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Climat : La Chine Défie Trump à New York

À New York, la Chine défie Trump sur le climat avec un plan ambitieux pour 2035. Mais ses objectifs suffiront-ils pour sauver la planète ? Découvrez les enjeux...

Alors que le monde fait face à une urgence climatique sans précédent, un sommet à New York réunit 118 pays déterminés à agir. Mais un absent de taille domine les discussions : les États-Unis, dont le président, Donald Trump, qualifie la lutte contre le réchauffement climatique d’arnaque mondiale. Face à ce scepticisme, la Chine se positionne comme un acteur clé, prête à dévoiler ses ambitions pour 2035. Quels sont les enjeux de ce rendez-vous crucial ?

Un Sommet Climatique sous Tension

Mercredi, à New York, un mini-sommet de l’ONU réunit des dirigeants du monde entier pour réaffirmer leur engagement dans la lutte contre le changement climatique. Ce rendez-vous, organisé par le secrétaire général Antonio Guterres, n’invite que les pays prêts à présenter des objectifs concrets de réduction des émissions pour 2035, conformément à l’Accord de Paris. Pourtant, l’absence des États-Unis, qui se désengagent de cet accord, jette une ombre sur les discussions.

Donald Trump, dans une déclaration fracassante à l’ONU, a dénoncé les efforts climatiques comme une escroquerie coûteuse, orchestrée par des gens stupides. Ces propos, bien que controversés, reflètent une réalité : de nombreux pays, même engagés, peinent à concilier leurs promesses climatiques avec leurs priorités économiques ou énergétiques. Certains continuent même d’augmenter leur production de pétrole, compliquant la transition vers un avenir plus vert.

La Chine, Leader Inattendu ?

Face à ce vide laissé par les États-Unis, tous les regards se tournent vers la Chine. Le Premier ministre chinois, Li Qiang, prendra la parole en premier lors du sommet, offrant un contrepoint aux critiques de Trump. La Chine, responsable de 30 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, est à un tournant décisif. Jusqu’à récemment, Pékin s’était engagé à atteindre un pic de ses émissions de CO2 avant 2030. Mais grâce à un essor fulgurant des énergies renouvelables, ce pic pourrait être atteint dès 2025.

La Chine est désormais la superpuissance des technologies vertes.

Li Shuo, expert au centre Asia Society

Cet exploit repose sur des investissements massifs dans le solaire et les voitures électriques. La moitié de l’électricité chinoise provient encore du charbon, mais cette part était de 75 % il y a dix ans. Ce progrès, bien que significatif, reste insuffisant pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, objectif ambitieux de l’Accord de Paris. Les experts, comme Li Shuo, prédisent que la Chine proposera une réduction modeste de ses émissions, autour de 10 % d’ici 2035. Une telle annonce, bien que conservatrice, enverrait un signal fort en faveur du multilatéralisme climatique.

Les Défis de l’Accord de Paris

L’Accord de Paris, signé en 2015, oblige les pays signataires à renouveler leurs engagements climatiques tous les cinq ans. Pourtant, nombreux sont ceux qui peinent à respecter cette règle. L’Union européenne, souvent perçue comme un modèle, est en retard dans ses objectifs, en partie à cause de désaccords entre des pays comme la France et l’Allemagne. Cette situation met encore plus de pression sur la Chine, dont la feuille de route pour 2035 sera scrutée à la loupe.

Pourquoi cet engagement chinois est-il si crucial ? Parce qu’il permettra de recalculer la trajectoire mondiale avant la COP30, prévue en novembre au Brésil. Cette conférence s’annonce complexe, marquée par des tensions géopolitiques et des divergences sur les priorités climatiques. Ana Toni, directrice générale de la COP30, résume bien la situation :

Les COP ne sont pas des événements isolés. Elles reflètent les tensions géopolitiques.

