Scène surréaliste ce samedi matin dans un wagon du RER D à Paris. Alors que le train filait entre les stations Châtelet-les-Halles et Gare de Lyon, un différend a éclaté entre deux passagers pour un motif encore inconnu. Mais la dispute a très vite dégénéré quand l’un des protagonistes a sorti une paire de ciseaux et s’en est servi pour poignarder son adversaire au bras et à la cuisse !
Les autres voyageurs, d’abord médusés par la scène de violence se déroulant sous leurs yeux, ont rapidement réagi pour maîtriser l’agresseur en attendant l’arrivée en gare et l’intervention des forces de l’ordre. La victime, un homme de 25 ans, a été prise en charge par les secours. Plus de peur que de mal heureusement, ses jours ne sont pas en danger. Son agresseur présumé, lui, a été interpellé et placé en garde à vue.
Quand des ciseaux deviennent une arme par destination
Si les agressions ne sont malheureusement pas rares dans les transports en commun d’Île-de-France, le mode opératoire utilisé ici a de quoi surprendre. Des ciseaux ? Oui, aussi improbable que cela puisse paraître, n’importe quel objet du quotidien est susceptible de devenir une arme quand il est détourné de sa fonction première pour blesser.
On parle alors d’arme par destination, par opposition aux armes par nature que sont les couteaux, armes à feu etc. Et les exemples ne manquent pas, du tournevis à la bouteille en passant par la batte de baseball. Les ciseaux entrent donc dans cette catégorie au même titre qu’une fourchette ou un crayon bien aiguisé !
Les transports franciliens, zone de non-droit ?
Au delà de l’originalité de l’arme, cette agression met une nouvelle fois en lumière le problème récurrent de l’insécurité dans les transports en commun, notamment en région parisienne. Malgré les efforts et les effectifs déployés par la SNCF et la RATP, les actes de violence, vols, harcèlement sont encore monnaie courante.
En 2022, on dénombrait en moyenne 3 faits de délinquance par jour rien que dans le RER D, l’une des lignes les plus touchées avec le RER B.
Rapport Sûreté SNCF
Et la crise sanitaire n’a rien arrangé, au contraire. Avec la baisse de fréquentation durant les confinements, les transports sont devenus des zones de non-droit propices aux trafics et aux règlements de compte entre bandes rivales. Sans parler des incivilités du quotidien comme les dégradations, qui exaspèrent les voyageurs.
Quelle riposte face à cette violence du quotidien ?
Face à cette situation, élus et opérateurs cherchent des solutions pour enrayer ce fléau et redonner un sentiment de sécurité aux usagers. Parmi les pistes envisagées :
- Renforcer les effectifs de sécurité, police et agents SNCF/RATP
- Déployer plus de caméras de surveillance dans les stations et les rames
- Améliorer l’éclairage et le nettoyage pour des espaces plus accueillants
- Miser sur la prévention auprès des publics à risque
Mais toutes ces mesures ont un coût, qui sera forcément répercuté sur le prix des billets. Sans compter le temps nécessaire pour les mettre en place. En attendant, les voyageurs n’ont d’autre choix que de rester vigilants durant leurs déplacements, en espérant ne pas se retrouver nez à nez avec une paire de ciseaux !