Imaginez une tablette de chocolat si délicieuse et convoitée qu’elle s’arrache comme des petits pains. C’est exactement ce qui se passe avec le désormais célèbre “chocolat Dubaï”, cette friandise à la pistache qui déchaîne les passions sur les réseaux sociaux. Créé il y a tout juste trois ans par une chocolaterie des Émirats arabes unis, ce produit est devenu un véritable phénomène viral en quelques mois seulement.
Une vidéo TikTok à l’origine de l’engouement
Tout a commencé il y a près d’un an, lorsqu’une influenceuse culinaire a posté une vidéo sur TikTok dans laquelle elle déguste langoureusement cette mystérieuse tablette de chocolat fourrée à la crème de pistache. La séquence, visionnée plus de 100 millions de fois, a mis le feu aux poudres. Depuis, c’est la folie : des centaines de pâtissiers amateurs et professionnels tentent de reproduire la recette aux quatre coins du globe.
Un produit rare et exclusif
Mais obtenir le précieux sésame n’est pas chose aisée. Et pour cause : le chocolat “made in Dubaï” n’est disponible qu’en quantité limitée, uniquement via le site internet de la marque, et réservé à la clientèle locale. Résultat, les tablettes s’échangent à prix d’or sur le web. Certaines se revendent même plus de 100 euros pièce sur des sites d’enchères, attisant encore un peu plus le désir des internautes.
Des pâtissiers pris d’assaut
Face à cet engouement sans précédent, les artisans du chocolat rivalisent d’ingéniosité pour tenter de reproduire au mieux le goût et la texture si particuliers du produit original. La recette secrète ? Une crème de pistache relevée d’un croustillant obtenu grâce au kadaïf, cette pâte “cheveux d’ange” typique des pâtisseries orientales. Un savoir-faire qui nécessite de nombreux essais et beaucoup de patience, comme en témoigne Ali Fakhro, pâtissier à Berlin :
J’ai essayé plusieurs fois avant d’arriver à un résultat satisfaisant. Le premier jour, j’ai fait 20 tablettes, elles sont vite parties. Le lendemain, j’en ai fait 50, toutes parties aussi.
Ali Fakhro, artisan pâtissier à Berlin.
En France aussi, les chocolatiers ont flairé la bonne affaire. Jérémy Bockel, de la chocolaterie Jacques Bockel en Alsace, a été le premier à proposer sa version du “chocolat Dubaï” lors du dernier Salon du chocolat à Paris. Avec un succès qui l’a lui-même surpris :
On s’est retrouvés à faire deux allers-retours avec des valises pleines entre Strasbourg et Paris, tellement on en a vendu. J’avais emmené 350 kilos et on a fait 600 kilos, je crois, en 4 jours.
Jérémy Bockel, chocolatier à la tête des chocolateries Jacques Bockel.
Une pénurie d’ingrédients
Cette ruée vers l’or brun a même provoqué une pénurie d’ingrédients chez certains fournisseurs. En Allemagne, des vendeurs de crème de pistache ont confié à la presse être littéralement dévalisés par leurs clients pâtissiers. Une situation inédite qui pousse certains artisans à sécuriser au plus vite leurs approvisionnements, comme le chocolatier strasbourgeois qui dit avoir “pris soin de sécuriser [ses] commandes d’ingrédients” face à l’ampleur du phénomène.
Le géant Lindt s’engouffre dans la brèche
Surfant sur le succès viral du produit, le géant suisse du chocolat Lindt a lui aussi décidé de se lancer sur ce marché porteur. Le groupe a mis en vente ce mois-ci sa propre version du “chocolat Dubaï” dans plusieurs villes d’Allemagne et d’Autriche. Là encore, l’affluence a été spectaculaire :
- Des clients ont attendu jusqu’à 10 heures dans le froid pour acquérir une des 1000 tablettes numérotées mises en vente.
- Certains n’hésitent pas à les revendre immédiatement 10 fois le prix d’achat. “C’est de l’argent facile”, reconnaît un jeune homme de 21 ans joint par l’AFP.
Face à cet engouement qui ne faiblit pas, une question reste en suspens : le “chocolat Dubaï” est-il un simple effet de mode ou assistons-nous à la naissance d’un nouveau standard sucré ? Une chose est sûre, les artisans du chocolat ont tout intérêt à garder la recette sous le coude. Car la hype ne fait que commencer.