C’est une annonce qui a pris tout le monde de court. Ce mercredi, lors du conseil métropolitain, Christian Estrosi a créé la surprise en annonçant sa démission de la présidence de la Métropole Nice Côte d’Azur, poste qu’il occupait depuis la création de cette collectivité en 2012. Une décision motivée, selon lui, par les profondes fractures politiques qui divisent le pays et minent l’esprit de consensus qui prévalait jusqu’alors au sein de la métropole azuréenne.
Une métropole bâtie sur la solidarité territoriale
Dans son discours d’adieu, Christian Estrosi est revenu sur les acquis de la métropole depuis sa création, mettant en avant sa vocation première de solidarité entre les 49 communes qui la composent. Il a rappelé comment cette union a permis de lutter contre l’hémorragie démographique qui frappait les territoires du moyen et de l’arrière-pays, en faisant de la métropole un espace de construction du bien commun.
Pendant une décennie nous avons réussi à faire de cette métropole un lieu où l’on construisait ensemble le bien commun. Nous avons incarné ce beau mot de solidarité dans son sens le plus noble.
– Christian Estrosi
Les fractures nationales rattrapent la métropole
Mais pour Christian Estrosi, ce modèle consensuel n’a pas résisté aux divisions qui traversent aujourd’hui le pays. La montée des extrêmes, de gauche comme de droite, et la recomposition politique en cours auraient eu raison de l’état d’esprit rassembleur qui prévalait au sein de la métropole.
Lors de la récente campagne des élections législatives, certains élus métropolitains auraient ainsi tenu des propos hostiles à l’égard de l’action de la collectivité, faisant primer, selon Christian Estrosi, l’intérêt personnel sur l’intérêt général. Une situation intenable pour celui qui refuse de présider un exécutif où siègent “des élus d’extrême droite ou de gauche, ou leur soutien”.
Un avenir politique incertain
Cette démission surprise soulève de nombreuses questions quant à l’avenir de la métropole azuréenne et de son ex-président. Qui pour succéder à Christian Estrosi à la tête de l’exécutif métropolitain ? Quelle sera la nouvelle ligne politique de la collectivité ? Et que réserve l’avenir à Christian Estrosi lui-même, dont les ambitions nationales sont connues de tous ?
Autant d’interrogations qui devront trouver réponse dans les semaines et les mois à venir, alors que la ville de Nice et sa métropole s’apprêtent à tourner une page importante de leur histoire politique. Une histoire dont Christian Estrosi aura été l’un des principaux acteurs pendant plus d’une décennie, laissant une empreinte durable sur le territoire azuréen.