Les jeux géopolitiques s’accélèrent autour de Chypre. Cette île méditerranéenne, divisée depuis l’invasion turque de 1974, cherche aujourd’hui à intégrer l’OTAN avec le soutien actif des États-Unis. Des négociations de haut niveau seraient en cours pour permettre à Nicosie de remplir les conditions d’adhésion à l’Alliance atlantique, malgré l’opposition résolue d’Ankara. Un véritable bras de fer diplomatique dont l’issue pourrait redessiner durablement les équilibres stratégiques régionaux.
Chypre à la porte de l’OTAN : le grand désaccord turco-américain
Selon des sources proches du dossier, le président chypriote Nikos Christodoulides mènerait depuis plusieurs mois des discussions approfondies avec ses homologues américains. L’objectif : définir une feuille de route permettant à la République de Chypre de rejoindre l’OTAN en remplissant l’ensemble des prérequis, notamment sur le plan militaire. Washington semble déterminé à accélérer ce processus, y voyant un moyen de renforcer le flanc oriental de l’Alliance face aux ambitions de la Russie.
Mais un obstacle de taille se dresse sur cette voie : l’opposition catégorique de la Turquie, membre historique de l’OTAN. Ankara, qui occupe le tiers nord de Chypre depuis 1974, refuse de reconnaître la légitimité du gouvernement de Nicosie. Et maintient sur place quelque 30 000 soldats, au grand dam des autorités chypriotes qui y voient une force d’occupation. Un contentieux ancien et profond qui parasite les négociations en cours.
Pressions turques et réticences russes
En l’état, la Turquie bloque toute modernisation ou acquisition d’équipements militaires par Chypre, l’empêchant de facto de s’aligner sur les standards de l’OTAN. Une situation intenable pour Nicosie, qui cherche le soutien de Washington et de Bruxelles pour débloquer le dossier. Des « consultations avancées » seraient en cours pour mettre aux normes les infrastructures militaires de l’île, notamment les bases navales et aériennes.
Mais au-delà des pressions turques, Chypre doit aussi composer avec la méfiance de Moscou. Traditionnellement proche de la Russie, l’île a longtemps cultivé sa neutralité pour ne pas irriter le Kremlin. Mais la guerre en Ukraine a changé la donne, poussant Nicosie à se rapprocher de Washington. Un virage stratégique risqué, qui pourrait attiser les tensions dans une région déjà sous haute tension.
Vers un nouveau statut pour Chypre ?
Au-delà des obstacles, le président Christodoulides semble déterminé à mener à bien ce projet d’adhésion. Interrogé sur le calendrier, il reste volontairement évasif : « Moins nous parlons de cette question, plus nous nous rapprochons de l’objectif ». Façon de ménager des négociations complexes et encore largement confidentielles.
Si Chypre parvenait à intégrer l’OTAN, ce serait un changement majeur pour cette île membre de l’UE depuis 2004, mais toujours coupée en deux. Nicosie mise notamment sur sa proximité avec le Moyen-Orient et ses bonnes relations avec Israël et le Liban pour faire valoir sa valeur ajoutée stratégique. Un argument de poids à l’heure où l’Alliance cherche à étendre et consolider ses ancrages en Méditerranée orientale.
Mais le chemin est encore long et semé d’embûches. Car au-delà des jeux d’influence internationaux, c’est l’avenir même de Chypre qui est en question. L’adhésion à l’OTAN est-elle compatible avec la réunification de l’île, objectif officiellement poursuivi par la communauté internationale ? Quel impact sur les fragiles équilibres communautaires entre Chypriotes grecs et turcs ? Autant de questions épineuses qui devront être tranchées.
Une chose est sûre : la petite île de Chypre est en passe de devenir un nouvel épicentre des grandes manœuvres géopolitiques en Méditerranée. Entre jeux d’alliance et conflits anciens, intérêts nationaux et équilibres régionaux, le dossier chypriote concentre tous les défis du monde post-guerre froide. Un dossier à haute tension, à suivre de très près dans les prochains mois.
Mais au-delà des pressions turques, Chypre doit aussi composer avec la méfiance de Moscou. Traditionnellement proche de la Russie, l’île a longtemps cultivé sa neutralité pour ne pas irriter le Kremlin. Mais la guerre en Ukraine a changé la donne, poussant Nicosie à se rapprocher de Washington. Un virage stratégique risqué, qui pourrait attiser les tensions dans une région déjà sous haute tension.
Vers un nouveau statut pour Chypre ?
Au-delà des obstacles, le président Christodoulides semble déterminé à mener à bien ce projet d’adhésion. Interrogé sur le calendrier, il reste volontairement évasif : « Moins nous parlons de cette question, plus nous nous rapprochons de l’objectif ». Façon de ménager des négociations complexes et encore largement confidentielles.
Si Chypre parvenait à intégrer l’OTAN, ce serait un changement majeur pour cette île membre de l’UE depuis 2004, mais toujours coupée en deux. Nicosie mise notamment sur sa proximité avec le Moyen-Orient et ses bonnes relations avec Israël et le Liban pour faire valoir sa valeur ajoutée stratégique. Un argument de poids à l’heure où l’Alliance cherche à étendre et consolider ses ancrages en Méditerranée orientale.
Mais le chemin est encore long et semé d’embûches. Car au-delà des jeux d’influence internationaux, c’est l’avenir même de Chypre qui est en question. L’adhésion à l’OTAN est-elle compatible avec la réunification de l’île, objectif officiellement poursuivi par la communauté internationale ? Quel impact sur les fragiles équilibres communautaires entre Chypriotes grecs et turcs ? Autant de questions épineuses qui devront être tranchées.
Une chose est sûre : la petite île de Chypre est en passe de devenir un nouvel épicentre des grandes manœuvres géopolitiques en Méditerranée. Entre jeux d’alliance et conflits anciens, intérêts nationaux et équilibres régionaux, le dossier chypriote concentre tous les défis du monde post-guerre froide. Un dossier à haute tension, à suivre de très près dans les prochains mois.