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Civils russes rapatriés d’Ukraine après négociations selon Moscou

Une lueur d'espoir dans le conflit russo-ukrainien : près de 50 civils russes ont pu rentrer chez eux après des négociations entre Moscou et Kiev. Mais le chemin vers la paix est encore long et semé d'embûches...

Au cœur du conflit qui déchire la Russie et l’Ukraine depuis plus d’un an, une lueur d’espoir vient de s’allumer. D’après une source proche du dossier, près d’une cinquantaine de civils russes de la région de Koursk, en partie occupée par les troupes ukrainiennes, ont pu regagner leur pays natal après de rares négociations entre Moscou et Kiev. Un événement qui soulève autant d’interrogations que d’espoirs dans une guerre qui semble figée.

Un rapatriement fruit de longues tractations

C’est via un communiqué publié sur Telegram que la médiatrice russe pour les droits humains, Tatiana Moskalkova, a annoncé vendredi la nouvelle. Parmi les 46 habitants de Koursk de retour en Russie figurent 12 enfants, qui avaient été emmenés par les forces ukrainiennes lors de leur offensive dans cette région frontalière en août dernier. L’Ukraine n’a pour l’heure pas réagi à cette annonce, ni expliqué les raisons de ce déplacement de population.

Selon le gouverneur de Koursk, Sergueï Smirnov, le retour de ces civils est le fruit de négociations “longues” et “laborieuses” avec les autorités ukrainiennes. Un rapatriement qui s’est déroulé via le Bélarus, autre allié clé de Moscou. La plupart des habitants concernés vivaient dans le district de Soudja, principale ville conquise par l’armée ukrainienne dans la région.

Des retrouvailles émouvantes

Parmi les civils de retour figure la petite Darina, âgée de 3 ans, et sa grand-mère. Sa mère Anastassia Gridina, qui se trouvait à Moscou au début de l’offensive, a confié son émotion à l’AFP : “Ils sont en route, je retrouverai Darina dans quatre heures”. En octobre dernier, elle avait écrit une lettre au président Vladimir Poutine pour obtenir de l’aide et avait même tenté en vain de franchir la ligne de front pour récupérer sa fille.

Un dossier humanitaire épineux

Au-delà de ces retrouvailles poignantes, le rapatriement de ces civils met en lumière l’un des dossiers les plus sensibles du conflit : celui des prisonniers et des populations déplacées. Kiev accuse Moscou d’avoir “déporté” près de 20 000 enfants ukrainiens vers la Russie, un chiffre que de nombreux observateurs jugent sous-estimé. Des allégations vigoureusement rejetées par le Kremlin, qui assure au contraire protéger les mineurs des combats.

La Russie est prête à remettre les enfants à leurs proches en Ukraine si ceux-ci en font la demande.

Les autorités russes

Depuis le début de la guerre, les discussions sur les échanges de prisonniers et le retour des civils dans leur pays sont les seuls – et rares – exemples de dialogue entre les deux camps. Plusieurs opérations de rapatriement d’enfants de Russie vers l’Ukraine ont ainsi eu lieu ces derniers mois, souvent sous l’égide d’organisations internationales comme la Croix-Rouge.

Les civils, premières victimes de la guerre

Mais pour les milliers de civils pris au piège des combats ou déplacés de force, le chemin du retour s’annonce encore long et semé d’embûches. Car au-delà des prisonniers militaires, ce sont bien les populations qui paient le plus lourd tribut de cette guerre dévastatrice.

Bombardements aveugles, occupation brutale, exode forcé… Depuis le début de l’invasion russe, les témoignages sur les souffrances endurées par les civils ukrainiens se multiplient. Et dans les territoires conquis par Kiev en Russie, la situation des habitants locaux, considérés comme des “collaborateurs” par l’Ukraine, est tout aussi préoccupante.

La priorité aujourd’hui est de protéger les civils où qu’ils se trouvent. C’est une obligation en vertu du droit international humanitaire.

Une source diplomatique occidentale

Le difficile chemin vers la paix

Au-delà de son aspect humanitaire, le rapatriement des civils de Koursk soulève la question des perspectives de paix dans ce conflit qui s’enlise. Alors que Moscou et Kiev campent pour l’heure sur des positions irréconciliables, chaque geste, même symbolique, en direction de l’autre est scruté avec attention.

Mais les observateurs restent prudents. Pour beaucoup, ces négociations ponctuelles ne présagent en rien d’une désescalade prochaine. D’autant que sur le terrain, les combats font rage, notamment autour de la ville stratégique de Bakhmout dans l’est de l’Ukraine.

Tant que les armes parleront, la diplomatie aura du mal à se faire entendre.

Un expert des relations internationales

Malgré tout, l’espoir d’un apaisement, même fragile, reste permis. Car chaque vie sauvée, chaque famille réunie est une victoire contre l’absurdité de la guerre. Et si le chemin vers la paix est encore long, il passe aussi par ces petits pas, ces fragments d’humanité arrachés au chaos des armes.

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