chemins. Si les procès anti-corruption permettent de régler les comptes du passé, ils ne suffisent pas à dessiner l’avenir du pays.

  • La junte parviendra-t-elle à instaurer une véritable culture de transparence et d’intégrité ?
  • Saura-t-elle organiser un retour apaisé des civils au pouvoir ?
  • Réussira-t-elle à réconcilier une société guinéenne profondément divisée ?

Autant de questions qui restent en suspens, alors que le pays s’apprête à tourner définitivement la page de l’ère Alpha Condé. Une chose est sûre : le chemin vers une Guinée plus juste et démocratique s’annonce encore long et semé d’embûches.

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