Et si la Chine, deuxième puissance économique mondiale, parvenait à rebondir malgré une crise immobilière persistante et des tensions commerciales avec les États-Unis ? Lors de sa grande réunion politique annuelle à Pékin, le pays a affiché une ambition claire : viser une croissance de 5% en 2025. Entre promesses d’innovation, comme le recours à l’intelligence artificielle, et défis colossaux, cette grand-messe législative a révélé les contours d’une stratégie qui intrigue autant qu’elle interroge. Plongez avec nous dans les coulisses de cet événement clé et ses implications pour l’avenir.
Une Ambition Économique Sous Pression
Chaque année, l’Assemblée nationale populaire chinoise réunit près de 3 000 délégués dans un décor imposant, face à la place Tiananmen. Cette fois-ci, l’événement s’est conclu sur une note combative : un appel à une lutte acharnée pour redresser une économie fragilisée. Depuis la pandémie, le pays fait face à des vents contraires : un secteur immobilier en berne, une consommation intérieure timide et un chômage préoccupant chez les jeunes. Pourtant, le discours officiel reste optimiste, porté par des objectifs ambitieux.
Le Premier ministre a dévoilé un plan audacieux : atteindre environ **5% de croissance** en 2025, un chiffre identique à celui de l’année précédente, mais accompagné d’un déficit budgétaire relevé pour la première fois. Objectif ? Stimuler la demande intérieure et créer pas moins de 12 millions d’emplois urbains. Une promesse qui résonne comme un défi dans un contexte où les obstacles s’accumulent.
Les Défis d’une Économie en Mutation
La crise immobilière, véritable talon d’Achille de l’économie chinoise, continue de peser lourd. Les grandes entreprises du secteur, autrefois fleurons nationaux, peinent à se relever, freinant l’élan de la consommation. À cela s’ajoute une jeunesse confrontée à un marché du travail tendu, où les opportunités se font rares. D’après une source proche du dossier, ces difficultés internes sont un test majeur pour la résilience du modèle économique chinois.
Mais ce n’est pas tout. À l’échelle internationale, les relations avec les États-Unis se compliquent. Les droits de douane imposés par Washington, récemment portés à 20% sur tous les produits chinois, viennent perturber les exportations. Selon un haut responsable du commerce, ces mesures freinent non seulement la Chine, mais aussi l’économie mondiale dans son ensemble. Une bataille commerciale qui promet d’être âpre.
« Ces restrictions nuisent à la stabilité des chaînes industrielles globales. Nous irons jusqu’au bout pour défendre nos intérêts. »
– Un ministre chinois lors d’une conférence récente
L’Intelligence Artificielle Comme Levier d’Innovation
Face à ces vents contraires, la Chine mise sur l’innovation pour se réinventer. L’intelligence artificielle (IA) est au cœur de cette stratégie. Le succès récent d’une startup locale dans ce domaine a été salué comme une preuve éclatante du potentiel chinois. Pour un régulateur des marchés, cette percée illustre une capacité à rivaliser sur la scène technologique mondiale, un atout précieux dans la course à la suprématie économique.
Concrètement, le gouvernement entend accélérer l’adoption de l’IA dans des secteurs clés. Parmi les annonces phares : son utilisation dans les soins aux personnes âgées, un enjeu crucial dans un pays où la population vieillit rapidement. Une députée de Shanghai a plaidé pour des lois adaptées afin de soutenir ces avancées, soulignant l’urgence de cadres juridiques modernes.
- Secteurs ciblés : santé, industrie, services.
- Objectif : renforcer l’autonomie technologique.
- Défis : concurrence internationale et régulation.
Un Vote Symbolique, une Unité Affichée
Lors de cette session, les délégués ont voté une série de rapports et résolutions : budgets, plan économique, amendements législatifs. Chaque scrutin s’est soldé par une quasi-unanimité, ponctuée d’applaudissements brefs mais significatifs. Si ce rituel peut sembler formel, il reflète une volonté d’afficher une cohésion sans faille autour du pouvoir central. Un haut responsable a d’ailleurs appelé à serrer les rangs autour du leadership, qualifiant cette unité de moteur pour le « renouveau » national.
Cette mise en scène, orchestrée dans une salle au décor théâtral, n’est pas qu’une façade. Elle s’appuie sur des consultations préalables rigoureuses au sein du Parti, garantissant que les décisions majeures sont déjà entérinées avant le vote. Un système qui, selon un observateur, « avance la démocratie à sa manière ».
Les Entrepreneurs Privés à la Rescousse ?
Autre axe fort de cette stratégie : le soutien aux entrepreneurs privés. Longtemps relégués au second plan face aux géants publics, ces acteurs retrouvent une place dans le discours officiel. L’idée ? Les encourager à dynamiser une économie en quête de souffle. Un délégué de la province du Shandong s’est dit confiant, estimant que les nouvelles technologies pourraient compenser les faiblesses actuelles.
Cette ouverture, bien que mesurée, tranche avec les années passées. Elle répond à une nécessité : relancer la consommation intérieure, érigée en « force motrice » de la croissance. Reste à voir si ces promesses se traduiront en actions concrètes ou si elles resteront des vœux pieux face à une conjoncture incertaine.
Un Équilibre Précaire Face aux États-Unis
Le bras de fer avec les États-Unis ajoute une couche de complexité. Les tariffs douaniers, héritage de l’ère Trump, pèsent sur les exportations chinoises, vitales pour l’économie. En réponse, Pékin promet de se battre « jusqu’au bout », une rhétorique martiale qui cache une réalité plus nuancée : la nécessité de diversifier ses débouchés et de réduire sa dépendance aux marchés occidentaux.
| Facteur | Impact | Réponse chinoise |
| Droits de douane | Ralentissement des exportations | Diversification économique |
| Crise immobilière | Baisse de la consommation | Soutien aux privés |
| Chômage jeune | Tension sociale | Création d’emplois |
Vers un Renouveau Chinois ?
L’expression « renouveau du peuple chinois » revient comme un mantra dans les discours officiels. Elle englobe à la fois le développement économique et une ambition géopolitique : replacer la Chine au centre de l’échiquier mondial. Mais ce chemin est semé d’embûches, entre pressions internes et rivalités externes. L’objectif de 5% de croissance, s’il est atteint, pourrait marquer un tournant. Sinon, il risque de révéler les limites d’un modèle sous tension.
Pour l’heure, l’optimisme affiché par les délégués contraste avec les incertitudes. L’IA, les entrepreneurs privés et une unité politique sans faille sont les cartes jouées par Pékin. Reste à savoir si elles suffiront à transformer les défis en opportunités. Une chose est sûre : le monde observe, et la Chine n’a pas fini de surprendre.
