InternationalPolitique

Christophe Gleizes Condamné à 7 Ans de Prison en Algérie

Sept ans de prison confirmés en appel pour le journaliste français Christophe Gleizes en Algérie. Un verdict qui laisse sa famille et ses avocats sous le choc… Que s’est-il vraiment passé à Tizi Ouzou et quelles sont les prochaines étapes ?

Imaginez-vous partir couvrir un simple reportage sportif et vous retrouver, quelques mois plus tard, derrière les barreaux avec une peine de sept années de prison ferme. C’est exactement ce qui arrive à Christophe Gleizes, journaliste français, dont la condamnation vient d’être confirmée en appel par la justice algérienne. Un choc brutal pour sa famille, ses proches et tous ceux qui suivent cette affaire de très près.

Un verdict qui tombe comme un coup de massue

Ce mercredi, la Cour d’appel de Tizi Ouzou a rendu son délibéré. Sans surprise pour certains, avec stupeur pour beaucoup d’autres, la peine prononcée en première instance a été intégralement confirmée : sept ans de prison ferme. Le président de la juridiction a simplement annoncé que le jugement initial était maintenu, provoquant une vague d’émotion dans la salle d’audience.

Christophe Gleizes, collaborateur régulier de magazines français spécialisés dans le football et la société, se retrouve ainsi toujours incarcéré dans la prison de Tizi Ouzou, à une centaine de kilomètres à l’est d’Alger.

Des chefs d’accusation particulièrement lourds

Les faits reprochés au reporter sont graves aux yeux de la justice algérienne. Il lui est notamment imputé le délit d’apologie du terrorisme. En cause : des contacts établis avec des personnes liées au MAK, le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie, organisation classée terroriste par Alger depuis mai 2021.

À cela s’ajoute une seconde condamnation pour possession de publications à des fins de propagande de nature à nuire à l’intérêt national. Des accusations qui, selon la défense, reposent sur un dossier particulièrement mince.

« J’ai rarement vu un dossier aussi vide aboutir à une condamnation aussi sévère »

Emmanuel Daoud, avocat français de Christophe Gleizes

Une famille totalement effondrée

Du côté des proches, les mots manquent pour exprimer la douleur. Francis Godard, beau-père du journaliste, confie être « effondré ». Sa mère, Sylvie Godard, ajoute qu’elle est « sous le choc ». Elle qui espérait un apaisement des relations entre Paris et Alger, elle se retrouve confrontée à la pire des issues possibles.

Tous les signaux semblaient pourtant aller dans le sens d’une détente. Les espoirs étaient grands. La réalité judiciaire en a décidé autrement.

Comment tout a commencé : un reportage anodin

Revenons quelques mois en arrière. En mai 2024, Christophe Gleizes pose le pied en Algérie avec un objectif clair : réaliser un article sur la Jeunesse Sportive de Kabylie, la JSK, club mythique et le plus titré du pays. Basé à Tizi Ouzou, ce club porte une forte identité régionale et passionne toute une population.

Rien, a priori, qui ne laisse présager le drame qui va suivre. Le journaliste travaille, prend des contacts, rencontre des supporters, des acteurs locaux. Des échanges qui, vus d’Alger, franchissent visiblement une ligne rouge.

Très vite, il est interpellé. D’abord placé sous contrôle judiciaire dans un hôtel, il est finalement écroué après le verdict de première instance prononcé en juin.

Un délai très court pour espérer encore

Aujourd’hui, une seule porte de sortie demeure : le pourvoi en Cassation. Christophe Gleizes dispose d’un délai de huit jours pour déposer ce recours. Ses avocats l’ont déjà annoncé : ils iront jusqu’au bout.

Emmanuel Daoud, qui défend le journaliste côté français, ne cache pas sa détermination. « Lorsqu’on défend un innocent, on continue à se battre jusqu’au bout », déclare-t-il avec force.

Une affaire qui dépasse largement le cadre individuel

Au-delà du destin personnel de Christophe Gleizes, c’est toute la question de la liberté de la presse et des relations entre la France et l’Algérie qui se trouve posée. Un journaliste qui effectue son travail se retrouve lourdement sanctionné pour des contacts jugés inacceptables par les autorités.

Dans la région de Kabylie, le sujet est particulièrement sensible. Toute évocation de l’identité berbère ou d’aspirations autonomistes peut rapidement être interprétée comme une menace à l’unité nationale. Le MAK, même s’il se défend de tout recours à la violence, reste dans le collimateur du pouvoir central.

Pour beaucoup d’observateurs, cette condamnation illustre la difficulté de travailler librement sur certains terrains quand les enjeux politiques sont aussi brûlants.

Les prochaines semaines seront décisives

Le dépôt du pourvoi en Cassation va maintenant concentrer tous les efforts. Si la plus haute juridiction algérienne accepte d’examiner l’affaire, un nouveau délai s’ouvrira. Dans le cas contraire, la peine deviendra définitive.

En parallèle, la mobilisation ne faiblit pas. Soutiens professionnels, associations de défense des journalistes, proches : tous espèrent encore un retournement de situation, même si le chemin apparaît étroit.

L’histoire de Christophe Gleizes, simple reporter parti parler football, se transforme peu à peu en symbole. Symbole d’une justice expéditive pour certains, symbole d’une lutte nécessaire contre le séparatisme pour d’autres. Une chose est sûre : elle continuera de faire parler longtemps.

À retenir :

  • Condamnation confirmée : 7 ans de prison ferme
  • Chefs principaux : apologie du terrorisme et propagande nuisible
  • Contact avec le MAK au cœur de l’accusation
  • Pourvoi en Cassation possible sous 8 jours
  • Famille et défense « effondrés » mais déterminés

Au moment où ces lignes sont écrites, Christophe Gleizes passe une nouvelle nuit dans sa cellule de Tizi Ouzou. L’espoir, lui, reste suspendu à une décision de la Cour de cassation. Une décision qui pourrait tout changer… ou sceller définitivement son sort.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.