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Chine et Israël : En tête des pays emprisonnant le plus de journalistes

Dans un rapport alarmant, le CPJ révèle que 361 journalistes étaient derrière les barreaux fin 2024. La Chine et Israël se classent en tête des pays les plus répressifs envers la presse. Une situation inquiétante pour la liberté d'informer dans le monde...

Un nombre record de journalistes croupissent dans les geôles du monde entier en cette fin d’année 2024. Selon un décompte alarmant du Comité de protection des journalistes (CPJ), pas moins de 361 professionnels de l’information étaient privés de liberté au 1er décembre. Un chiffre en hausse par rapport aux 370 journalistes emprisonnés recensés en 2022, qui devrait nous interpeller sur l’état de la liberté de la presse à l’échelle planétaire.

La Chine, Israël et la Birmanie, pires geôliers de journalistes

Dans ce sombre classement des pays bafouant le plus la liberté de la presse, la Chine se place sans surprise en tête avec 50 journalistes derrière les barreaux. Le régime de Pékin est coutumier de la censure généralisée et le sort des journalistes à Hong-Kong, comme celui du magnat des médias Jimmy Lai incarcéré depuis fin 2020, illustre la répression qui s’abat sur l’ancien territoire britannique.

Mais c’est la deuxième place d’Israël qui interpelle. Cette démocratie pluraliste a en effet vu le nombre de journalistes dans ses prisons plus que doubler en un an, dans le sillage de sa guerre contre le Hamas à Gaza depuis l’automne 2023. Avec désormais 43 reporters palestiniens privés de liberté, l’État hébreu devance même la junte birmane qui en détient 35.

Israël s’attaque aux journalistes en territoires palestiniens

Comme le souligne le CPJ, Israël s’est catapulté à la seconde place de ce classement peu reluisant en intensifiant sa répression de la liberté de la presse dans les territoires palestiniens occupés. Les autorités israéliennes ont ainsi interdit l’accès des reporters étrangers à Gaza. Elles ont également empêché la chaîne qatarie Al-Jazeera de travailler en Israël et en Cisjordanie occupée.

La Russie et le Bélarus, autres mauvais élèves

Derrière ce trio de tête, on retrouve le Bélarus avec 31 journalistes emprisonnés et la Russie qui en compte 30. Des chiffres qui illustrent la dégradation continue de la liberté de la presse dans l’ex-URSS, où les voix critiques sont muselées sans ménagement.

L’Asie, continent le plus répressif pour les journalistes

Des journalistes qui cherchaient simplement à rendre public corruption et méfaits, ou encore l’impact dévastateurs du changement climatique sur les populations locales, se sont retrouvés derrière les barreaux

Beh Lih Yi, responsable Asie pour la CPJ

Au niveau régional, c’est l’Asie qui concentre le plus grand nombre de journalistes privés de liberté. Des reporters courageux payent le prix fort pour avoir voulu dénoncer la corruption, les abus de pouvoir ou encore les effets du réchauffement climatique sur les communautés.

La liberté de la presse, baromètre des autres libertés fondamentales

Au-delà des chiffres, ce rapport du CPJ pointe un phénomène inquiétant : les attaques croissantes contre les journalistes précèdent souvent une offensive plus large contre les libertés. Quand les journalistes sont muselés, c’est la liberté de publier et d’accéder à l’information qui est menacée. Viennent ensuite les atteintes à la liberté de mouvement, de rassemblement et de manifestation.

Cette vague d’emprisonnements de journalistes doit donc nous alerter. Elle révèle un inquiétant recul des libertés à l’échelle de la planète. À l’aube de 2025, défendre la liberté de la presse apparaît plus que jamais comme un impératif pour préserver nos démocraties et nos droits fondamentaux.

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