La dégradation de la note de la France par l’agence Standard & Poor’s fait l’effet d’une douche froide sur l’économie hexagonale. Passant de AA à AA -, cette rétrogradation sanctionne la détérioration de la position budgétaire du pays malgré les efforts déployés par le gouvernement ces derniers mois.
Un déficit plus élevé que prévu
Le cœur du problème pointé du doigt par S&P : un déficit budgétaire nettement supérieur aux prévisions en 2023. L’agence s’attend ainsi à ce que la France ne parvienne pas à ramener son déficit sous la barre des 3% du PIB avant 2027, fragilisant un peu plus ses finances publiques déjà mises à mal.
La raison principale de cette dégradation, c’est que nous avons sauvé l’économie française
– Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances
Si le gouvernement justifie ce dérapage par la nécessité de soutenir l’économie face aux crises successives, cette dégradation n’en reste pas moins un signal alarmant pour les investisseurs et les marchés.
Quelles conséquences pour la France ?
À court terme, cette baisse de notation pourrait se traduire par :
- Une défiance des investisseurs
- Une hausse des taux d’intérêt sur la dette française
- De nouvelles mesures d’austérité pour redresser les comptes
Bruno Le Maire se veut cependant rassurant, affirmant que cette décision n’impactera “pas le quotidien des Français”. Le gouvernement entend maintenir le cap de ses réformes pour réindustrialiser le pays, atteindre le plein emploi et revenir sous les 3% de déficit d’ici 2027.
Et les autres pays européens ?
La France n’est pas seule dans la tourmente. S&P a également abaissé la note des trois États baltes, estimant que la guerre en Ukraine et les tensions avec la Russie pesaient sur leurs économies. À l’inverse, l’agence Fitch a relevé la note de l’Irlande, saluant sa bonne gestion budgétaire.
Si elle reste mieux notée que l’Espagne, la France apparaît cependant de plus en plus isolée parmi les grandes économies européennes. Une situation qui pourrait compliquer ses ambitions de réforme et de leadership au sein de l’UE.
Cette révision de la note de la dette française par S&P ne fait que traduire un impératif que nous connaissons déjà : celui de poursuivre le rétablissement de nos finances publiques
– Thomas Cazenave, ministre délégué chargé des Comptes publics
Quel avenir pour les finances publiques françaises ?
Malgré les critiques de l’opposition dénonçant “l’incompétence” et “l’arrogance” du gouvernement, l’exécutif affiche sa détermination à redresser la barre. Au menu des prochains mois :
- Poursuite des réformes structurelles (retraites, assurance chômage…)
- Maîtrise accrue des dépenses publiques
- Soutien ciblé aux ménages et entreprises les plus fragiles
- Accélération de la transition écologique comme levier de croissance
Un pari ambitieux pour tenter de regagner la confiance des agences de notation et des marchés, sans pour autant sacrifier le modèle social français. Le chemin sera long et semé d’embûches, mais le gouvernement assure avoir les épaules assez solides pour y parvenir. Les prochains mois s’annoncent décisifs pour l’avenir économique de l’Hexagone.
