Imaginez une place animée, autrefois grouillante de vie, aujourd’hui réduite au silence. Dans un coin populaire de New York, les étals sont déserts, les boutiques ferment leurs rideaux, et une angoisse sourde plane dans l’air. Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier 2025, une vague de peur s’est abattue sur les quartiers immigrés, transformant des rues vibrantes en zones fantômes.
Une Économie Locale Sous Tension
Dans le Queens, un quartier connu pour sa diversité et sa vitalité, les commerçants tirent la sonnette d’alarme. Les clients, autrefois nombreux, se font rares. La raison ? Une politique d’expulsions massives promise par le président américain, qui sème la panique parmi les populations immigrées, régulières ou non.
Des Commerces au Bord du Gouffre
Un vendeur de meubles, d’origine palestinienne, confie son désarroi. « Avant, les gens achetaient sans hésiter : un lit, une armoire, un matelas. Aujourd’hui, ils ont trop peur de devoir tout abandonner. » Installé depuis près de dix ans, cet homme de 57 ans voit son commerce péricliter. Avec un loyer de 7 000 dollars par mois, il avoue passer parfois trois jours sans une seule vente.
Le travail est mort. Les gens vivent dans la peur constante.
– Un commerçant local
Ce témoignage n’est pas isolé. Partout dans le quartier, les chiffres d’affaires s’effondrent. Boutiques de vêtements, épiceries, stands de rue : tous rapportent une baisse de **40 à 60 %** de leurs revenus depuis l’investiture. Une spirale infernale s’est enclenchée, où la peur freine la consommation, et la chute des ventes menace la survie des petits commerces.
La Peur, Moteur d’une Crise Silencieuse
Pour beaucoup, la crainte des contrôles et des arrestations paralyse les habitudes quotidiennes. Un employé mexicain d’une boutique de téléphonie raconte : « Les clients réduisent leurs dépenses au strict minimum. Ils gardent leur numéro, mais plus question d’acheter un nouveau téléphone. » Lui-même a pris ses précautions, transférant ses économies dans son pays d’origine, ne laissant à New York que de quoi payer l’essentiel.
Ce repli n’est pas anodin. D’après une source proche des autorités, entre janvier et mi-mars 2025, plus de **28 000 personnes** ont été expulsées des États-Unis. Un chiffre qui glace le sang et pousse les habitants à limiter leurs sorties, leurs achats, leur vie.
Un Cercle Vicieux pour les Travailleurs
Les conséquences ne s’arrêtent pas aux commerces. Les employeurs, craignant des sanctions, hésitent à embaucher des travailleurs sans papiers. Un ouvrier équatorien du bâtiment, récemment licencié, partage son amertume : « On m’a donné un chèque sans valeur en guise d’adieu. » Selon lui, les contrats se raccourcissent, renouvelés tous les quinze jours pour limiter les risques.
- Moins de clients dans les magasins.
- Chute des embauches pour les sans-papiers.
- Une économie locale qui vacille.
Ce manque de stabilité fragilise encore davantage une communauté déjà sous pression. Les travailleurs, jadis piliers de l’économie informelle, se retrouvent sans ressources, accentuant la désertification du quartier.
Résilience au Milieu du Chaos
Pourtant, certains tiennent bon. Une vendeuse de rue mexicaine, en situation irrégulière mais munie d’un permis municipal, continue de travailler malgré tout. « Je dois venir, même si j’ai peur », explique cette mère de famille. Son chiffre d’affaires a chuté de **400 dollars par jour** à peine 150 dollars récemment. Une baisse vertigineuse, mais elle refuse de baisser les bras.
Ses enfants, nés aux États-Unis, vivent dans l’angoisse de la voir partir. Elle les rassure : « Vous êtes Américains, vous viendrez me voir si je dois rentrer. » En prévision, elle envisage de confier leur garde à sa fille aînée. Une résilience teintée de sacrifice, qui illustre la détermination de cette communauté face à l’adversité.
Un Quartier au Bord de l’Effondrement
Le tableau est sombre. Là où régnait une effervescence quotidienne, le vide s’installe. Les commerçants s’interrogent : que deviendra ce quartier si les expulsions continuent ? « Si la communauté hispanique disparaît, tout s’écroule », prévient un employé local. Une prophétie qui résonne comme un cri d’alarme.
Secteur | Baisse constatée | Impact |
Meubles | 60 % | Risque de fermeture |
Téléphonie | 50 % | Clients au minimum |
Restauration | 40 % | Chute des revenus |
Ce ralentissement économique n’est pas qu’une statistique. C’est une réalité humaine, faite de peurs, de doutes et d’espoirs fragiles. Les habitants, pris entre la survie et l’incertitude, tentent de s’adapter à une situation qui échappe à leur contrôle.
Et Après ? Une Lueur d’Espoir ou la Fin d’une Ère
Face à cette crise, des questions émergent. Les politiques d’expulsion atteindront-elles leur limite ? Les commerçants trouveront-ils un moyen de rebondir ? Pour l’instant, l’avenir reste flou. Certains imaginent une résistance collective, d’autres un exode silencieux vers des horizons moins hostiles.
Ce qui est certain, c’est que ce quartier, comme tant d’autres aux États-Unis, vit un tournant. Entre la peur et la résilience, ses habitants écrivent une page d’histoire dont les échos pourraient résonner bien au-delà de New York. Et vous, que feriez-vous face à une telle tempête ?