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Colombie : Reprise du Glyphosate contre la Coca en 2025

La Colombie reprend le glyphosate contre la coca en 2025, malgré les risques santé. Une décision explosive liée au narcotrafic : que va-t-il se passer ?

Imaginez un pays où la lutte contre le narcotrafic flirte avec des choix aussi risqués que controversés. En Colombie, une annonce récente a secoué les esprits : dès le second semestre 2025, les champs de coca seront à nouveau aspergés de glyphosate, cet herbicide mondialement connu et redouté. Mais pourquoi ce retour en arrière, alors que les dangers pour la santé et l’environnement avaient conduit à son abandon il y a dix ans ? Plongez avec nous dans une décision qui mêle enjeux internationaux, défis sécuritaires et dilemmes humains.

Un Retour Controversé du Glyphosate en Colombie

Mercredi, les autorités colombiennes ont officialisé une nouvelle qui fait déjà débat : la reprise de l’éradication des cultures de coca via une méthode dite de « pulvérisation terrestre » avec du glyphosate. Ce produit, souvent qualifié de bombe chimique, avait été banni des airs en 2015 après des années de polémiques. Aujourd’hui, il revient sur le devant de la scène, porté par une volonté affichée de frapper fort contre le narcotrafic.

Pourquoi ce revirement après une décennie ?

Le glyphosate n’est pas un inconnu. Classé en 2015 comme **cancérogène probable** par une agence de l’Organisation mondiale de la santé, il avait été abandonné suite à des pressions de communautés locales et des recommandations du ministère de la Santé. Pourtant, la Colombie fait face à une situation critique : les surfaces dédiées à la coca n’ont jamais été aussi vastes, et la production de cocaïne atteint des sommets historiques.

D’après une source proche du dossier, cette décision s’inscrit dans un contexte de discussions avec les États-Unis, qui insistent pour maintenir leur allié sud-américain dans une lutte antidrogue sans compromis. Mais ce choix soulève une question brûlante : à quel prix ?

Nous lançons un processus d’achat de l’herbicide pour une application ciblée dès cet été.

– Un haut responsable de la police colombienne

Une méthode terrestre : vraiment moins risquée ?

Contrairement à l’ancienne pratique de pulvérisation aérienne, qui dispersait le produit sur de vastes zones, la nouvelle stratégie mise sur une application au sol. L’idée ? Réduire les dommages collatéraux sur les populations et les écosystèmes. Mais les experts restent sceptiques : le glyphosate, même utilisé de manière plus précise, reste une substance chimique puissante.

Les petites plantations, celles de moins de 1,5 hectare, seront épargnées. Une nuance qui pourrait sembler anodine, mais qui reflète une réalité complexe : beaucoup de paysans dépendent de la coca pour survivre. Alors, cette mesure est-elle une solution ou un pansement sur une plaie bien plus profonde ?

Un passé qui pèse lourd

Il y a dix ans, la Colombie avait tourné la page des avions déversant des nuages toxiques sur ses jungles. Cette suspension faisait suite à des plaintes de communautés paysannes et indigènes, qui dénonçaient des problèmes de santé et la destruction de cultures légales. Un ancien président avait tenté de relancer la pratique, mais la justice l’en avait empêché.

Le président actuel, connu pour ses critiques virulentes contre cet herbicide lorsqu’il était dans l’opposition, semble avoir cédé à la pression d’une crise sécuritaire sans précédent. Car oui, le pays traverse une tempête : affrontements entre narcotrafiquants, violences contre l’armée et records de production de drogue.

Les chiffres qui parlent

Les Nations unies estiment que la Colombie reste le leader mondial de l’exportation de cocaïne. Voici un aperçu des données récentes :

  • Superficie des cultures de coca : un record historique.
  • Production annuelle de cocaïne : en constante augmentation.
  • Violence liée au narcotrafic : la pire depuis dix ans.

Ces chiffres expliquent en partie pourquoi le gouvernement mise sur une stratégie choc. Mais ils cachent aussi une autre réalité : celle des petits cultivateurs, souvent pris entre le marteau des trafiquants et l’enclume des autorités.

Une alternative pour les paysans ?

Le ministre de la Défense a promis un plan global. Outre les pulvérisations, une aide financière proche du salaire minimum serait proposée aux agriculteurs qui abandonnent la coca pour d’autres cultures. Une lueur d’espoir ? Peut-être, mais les précédentes tentatives de substitution ont souvent échoué faute de suivi et de moyens.

Pour beaucoup, la coca reste une nécessité économique dans des régions où l’État est absent. Alors, cette rente suffira-t-elle à changer la donne ? Rien n’est moins sûr.

Santé et environnement : les oubliés du débat ?

Le glyphosate n’a pas bonne presse. Avec ses 800 000 tonnes vendues dans le monde en 2014, il est autant un champion commercial qu’un symbole de controverse. Les études pointent des risques pour la santé humaine – cancers, troubles hormonaux – et des dégâts sur la biodiversité.

En Colombie, où la jungle abrite une faune et une flore uniques, l’impact pourrait être dévastateur. Pourtant, cet aspect semble relégué au second plan face à l’urgence sécuritaire. Un pari risqué qui pourrait laisser des traces durables.

Un écho international

Ce retour du glyphosate n’est pas passé inaperçu à l’étranger. Lors d’une récente rencontre avec les États-Unis, la question de la lutte antidrogue a été au cœur des échanges. Pour Washington, la Colombie doit rester un rempart contre la drogue qui inonde ses rues. Mais cette pression extérieure soulève un dilemme : jusqu’où aller pour satisfaire un allié ?

Les ONG, elles, montent déjà au créneau, dénonçant une mesure rétrograde. Entre géopolitique et cris d’alarme, la Colombie se retrouve sous les projecteurs.

Et après ?

À partir de l’été 2025, les premières pulvérisations terrestres commenceront. Mais ce n’est que le début d’une histoire dont l’issue reste incertaine. Réduira-t-on vraiment la production de cocaïne ? Ou assistera-t-on à une nouvelle vague de contestations et de dommages collatéraux ?

Une chose est sûre : cette décision marque un tournant. Entre lutte contre le crime, survie des paysans et préservation de la nature, la Colombie joue une partie serrée. Et nous, spectateurs de ce drame, ne pouvons qu’attendre de voir qui en sortira gagnant – ou perdant.

À retenir : La Colombie relance le glyphosate en 2025 pour éradiquer la coca, malgré les risques. Un choix qui divise, entre sécurité et santé.

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