La croissance chinoise montre des signes inquiétants de ralentissement au deuxième trimestre 2024, tombant à 4,7% contre 5,3% au premier trimestre. Ce fléchissement alimente les craintes sur l’avenir économique du géant asiatique, déjà fragilisé par un contexte mondial morose. Face à ce climat d’incertitude, un phénomène préoccupant émerge : de plus en plus de riches chinois choisissent de quitter le pays.
Une croissance en berne qui alarme
Selon les chiffres officiels, la croissance chinoise s’établit à 5% sur le premier semestre 2024, en ligne avec les objectifs du régime mais en deçà des prévisions des analystes. Le Bureau national des statistiques (BNS) tente de rassurer en attribuant ce ralentissement à « des conditions météo extrêmes » et un environnement international difficile, mais reconnaît des « difficultés » structurelles, notamment « l’insuffisance de la demande intérieure ».
En effet, les ventes de détail ont chuté à 2% en juin, leur plus faible niveau depuis décembre 2022. La production industrielle faiblit également, à 5,3%. Des signaux alarmants qui illustrent un essoufflement de la reprise post-Covid tant espérée.
L’exode des fortunés chinois
Dans ce contexte anxiogène, un nombre grandissant de riches chinois fait le choix de s’expatrier. Comme le souligne un investisseur de Shanghai sous couvert d’anonymat : « Beaucoup de gens fortunés autour de moi quittent le pays ou envisagent de le faire. Ils ont perdu confiance en l’avenir de l’économie chinoise. »
Plusieurs raisons expliquent cet exode : les incertitudes liées à la politique “zéro Covid”, la crispation du régime sur le secteur privé depuis 2021, et la dégradation des relations sino-américaines. Nombre de ces “migrants fortunés” se tournent vers Singapour, la Malaisie ou encore le Portugal et la Grèce, qui offrent des visas dorés attractifs.
Le Parti communiste sous pression
Cette conjoncture délicate met la pression sur le Parti communiste chinois, qui doit tenir un important conclave dédié à la stratégie économique. Si aucune relance massive n’est attendue, des mesures ciblées sont espérées pour soutenir la consommation et rassurer le secteur privé.
Car au-delà des chiffres, c’est la confiance dans le modèle chinois qui semble s’effriter. La fuite des capitaux et des talents pourrait avoir des répercussions durables. Comme le résume un économiste pékinois : « Le vrai défi pour le régime, c’est de restaurer la foi en l’avenir. Sans quoi la deuxième économie mondiale pourrait connaître un hiver bien long. »
Un hiver économique que la Chine espère éviter à tout prix, mais qui semble de plus en plus menaçant à l’horizon. Le ralentissement de la croissance et l’exode des riches sonnent comme un sérieux avertissement pour Pékin. La réponse du régime sera scrutée de près.
