Chaque année, le classement des World’s 50 Best Restaurants fait vibrer le monde de la gastronomie. Cette liste, à la fois prestigieuse et controversée, met en lumière les tables qui redéfinissent l’art culinaire à l’échelle mondiale. Mais en 2025, une question brûle les lèvres des amateurs de cuisine française : où sont passés nos représentants ? Alors que la cérémonie approche, prévue pour le 19 juin à Turin, le dévoilement des positions 51 à 100 révèle une surprise de taille : un seul restaurant français figure dans ce palmarès, et il se trouve en bas de l’échelle. Plongeons dans ce classement pour comprendre ce qui se passe.
Un Classement qui Fait Débat
Le World’s 50 Best Restaurants n’est pas un simple palmarès. Établi par un panel de 1120 experts – chefs, critiques gastronomiques et amateurs éclairés –, il reflète les tendances culinaires du moment. Mais ce classement, organisé par le groupe William Reed, suscite autant d’enthousiasme que de critiques. Certains lui reprochent son manque de transparence, d’autres son parti pris pour des cuisines audacieuses au détriment des traditions. Pourtant, son influence est indéniable : une place dans ce top peut transformer la destinée d’un restaurant.
En 2025, la France, souvent considérée comme le berceau de la gastronomie, semble reléguée au second plan. L’an dernier, cinq établissements tricolores figuraient dans les positions 51 à 100. Cette année, un seul tire son épingle du jeu : Le Doyenné, une ferme-auberge nichée à Saint-Vrain, en Essonne. Classé 77e, cet établissement perd sept places par rapport à 2024. Que s’est-il passé ? Est-ce un signe de déclin ou une simple transition ?
Le Doyenné : Une Pépite en Essonne
Installé dans le charmant village de Saint-Vrain, Le Doyenné est bien plus qu’un restaurant. Créé en 2022 par deux chefs australiens, James Henry et Shaun Kelly, cet établissement incarne une vision moderne de la cuisine française. Leur concept ? Une ferme-auberge où les produits du potager, cultivés sur place, sont les véritables stars des assiettes. Chaque plat raconte une histoire, celle d’un terroir respecté et d’une créativité sans bornes.
« Nous voulons que chaque bouchée reflète la terre qui nous nourrit. » – James Henry, chef du Doyenné
Le Doyenné séduit par son approche durable et son cadre bucolique. Les convives y découvrent des plats qui marient simplicité et raffinement, comme des légumes juste cueillis sublimés par des techniques pointues. Mais malgré ses qualités, sa 77e position interroge : pourquoi un tel recul dans le classement ? La réponse pourrait résider dans la concurrence mondiale, de plus en plus féroce.
Une Concurrence Mondiale Redoutable
Le classement 51 à 100 de 2025 met en lumière une diversité impressionnante : 25 territoires et 37 villes représentés, répartis sur six continents. L’Europe domine avec 20 restaurants, dont quatre en Allemagne, tandis que l’Asie et les Amériques (Nord et Sud) affichent chacune une forte présence. Parmi les nouveaux venus, on note Al Gatto Verde (92e), à Modène, et Amisfield Restaurant (99e), à Queenstown, premier établissement néo-zélandais à intégrer le palmarès.
Cette montée en puissance des cuisines internationales reflète une tendance claire : la gastronomie mondiale s’émancipe. Les tables d’Asie, comme Potong à Bangkok, dirigée par la cheffe primée Pichaya Soontornyanakij, ou d’Amérique du Sud, avec des adresses comme Karkalla On Country en Australie, repoussent les limites de la créativité culinaire. Face à elles, la cuisine française, souvent perçue comme classique, semble peiner à se renouveler aux yeux des votants.
La gastronomie mondiale est un kaléidoscope de saveurs, où chaque continent apporte sa touche unique. La France, avec son héritage culinaire, doit-elle s’adapter pour reconquérir le sommet ?
Où Sont Passés les Autres Restaurants Français ?
