Un séisme politique vient de frapper la Syrie. Après plus d’une décennie de règne sans partage, le président Bachar el-Assad a été renversé par des forces rebelles, provoquant une onde de choc dans tout le Moyen-Orient. Cette chute soudaine du dictateur ouvre une période d’incertitude pour l’avenir de la Syrie et redistribue les cartes géopolitiques dans la région.
La Fin Brutale d’un Règne
Arrivé au pouvoir en 2000, Bachar el-Assad semblait fermement installé à la tête de la Syrie, ayant résisté à la révolte populaire de 2011 et à des années de guerre civile meurtrière. Pourtant, sa chute est survenue en quelques jours seulement, sous les coups d’une offensive éclair menée par une coalition hétéroclite de groupes rebelles.
Selon des sources proches de l’opposition syrienne, les insurgés ont profité de l’affaiblissement du régime, miné par les sanctions internationales, les défections et les luttes de clans, pour lancer un assaut coordonné sur plusieurs fronts. Malgré le soutien de ses alliés russes et iraniens, l’armée régulière s’est effondrée en quelques jours, livrant les principales villes du pays aux rebelles.
C’est un moment historique, la fin d’une dictature sanglante qui a fait tant de mal au peuple syrien. Mais les défis qui nous attendent sont immenses.
Un porte-parole de l’opposition syrienne
Un Avenir Incertain
La chute de Bachar el-Assad ouvre une période d’incertitude pour la Syrie. Le pays est en ruines après des années de conflit, l’économie est exsangue et les divisions entre communautés restent profondes. Les vainqueurs devront rapidement s’entendre sur un processus de transition politique s’ils veulent éviter une nouvelle guerre civile.
Les groupes rebelles qui ont renversé le régime forment en effet une coalition hétéroclite, allant de factions islamistes proches d’Al-Qaïda à des milices kurdes, en passant par des brigades de l’Armée syrienne libre. Leurs divergences pourraient rapidement resurgir une fois leur ennemi commun disparu.
Le plus dur commence. Il va falloir reconstruire un État, réconcilier les communautés, relancer l’économie. Un travail de titan.
Un diplomate occidental
Un Séisme Géopolitique Régional
Au-delà de la Syrie, la chute de Bachar el-Assad va redistribuer les cartes géopolitiques dans tout le Moyen-Orient. Le régime syrien était en effet un allié clé de l’Iran et de la Russie, qui voient leur influence dans la région remise en cause. A l’inverse, les parrains de la rébellion, en particulier la Turquie et les monarchies du Golfe, sortent renforcés.
- Pour la Russie, c’est un camouflet cinglant. Malgré un engagement militaire massif, Moscou n’a pas réussi à sauver son protégé syrien. Le Kremlin va devoir revoir sa stratégie moyen-orientale.
- La Turquie apparaît comme le grand vainqueur. Ankara soutenait activement plusieurs factions rebelles et voit son influence s’étendre en Syrie. Mais elle devra composer avec les Kurdes syriens, qu’elle considère comme une menace.
- L’Iran perd un précieux relais régional, qui lui permettait de projeter sa puissance jusqu’aux frontières d’Israël via le Hezbollah libanais. Téhéran tentera de garder un pied en Syrie à travers ses milices.
Un nouveau Moyen-Orient est en train d’émerger des décombres de la Syrie. Avec de nouveaux équilibres de puissance et de nouvelles lignes de fracture.
Un expert régional
Quel Rôle pour l’Occident ?
Après être restés largement passifs face à la tragédie syrienne, les pays occidentaux vont devoir s’impliquer davantage pour éviter un nouveau chaos. Washington et ses alliés européens ont salué la chute d’un dictateur honni, mais s’inquiètent de voir la Syrie sombrer dans l’anarchie ou passer sous la coupe de groupes extrémistes.
- Les Occidentaux pourraient apporter un soutien économique et une expertise technique pour la reconstruction, en échange de garanties sur le processus de transition.
- Ils devront surtout user de leur influence pour pousser les différentes parties prenantes syriennes et régionales à coopérer, afin de stabiliser le pays.
- La lutte contre les groupes djihadistes, en particulier les cellules de Daech encore présentes, sera une priorité. Une coopération en matière de contre-terrorisme et de renseignement sera cruciale.
La communauté internationale a laissé la crise syrienne pourrir pendant des années, avec des conséquences désastreuses. Le renversement de Bachar el-Assad offre une opportunité de repartir sur de nouvelles bases, pour peu que les leçons du passé soient retenues. L’avenir de la Syrie et la stabilité de toute la région en dépendent.