Ana Toni, directrice générale de la COP30

Un Équilibre entre Espoir et Réalité

Antonio Guterres, dans une interview récente, a reconnu que l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5 °C est sur le point de s’effondrer. Avec un réchauffement actuel estimé à 1,4 °C par rapport à l’ère préindustrielle, le temps presse. Pourtant, Simon Stiell, chef de l’ONU Climat, insiste sur les progrès réalisés :

Sans la coopération climatique à l’ONU, nous nous dirigerions vers 5 °C de réchauffement. Aujourd’hui, nous allons vers 3 °C. C’est encore trop, mais la courbe s’améliore.

Simon Stiell, chef de l’ONU Climat

Cette amélioration doit beaucoup à des pays comme la Chine, qui, malgré sa dépendance au charbon, investit massivement dans les énergies renouvelables. Mais les défis restent immenses. Les pays riches, ayant atteint leur pic d’émissions il y a des décennies, n’ont toujours pas de plan crédible pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Pendant ce temps, des nations en développement, confrontées à des crises économiques ou sociales, peinent à prioriser le climat.

Les Technologies Vertes : Une Lueur d’Espoir

Si la Chine est critiquée pour ses émissions, elle est aussi saluée pour son leadership dans les technologies vertes. Les panneaux solaires, les éoliennes et les voitures électriques produites en Chine inondent le marché mondial, réduisant les coûts de ces technologies. Ce boom permet à d’autres pays, même ceux aux ressources limitées, d’accélérer leur transition énergétique.

Fait marquant : En 2024, la Chine a installé plus de panneaux solaires en un an que les États-Unis en une décennie.

Cette dynamique pourrait transformer la lutte climatique. Cependant, les experts rappellent que les technologies seules ne suffiront pas. Une volonté politique forte et une coopération internationale sont indispensables pour aligner les efforts mondiaux.

Vers la COP30 : Un Tournant Décisif

La COP30, qui se tiendra au Brésil, sera un moment charnière. Les engagements pris à New York, notamment par la Chine, donneront le ton. Mais les obstacles sont nombreux : tensions géopolitiques, priorités économiques divergentes et manque de financement pour les pays les plus vulnérables. Voici les principaux défis à relever :

  • Engagements insuffisants : De nombreux pays risquent de proposer des objectifs trop faibles pour 2035.
  • Retards européens : L’UE, freinée par des désaccords internes, peine à présenter un plan ambitieux.
  • Dépendance aux énergies fossiles : Certains pays continuent d’investir dans le pétrole et le gaz.
  • Financement climatique : Les nations vulnérables manquent de ressources pour s’adapter au changement climatique.

La Chine, avec son influence croissante, pourrait jouer un rôle de catalyseur. Une réduction significative de ses émissions, même modeste, renforcerait la crédibilité du multilatéralisme climatique et inciterait d’autres nations à agir.

Un Monde à la Croisée des Chemins

Le sommet de New York met en lumière une vérité incontournable : la lutte contre le réchauffement climatique est autant une question de science que de politique. Alors que la Chine s’impose comme un leader des technologies vertes, son engagement pour 2035 pourrait redéfinir les dynamiques mondiales. Mais sans une action concertée, l’objectif de 1,5 °C risque de devenir un rêve lointain.

Les mois à venir seront cruciaux. La COP30 offrira une nouvelle chance de corriger la trajectoire mondiale, mais seulement si les dirigeants mettent de côté leurs divergences. Comme le souligne Simon Stiell, la coopération internationale a déjà évité un scénario catastrophe. Reste à savoir si elle suffira à construire un avenir durable.

Et vous, pensez-vous que la Chine peut changer la donne climatique ?

Le sommet de New York n’est qu’une étape dans un combat de longue haleine. Mais il rappelle une chose : chaque décision compte, et chaque pays, grand ou petit, a un rôle à jouer. La question est de savoir si le monde saura saisir cette opportunité avant qu’il ne soit trop tard.

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