L’an dernier, quatre autres tables françaises brillaient dans les positions 51 à 100 : Flocons de Sel à Megève, La Grenouillère dans le Pas-de-Calais, Alléno Paris et Ceto à Roquebrune-Cap-Martin. Cette année, Ceto a fermé ses portes, mais les trois autres ? Deux scénarios sont possibles : soit ils ont intégré le prestigieux top 50, soit ils ont disparu du classement. La réponse sera dévoilée le 19 juin à Turin, lors de la grande cérémonie.
Un nom revient avec insistance : Table, le restaurant parisien de Bruno Verjus. Classé troisième en 2024, cet établissement porté par un chef autodidacte incarne l’excellence française. Ses plats, à la fois poétiques et techniques, ont conquis les critiques. Mais parviendra-t-il à décrocher la première place ? Les attentes sont immenses, et la France retient son souffle.
Les Tendances du Classement 2025
Le palmarès 2025 met en avant des valeurs fortes, comme la durabilité et l’innovation. Plusieurs prix annexes ont déjà été annoncés :
- Meilleure femme cheffe : Pichaya Soontornyanakij (Potong, Bangkok)
- Prix de l’hospitalité : Restaurant Wing, Hong Kong
- Étoile montante : Kufu’s, Le Caire
- Champion du changement : Mindy Woods (Karkalla On Country, Australie)
Ces distinctions témoignent d’une gastronomie qui valorise l’authenticité et l’engagement. La durabilité, en particulier, est au cœur des préoccupations. Le Doyenné, avec son potager et son approche farm-to-table, s’inscrit parfaitement dans cette mouvance. Mais cela suffit-il pour rivaliser avec des tables comme Disfrutar à Barcelone ou Central à Lima, qui ont dominé les éditions précédentes ?
Pourquoi la France Recule-t-elle ?
La faible présence française dans ce classement peut surprendre, mais elle s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, la concurrence internationale s’intensifie. Des pays comme le Pérou, la Thaïlande ou l’Australie proposent des cuisines audacieuses, souvent ancrées dans des identités culturelles fortes. Ensuite, la France souffre peut-être d’une image trop classique. Si les techniques françaises restent une référence, les votants semblent privilégier l’innovation et l’originalité.
Pourtant, tout n’est pas perdu. Des chefs comme Bruno Verjus prouvent que la France peut encore briller. Son restaurant, Table, incarne une modernité qui pourrait séduire le panel. De plus, des établissements comme Le Doyenné montrent que la gastronomie française sait se réinventer, en misant sur la durabilité et le terroir.
Restaurant | Pays | Position 2025 |
---|---|---|
Le Doyenné | France | 77e |
Al Gatto Verde | Italie | 92e |
Amisfield Restaurant | Nouvelle-Zélande | 99e |
L’Avenir de la Gastronomie Française
Le recul de la France dans ce classement ne doit pas être vu comme un échec, mais comme un défi. La gastronomie française a toujours su se réinventer, des grandes tables étoilées aux bistrots modernes. Des chefs comme James Henry et Shaun Kelly, avec Le Doyenné, ou Bruno Verjus, avec Table, incarnent cette nouvelle vague. Ils prouvent que la France peut allier tradition et innovation, terroir et modernité.
Le 19 juin, tous les regards seront tournés vers Turin. La France décrochera-t-elle une place dans le top 50, voire sur le podium ? Une chose est sûre : la gastronomie française n’a pas dit son dernier mot. En attendant, Le Doyenné reste un symbole de résilience, prouvant que même en 77e position, la France sait encore faire rêver les palais du monde entier.
Et vous, pensez-vous que la France peut reconquérir le sommet de la gastronomie mondiale ?
Ce classement, bien que controversé, rappelle une vérité essentielle : la gastronomie est un art vivant, en perpétuelle évolution. La France, avec son héritage unique, a toutes les cartes en main pour briller à nouveau. Rendez-vous à Turin pour le verdict final.