Un simple mème peut-il vraiment valoir des millions? C’est la question qui agite la Toile depuis que Chillguy, ce personnage au style nonchalant, a fait une entrée fracassante dans le monde des crypto-monnaies. Mais alors que sa popularité ne cesse de croître, son créateur, Phillip Banks, voit rouge. Il menace en effet d’intenter des actions en justice contre toute utilisation non autorisée de son œuvre à des fins lucratives.
L’ascension fulgurante d’un mème devenu jeton parodique
Tout a commencé quand le mème Chillguy s’est propagé comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, en particulier sur TikTok. Ce personnage au style décontracté, qui semble ne jamais se laisser abattre par les aléas de la vie, a rapidement séduit les internautes. Mais c’est dans l’univers des crypto-monnaies que Chillguy a véritablement explosé, avec la création d’un jeton parodique à son effigie, le CHILLGUY.
En l’espace de quelques jours, la valeur de ce jeton a grimpé en flèche, affichant des gains de plus de 1000%. Au plus fort de la frénésie, sa capitalisation boursière a même atteint les 500 millions de dollars. Un succès qui n’a pas manqué d’attirer l’attention des marques et des célébrités, à l’instar du président salvadorien Nayib Bukele, qui s’est empressé d’adopter Chillguy comme symbole.
TikTok, nouveau terrain de jeu des cryptos?
Mais ce qui a vraiment propulsé le phénomène Chillguy, c’est son rayonnement au-delà de la sphère crypto. Sur TikTok, même les utilisateurs néophytes se sont mis à partager des vidéos expliquant comment acheter le jeton CHILLGUY, persuadés qu’il était voué à un avenir radieux. Cette tendance a donné naissance à une véritable ruée vers l’or numérique, les spéculateurs se mettant à traquer sur le réseau social les prochains mèmes susceptibles de se transformer en cryptos virales.
Le revers de la médaille : des menaces de poursuites
Mais cette success story a rapidement pris une tournure amère pour Phillip Banks. Le créateur de Chillguy affirme détenir les droits d’auteur sur son personnage et compte bien les faire valoir. Il a ainsi annoncé son intention d’émettre des avis de retrait à l’encontre de toute utilisation de Chillguy à des fins commerciales sans son accord.
Chillguy est protégé par le droit d’auteur. Je vais émettre des avis de retrait pour les produits et les cryptos non autorisés dans les prochains jours.
Phillip Banks, créateur de Chillguy
Une menace qui a fait l’effet d’une douche froide pour les 100 000 détenteurs du jeton CHILLGUY, dont le cours s’est effondré de près de 50% par rapport à son pic. Les investisseurs qui s’étaient laissés griser par la frénésie spéculatrice se retrouvent aujourd’hui avec des actifs numériques qui ne valent plus grand-chose.
Les dangers des mème-monnaies
Car c’est là tout le danger de ces cryptos-mèmes : aussi vite qu’elles montent, elles peuvent chuter. Leur valeur repose davantage sur l’engouement et le marketing que sur une communauté solide ou un projet de long terme. Pour rester à la mode, il leur faut constamment surfer sur la dernière tendance virale et l’intérêt des investisseurs est très volatil.
Les memecoins montent en flèche grâce à la spéculation et au battage médiatique, mais ils peuvent s’effondrer tout aussi rapidement quand l’enthousiasme retombe.
Un expert en cryptomonnaies qui a préféré garder l’anonymat
L’affaire Chillguy est un cas d’école des excès auxquels peuvent mener ces cryptos-mèmes. Elle soulève également d’épineuses questions de droits d’auteur à l’heure où la créativité du web peut, en un clic, se transformer en actif numérique. Un débat qui est loin d’être tranquille…