Dans un monde où la quête d’équilibre et de sens devient une priorité, une tendance audacieuse émerge : celle de mener une double vie, à cheval entre ville et campagne, entre carrière professionnelle et passion agricole. Ce phénomène, porté par une nouvelle génération d’agriculteurs, les “slasheurs-cueilleurs”, défie les codes traditionnels et ouvre la voie à un avenir plus vert et plus épanouissant.
Le grand écart : concilier tertiaire et agriculture
Marie Paitier, 42 ans, incarne parfaitement cette nouvelle vague de néo-agriculteurs. Conseillère en ressources humaines le matin, cidricultrice l’après-midi, elle navigue avec aisance entre les gratte-ciels parisiens et les vergers normands. Son choix de vie, motivé par un burn-out et une prise de conscience écologique, reflète un désir grandissant de renouer avec la terre et de donner du sens à son existence.
Cette double activité, rendue possible grâce à l’essor du télétravail, permet à ces slasheurs-cueilleurs de sécuriser leur transition vers l’agriculture tout en conservant un pied dans leur domaine initial. Une complémentarité qui offre, selon Marie, “le meilleur des deux mondes”.
Un accompagnement sur mesure pour une installation réussie
Pour faciliter cette transition audacieuse, des plateformes comme Slasheurs-cueilleurs ont vu le jour. Créée par Julien Maudet et Lola Dubois, celle-ci propose un accompagnement personnalisé aux néo-agriculteurs, de la formation aux démarches administratives, en passant par la gestion du temps et de la vie personnelle.
On vient inverser ce constat. Cette double activité doit permettre à des gens qui ne sont pas issus du monde agricole, en gardant leur métier pour se sécuriser, d’y aller de façon sereine, sans changer radicalement de mode de vie.
Julien Maudet, co-fondateur de Slasheurs-cueilleurs
Une nécessité pour renouveler les générations agricoles
Au-delà d’un choix de vie personnel, cette double activité répond à un enjeu de taille : le renouvellement des générations agricoles. Avec un quart des chefs d’exploitation déjà double actifs et 40% des nouveaux agriculteurs conservant un métier à côté, ce modèle s’impose comme une solution viable pour attirer de nouveaux profils vers l’agriculture.
Selon les estimations de Julien Maudet et Lola Dubois, entre 450.000 et un million d’agriculteurs supplémentaires seront nécessaires pour mener à bien la transition agroécologique en France. Un défi que les slasheurs-cueilleurs semblent prêts à relever, avec le soutien croissant des pouvoirs publics, comme en témoigne la récente décision de la mairie de Paris de subventionner les formations proposées par leur plateforme.
Une révolution douce vers un avenir plus durable
Cette tendance, portée par une quête de sens et une prise de conscience écologique, pourrait bien être le ferment d’une révolution douce vers un avenir plus durable. En réconciliant ville et campagne, carrière professionnelle et passion agricole, les slasheurs-cueilleurs ouvrent la voie à un nouveau modèle de société, où l’épanouissement personnel rime avec engagement pour la planète.
Alors, prêts à faire le grand écart ? L’aventure ne fait que commencer, et les opportunités sont aussi vastes que les champs qui n’attendent que d’être cultivés. Un horizon plein de promesses pour tous ceux qui osent rêver d’une vie à cheval entre deux mondes, au rythme des saisons et au plus près de la terre nourricière.