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Colombie : L’ONU Demande l’Arrêt Immédiat des Violences Contre les Civils

La Colombie replonge dans la violence alors que les guérillas s'affrontent dans la région du Catatumbo. Face aux victimes civiles qui s'accumulent, l'ONU lance un appel urgent pour que cessent les...

Alors que les affrontements meurtriers entre guérillas font rage en Colombie, l’ONU tire la sonnette d’alarme. Dans un communiqué publié ce mardi 21 janvier, Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations Unies, appelle à un « arrêt immédiat des actes de violences contre la population civile ». Une prise de position forte face à une situation qui ne cesse de se dégrader dans le pays.

Le Catatumbo, épicentre des violences

C’est dans la région du Catatumbo, à la frontière avec le Venezuela, que se concentrent les incidents les plus graves. Depuis près d’une semaine, la guérilla de l’ELN (Armée de libération nationale) et des dissidents des défuntes FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) s’y livrent une guerre sans merci. Pris entre deux feux, les civils paient un lourd tribut.

Selon des sources locales, plus de 100 personnes auraient perdu la vie dans ces affrontements et près de 20.000 auraient été déplacées. Un bilan provisoire qui ne cesse de s’alourdir de jour en jour. Avec ses 50.000 hectares de cultures de coca, le Catatumbo est depuis longtemps une zone stratégique pour les trafiquants et les groupes armés. L’un des visages les plus sombres du long conflit interne qui a déchiré la Colombie pendant plus de 60 ans.

Le spectre d’une crise humanitaire

La situation actuelle fait craindre le pire à l’ONU, qui n’hésite pas à parler d’une « crise humanitaire imminente » dans la région. Dans son communiqué, Antonio Guterres condamne fermement « les meurtres de civils, y compris d’anciens combattants qui avaient signé l’accord de paix de 2016, de défenseurs des droits humains et de leaders sociaux ». Face à l’escalade, il demande un « accès sans entrave à l’aide humanitaire » pour venir en aide aux populations prises au piège.

Cette situation doit cesser immédiatement. Nous ne pouvons pas laisser la Colombie replonger dans les heures sombres de son histoire.

Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU

L’accord de paix menacé

La flambée de violence dans le Catatumbo constitue un nouveau revers pour le processus de paix engagé en Colombie. Alors que le gouvernement du président Gustavo Petro cherche à négocier avec les différents groupes armés, les incidents sur le terrain fragilisent sa position. Face à la gravité de la situation, il a d’ailleurs annoncé lundi la suspension des pourparlers entamés avec l’ELN.

Une décision lourde de sens, qui traduit l’impasse dans laquelle se trouve actuellement le pays. Malgré la signature d’un accord historique avec les FARC en 2016, certaines franges de l’ex-guérilla ont rejeté le processus de paix et repris les armes. Une défection qui complique singulièrement la donne pour les autorités colombiennes.

L’appel à la communauté internationale

Dans ce contexte, l’appel de l’ONU résonne comme un cri d’alarme à l’attention de la communauté internationale. Tout en condamnant les violences, Antonio Guterres souligne « l’importance de la pleine application de l’accord de paix », qu’il considère comme la « pierre angulaire de la consolidation de la paix en Colombie ». Un message clair adressé à tous les acteurs du conflit.

Mais au-delà des paroles, c’est un véritable plan d’action qui est attendu pour enrayer la spirale de la violence. Car chaque jour qui passe aggrave un peu plus le sort des populations civiles prises en étau. Une urgence humanitaire qui appelle une réponse à la hauteur des enjeux.

Alors que les armes continuent de parler dans le Catatumbo, la voix des victimes peine à se faire entendre. L’heure est pourtant à la mobilisation générale pour éviter que la Colombie ne replonge dans ses vieux démons. Un défi immense, qui engage la responsabilité de tous : gouvernement, groupes armés, société civile et communauté internationale. Car c’est bien l’avenir du pays qui se joue actuellement dans cette région oubliée.

Face à l’urgence, il est plus que jamais temps d’agir. Pour que les civils ne soient plus les victimes silencieuses d’un conflit qui n’a que trop duré. Pour que la Colombie puisse enfin tourner la page de la violence et s’engager sur le chemin d’une paix durable. Un chemin semé d’embûches, mais le seul qui vaille la peine d’être emprunté. Pour le bien de tous les Colombiens.

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