Le scandale des airbags défectueux du fabricant japonais Takata n’en finit pas d’ébranler l’industrie automobile. Dernière marque en date à réagir : Citroën, qui vient d’annoncer l’extension à toute l’Europe du rappel de ses très populaires C3 et DS3. Au total, ce sont plus de 869 000 véhicules qui sont concernés par cette campagne massive, dont 400 000 rien qu’en France.
Des airbags potentiellement mortels
Depuis 2014, les airbags Takata défrayent la chronique pour leur dangerosité. En cause : un défaut de conception qui les rend instables, surtout dans les climats chauds et humides. Lorsqu’ils se déclenchent, ils peuvent projeter des fragments métalliques au visage du conducteur ou des passagers, causant des blessures graves voire mortelles.
D’après les autorités, ces airbags seraient responsables de plusieurs décès dans le monde, dont 11 en Outre-mer et 1 en France métropolitaine. Au total, 29 accidents leur sont attribués rien que dans l’hexagone. Face à l’ampleur du drame, de nombreux constructeurs comme Toyota, BMW ou encore Volkswagen ont dû rappeler des millions de véhicules ces dernières années.
400 000 Citroën déjà réparées dans le sud de l’Europe
Citroën, marque du groupe Stellantis, n’échappe pas à la crise. Dès le printemps 2024, le constructeur avait lancé une première vague de rappels, ciblant en priorité les régions du sud de l’Europe et les territoires d’Outre-mer, là où la chaleur et l’humidité aggravent les risques. Les propriétaires de C3 et DS3 concernées par ces rappels avaient alors pour consigne d’immobiliser leurs véhicules en attendant la réparation.
Grâce à la mobilisation des concessionnaires, Citroën affirme avoir d’ores et déjà fait réparer plus de 94% des 400 000 voitures rappelées dans le sud de l’Europe. Un véritable défi logistique, avec le remplacement des airbags en un temps record et la mise à disposition de véhicules de prêt pour les automobilistes.
Extension des rappels à toute l’Europe
Mais Citroën ne compte pas s’arrêter là. La marque vient d’annoncer l’extension progressive des rappels au reste de l’Europe, touchant potentiellement 869 000 C3 et DS3 supplémentaires. Si le risque semble moindre dans les pays du nord, le constructeur préfère jouer la carte de la prudence.
Dès ce lundi 20 janvier 2025, les premiers courriers sont partis à destination des propriétaires de C3 et DS3 des années 2009 et 2010 en France, Allemagne, Autriche, Hongrie, Suisse ou encore Irlande. Suivront dans les prochaines semaines les autres modèles et pays européens, pour un total de 400 000 véhicules rappelés rien qu’en France. Les clients sont invités à prendre rendez-vous en concession pour un remplacement gratuit de leurs airbags.
L’échelonnement des rappels permettra de tenir compte de la disponibilité des pièces et de la capacité du réseau pour effectuer la réparation.
– Stellantis
L’Outre-mer, zone à risque
Si les rappels s’étendent désormais à toute l’Europe, l’accent reste mis sur les territoires d’Outre-mer, de la Réunion à la Polynésie en passant par les Antilles et la Guyane. C’est en effet dans ces régions que la chaleur et l’humidité ont eu le plus d’impact sur les airbags défectueux, provoquant davantage d’accidents.
Malheureusement, les campagnes de rappel peinent à convaincre certains automobilistes ultramarins de faire réparer leurs véhicules. Face à cette situation préoccupante, les autorités ont décidé de durcir le ton. Début janvier, les préfectures d’Outre-mer ont lancé des campagnes de sensibilisation, relayant notamment les rappels dans les stations-service. Les constructeurs ont quant à eux jusqu’à la mi-février pour rappeler l’ensemble des véhicules concernés, sous peine de sanctions.
Des procédures judiciaires engagées
Malgré les efforts déployés par Citroën et Stellantis, certains propriétaires de C3 estiment que la réaction a été trop tardive. Plusieurs d’entre eux ont déposé plainte contre le groupe automobile pour « mise en danger de la vie d’autrui » et « pratiques commerciales trompeuses », réclamant au passage des dédommagements. L’association de consommateurs UFC-Que Choisir a également annoncé son intention d’attaquer le constructeur en justice.
Il est indispensable que les personnes en possession de véhicules équipés de ces airbags mortels puissent se faire dépanner gratuitement par le constructeur.
– UFC-Que Choisir
En attendant que la justice tranche, une chose est sûre : le scandale des airbags Takata est loin d’être terminé. Avec près d’un million de véhicules Citroën potentiellement à risque en Europe, la sécurité des automobilistes reste plus que jamais au coeur des préoccupations. Les autorités suivent le dossier de près et n’excluent pas de nouvelles mesures si nécessaire. En espérant qu’il ne soit pas déjà trop tard…