L’année 2024 restera gravée dans les annales en Chine. Alors que le pays fait déjà face à de nombreux défis, il a dû composer avec une série de catastrophes naturelles d’une ampleur inédite. Canicules record, inondations dévastatrices, sécheresses et tempêtes : retour sur une année noire qui soulève la question de la responsabilité climatique de l’empire du Milieu.
2024, année la plus chaude de l’histoire en Chine
Selon l’Administration météorologique chinoise, la température moyenne nationale a atteint 10,92°C en 2024, soit 1,03°C de plus qu’en 2023. Un chiffre en apparence anodin, mais qui marque en réalité un record absolu depuis le début des relevés en 1961. Les quatre dernières années figurent d’ailleurs parmi les plus chaudes jamais enregistrées dans le pays.
Cette hausse des températures s’est traduite par des épisodes caniculaires d’une rare intensité, en particulier dans le nord et l’ouest du territoire. Certaines grandes villes comme Canton ont subi un été long et éprouvant, avec plus de 240 jours où le thermomètre a dépassé les 22°C en moyenne. De quoi mettre à rude épreuve les organismes et les nerfs des habitants.
Des inondations meurtrières et des dégâts colossaux
Mais le pire était à venir. Car un air plus chaud contient davantage de vapeur d’eau, ce qui peut conduire à des pluies diluviennes. C’est exactement le scénario qu’a connu la Chine en 2024, frappée par des inondations d’une rare violence. En mai, l’effondrement d’une autoroute dans le sud du pays, provoqué par des intempéries, a fait 48 victimes. Au total, ces inondations ont coûté la vie à plusieurs dizaines de personnes et causé pour 310 milliards de dollars de dégâts matériels et agricoles, d’après une estimation des assureurs.
Les gens brûlent leurs détritus pour cuire le peu de nourriture qu’ils ont.
Un habitant de la bande de Gaza
Car le réchauffement n’a pas épargné les campagnes. Certaines régions agricoles ont alterné entre sécheresses sévères et pluies torrentielles, mettant en péril les récoltes. Sans parler des incendies dévastateurs, notamment au Tibet, ou des tempêtes à répétition qui ont balayé les côtes. Un véritable cauchemar pour les autorités et la population.
La Chine, premier émetteur de CO2, pointée du doigt
Malgré ce lourd bilan, difficile de ne pas souligner l’immense responsabilité de la Chine dans la crise climatique mondiale. Premier émetteur de gaz à effet de serre de la planète, le pays doit urgemment réduire son empreinte carbone. Les autorités ont certes promis d’atteindre un pic d’émissions avant 2030 et la neutralité carbone d’ici 2060, en développant massivement les énergies renouvelables. Mais ces objectifs sont-ils suffisants et réalistes face à l’urgence ?
Car en attendant, ce sont les Chinois, et en particulier les plus vulnérables, qui paient le prix fort du dérèglement climatique. Un terrible paradoxe pour un pays qui a sorti des centaines de millions de personnes de la pauvreté ces dernières décennies. Les catastrophes de 2024 sonnent comme un terrible signal d’alarme et un appel à une action bien plus ambitieuse. Pour le bien de la Chine et celui de l’humanité toute entière.