À quelques semaines du scrutin présidentiel américain qui verra s’affronter dans les urnes le président sortant Joe Biden et sa rivale républicaine Kamala Harris, les projecteurs sont braqués sur la course à la Maison Blanche. Au-delà des enjeux politiques et géostratégiques, c’est aussi l’occasion de s’intéresser aux à-côtés de la fonction présidentielle, à commencer par son salaire et ses avantages.
400 000 dollars par an, des avantages en nature conséquents
Être président des États-Unis, ce n’est pas seulement diriger la première puissance mondiale. C’est aussi bénéficier d’un salaire confortable et d’avantages matériels non négligeables. Depuis plusieurs années, la rémunération du locataire de la Maison Blanche est fixée à 400 000 dollars bruts annuels, soit environ 365 000 euros.
Un montant auquel s’ajoutent de généreux avantages en nature :
- Logement gratuit à la Maison Blanche, entretien et personnel compris
- Frais de représentation et de réception pris en charge
- Voyages officiels aux frais du contribuable
- Sécurité assurée 24h/24 par les services secrets
- Accès illimité à Camp David, la résidence secondaire des présidents
Un budget globalement stable malgré l’inflation
Si le salaire présidentiel peut paraître élevé, il faut le mettre en perspective avec le poids des responsabilités endossées. Chef de l’exécutif, commandant en chef des armées, porte-parole de la nation… Les fonctions du président sont aussi lourdes que chronophages. De quoi relativiser un niveau de rémunération globalement stable depuis 20 ans malgré l’inflation.
Le salaire du président est peut-être conséquent, mais il n’a rien d’excessif au regard de l’ampleur de la tâche. C’est un juste retour des choses.
Estime un expert des rémunérations du secteur public
Des écarts de revenus avec les prédécesseurs
Si le traitement de base est identique pour tous les présidents depuis George W. Bush, des différences peuvent apparaître dans les revenus annexes. Ainsi, les époux Biden ont perçu au total près de 620 000 dollars en 2023 selon leur déclaration d’impôts, dont une partie substantielle liée au salaire d’enseignante de Jill Biden.
Barack Obama, lui, avait réalisé en 2011 un revenu imposable de 790 000 dollars grâce aux royalties de ses livres, payant ainsi 20 % d’impôts. Un complément non négligeable lié à son statut d’auteur à succès.
L’opacité fiscale de l’ère Trump
Le cas de Donald Trump apparaît plus nébuleux. Rompant avec la tradition de transparence de ses prédécesseurs, l’ancien président a toujours refusé de publier ses feuilles d’impôts. De premières déclarations obtenues récemment montrent qu’il n’aurait quasiment pas acquitté d’impôt sur le revenu durant son mandat en raison de lourdes pertes commerciales.
Un pouvoir d’achat variable selon les revenus du couple présidentiel
Au final, le niveau de vie des présidents dépend aussi beaucoup de la situation financière de leur conjoint. Certaines First Ladies comme Michelle Obama ou Hillary Clinton ont ainsi dû renoncer à des carrières lucratives pour se consacrer à leur rôle de soutien. D’autres comme Jill Biden ont fait le choix de conserver une activité parallèle rémunérée.
Le salaire présidentiel ne fait pas forcément vivre sur un grand pied, surtout dans des villes hors de prix comme Washington. L’apport du conjoint peut être déterminant pour maintenir un certain standing.
Souligne un initié de la vie politique américaine
Une rémunération post-mandat confortable
Une fois leur bail à la Maison Blanche terminé, les anciens présidents ne sont pas pour autant livrés à eux-mêmes. Ils bénéficient en effet à vie :
- D’une pension annuelle équivalente au salaire des ministres en exercice (environ 230 000 dollars actuellement)
- D’une protection rapprochée des services secrets
- De divers avantages matériels comme un bureau et du personnel
Autant de dispositions qui leur assurent de continuer à vivre très confortablement après leur départ du pouvoir. Sans compter les revenus considérables que beaucoup tirent de conférences et de livres de mémoires.
Un job sous haute surveillance
Salaire attractif, avantages non négligeables, rente à vie… Devenir président des États-Unis comporte indéniablement une dimension financière intéressante. Mais ces contreparties sont à la mesure du stress et de la pression qui accompagnent la fonction suprême.
Chaque président sait que le moindre de ses faits et gestes sera épié, décrypté, disséqué par les médias et l’opinion. Une exposition permanente qui peut s’avérer éprouvante, surtout dans les moments de crise ou de controverses. De quoi relativiser un package salarial confortable mais finalement pas si extravagant pour le job le plus exposé au monde.