Il y a des marins dont l’histoire force le respect et l’admiration. Clarisse Crémer fait incontestablement partie de ceux-là. Cette navigatrice de 33 ans vient en effet de boucler son premier Vendée Globe, le tour du monde à la voile en solitaire, sans escale et sans assistance, terminant à une remarquable 11e place.
Un exploit réalisé au terme d’une course épique de 77 jours, 15 heures, 34 minutes et 28 secondes, marquée par des conditions météorologiques dantesques. Car cette édition 2024-2025 du Vendée Globe restera dans les annales comme l’une des plus éprouvantes, avec notamment le passage de la tempête Herminia au large des côtes françaises.
Un parcours semé d’embûches
Comme ses concurrents, Clarisse Crémer a dû affronter des vents violents et une mer déchaînée lors de la remontée de l’Atlantique. Mais la skippeuse de L’Occitane en Provence n’a rien lâché, faisant preuve d’un mental d’acier malgré la fatigue et le stress.
J’ai connu des moments très difficiles, avec des vagues de 10 mètres et des rafales à plus de 130 km/h. Il fallait s’accrocher et ne pas céder à la panique.
– Clarisse Crémer au sortir de son bateau
Un courage d’autant plus admirable que la navigatrice a dû faire face, tout au long de la course, à de nombreux problèmes techniques. Perte de son grand gennaker dès les premiers jours, avarie de vérin de foil dans les mers du Sud, soucis de hook de grand-voile, fuite d’eau endommageant les systèmes électroniques… Les galères se sont accumulées, obligeant Clarisse à constamment s’adapter et bricoler pour poursuivre l’aventure.
Un mental d’acier et une préparation sans faille
Mais Clarisse Crémer n’est pas du genre à baisser les bras. Bien avant le départ, elle s’était préparée à affronter ce genre de situations extrêmes, comme elle l’expliquait lors d’une interview accordée peu avant le grand départ des Sables d’Olonne :
On ne part pas sur un Vendée Globe par hasard. Cela demande des mois voire des années de travail, sur le bateau mais aussi sur soi-même. Il faut être prêt physiquement et mentalement à encaisser des conditions très dures.
– Clarisse Crémer avant le départ
Une préparation qui a porté ses fruits puisque malgré les nombreux coups durs et la violence des éléments, la jeune femme n’a jamais renoncé, puisant dans ses ressources mentales pour maintenir le cap et la cadence.
L’exploit d’une héroïne des mers
Même si elle n’a pas pu accoster aux Sables d’Olonne à son arrivée en raison de la tempête Herminia, Clarisse Crémer a accompli un véritable exploit sportif et humain en bouclant ce Vendée Globe.
Dans le monde de la voile, et plus largement dans celui du sport, cette performance hors du commun force le respect, comme l’a souligné une source proche de la direction de course :
Clarisse a réussi quelque chose d’extraordinaire en terminant 11e pour sa première participation, dans des conditions météo apocalyptiques. C’est une immense championne qui a tout donné, physiquement et mentalement. Elle peut être très fière.
Avec ce formidable résultat, la navigatrice tricolore s’inscrit dans la lignée des grands marins ayant marqué l’histoire de cette course mythique comme Ellen MacArthur, Michel Desjoyeaux ou encore François Gabart. Elle apporte également un nouvel éclairage sur la place des femmes dans ce milieu encore très masculin, prouvant qu’à force de travail et de détermination tout est possible.
Clarisse Crémer a d’ores et déjà annoncé qu’elle serait au départ de la prochaine édition en 2028. Gageons que d’ici là, son incroyable épopée aura inspiré de nombreux passionnés à se lancer dans l’aventure du Vendée Globe, sur les traces de cette héroïne des mers.
